Un duo remplace un duo à la tête des Osses

| mar, 14. fév. 2012
Geneviève Pasquier et Nicolas Rossier reprennent la direction du Théâtre des Osses. Ils succéderont à Gisèle Sallin et Véronique Mermoud en juillet 2014.

PAR DOMINIQUE MEYLAN

C’est avec beaucoup d’émotion que les deux fondatrices du Théâtre des Osses à Givisiez ont présenté hier le duo qui va prendre leur succession. Geneviève Pasquier et Nicolas Rossier dirigeront le Centre dramatique fribourgeois à partir de juillet 2014. Pendant six mois, les quatre artistes travailleront ensemble, pour assurer une passation de pouvoir dans la sérénité.
«Le premier appel était le bon», a expliqué Pierre Aeby, président du Conseil de Fondation. Geneviève Pasquier et Nicolas Rossier ont été contactés sur proposition de Gisèle Sallin et Véronique Mermoud. Ils n’ont pas immédiatement accepté, mais ont longuement pesé leur décision. «Ils nous ont fait mousser», plaisante Véronique Mermoud. Geneviève Pasquier se dit au contraire très touchée par la proposition. Mais, le changement est de taille pour les deux acteurs et metteurs en scène. Cela explique le délai de réflexion.


Une évidence
Au moment de songer à leur succession, les noms de Geneviève Pasquier et Nicolas Rossier sont tout de suite venus à l’esprit des cofondatrices du Théâtre des Osses. «Pendant vingt ans, nous avons fait un parcours parallèle, relate Véronique Mermoud, avec la même éthique, la même folle passion du théâtre.» Les deux artistes sont nés en 1965 à Fribourg. En 1984, leur route croise celle de Gisèle Sallin au Conservatoire de Fribourg. C’est elle qui leur enseignera les bases du travail de l’interprétation.
Geneviève Pasquier poursuit sa formation à la section professionnelle d’art dramatique du Conservatoire de Lausanne. Nicolas Rossier fréquente le Théâtre national de Strasbourg. Le duo crée en 1991 la Compagnie Pasquier-Rossier, basée à Lausanne. Sur 17 créations, seules deux n’ont pas été jouées au Théâtre des Osses. Le lien avec Fribourg est maintenu.
Les deux associés comptent poursuivre leurs activités d’acteurs et de metteurs en scène. «Interchangeables», selon leur propre terme, ils ont l’habitude de signer ensemble ou séparément la mise en scène. Ils peuvent jouer les deux, l’un ou l’autre, ou ni l’un, ni l’autre.


Pas de révolution
«Nous trouvons ici un théâtre en parfait état de marche, souligne Geneviève Pasquier, un lieu où poser nos valises.» Les futurs codirecteurs n’ont qu’un intérêt: «Fabriquer des spectacles». Les Osses leur offrent un écrin, avec en prime un public fidèle. C’est donc essentiellement leur identité artistique qui pourrait être source de changements. Geneviève Pasquier et Nicolas Rossier entendent poursuivre le travail du Centre dramatique fribourgeois auprès des écoles et même le développer, avec des représentations pour les élèves du degré primaire.


La fin d’une époque
«Quand on a le sentiment d’avoir terminé son œuvre, il faut savoir partir.» C’est ainsi que Véronique Mermoud explique la décision de laisser la direction du Théâtre des Osses. Donner à des plus jeunes (Geneviève Pasquier et Nicolas Rossier ont tous deux 46 ans) les moyens de s’exprimer et de parler du monde dans lequel on vit, ont également motivé ce tournant. Véronique Mermoud explique avoir le sentiment d’évoluer dans un monde  qu’elle ne comprend plus bien. La carrière artistique des deux femmes ne devrait toutefois pas s’arrêter net. «Une chose que je n’ai jamais faite, c’est ne pas travailler», rigole Gisèle Sallin.
Cette transition amène aussi son lot d’interrogations. La première concerne l’identité du Centre dramatique fribourgeois: continuera-t-il à porter le nom de Théâtre des Osses? «Une discussion aura lieu en 2014, relate Pierre Aeby. Pour le moment, nous n’avons pas encore la réponse.»

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