SwissCortex devrait naître tout en courbes

| sam, 10. mar. 2012
Michel Cailleau dévoile le premier bâtiment de la zone en Raboud, à Romont. Le projet d’Abadia SA est prêt à être mis à l’enquête, mais la zone stratégique doit encore s’adapter.


PAR LARA GROSS


Des vagues. Le promoteur Michel Cailleau dévoile la première phase de son pharaonique projet dans la zone en Raboud. Elle verra un bâtiment aux formes ondulées comme des vagues sorties de terre. «Nous sommes prêts à déposer le dossier pour la mise à l’enquête, indique le directeur d’Abadia SA. Nous avons présenté hier le Plan d’aménagement de détails à la commune.»
Cette mise à l’enquête est pour l’heure en suspens à la suite d’un préavis défavorable des services cantonaux. «La zone en Raboud a été définie comme une zone stratégique, rappelle le syndic Roger Brodard. Nous avons dû opérer des modifications qui ont, en effet, été préavisées négativement. Des discussions sont en cours avec le promoteur.»
Michel Cailleau n’a pas attendu de régler ces aspects administratifs pour dessiner les contours du site. Cette étude a coûté à elle seule 2,5 millions de francs. Le bâtiment SwissCortex est devisé, lui, à une trentaine de millions de francs. Le projet global, baptisé Carrédémeraude, comprend des constructions en plusieurs phases, dont la première est prête à être mise à l’enquête. Ce futur premier bâtiment porte le nom de SwissCortex. Les sociétés anonymes SwissCortex SA et Carrédémeraude SA ont toutes deux été inscrites au Registre du commerce dans la Feuille officielle suisse du commerce d’hier.


Développement durable
«Comme son nom l’indique, SwissCortex veut centraliser les cerveaux suisses, explique Michel Cailleau. Le bâtiment va abriter un certain nombre d’entreprises spécialisées dans le développement durable, sous toutes ses formes, l’énergie, mais aussi la protection de l’environnement ou le commerce équitable par exemple.» Le promoteur estime ainsi qu’il ne concurrence pas le site de Cardinal à Fribourg ni les pépinières d’entreprises du canton. «Il s’agira de sociétés qui œuvrent dans le domaine applicatif et non dans la recherche», précise le repreneur de l’arsenal de Bulle.
Concrètement, le futur bâtiment projeté dans la zone en Raboud rappelle un peu le Zentrum Paul Klee, à Berne. Son architecture est arrondie, ses toits forment des vagues naturelles avec des toits végétalisés. «On y trouvera un auditorium, des salles de conférences, une bibliothèque, une halle pour des expositions temporaires sur le thème du développement durable, un restaurant, des zones de rencontres, énumère Michel Cailleau. Un club, Alternathym, sera créé pour regrouper les entreprises de ce site. Elles seront ainsi en contact avec des clubs du même type au Canada, en France, en Allemagne et bientôt en Italie.»


«Son invisibilité»
Les faces végétalisées des toits regarderont vers la colline de Romont, tandis que les façades vitrées et verticales sont tournées vers la forêt en direction de Drognens. «Sa visibilité, c’est finalement son invisibilité, se réjouit Michel Cailleau. Le bâtiment a été conçu uniquement par des entreprises suisses, quant à la réalisation elle sera confiée à une entreprise fribourgeoise.»
Si les acteurs qui y siégeront se concentreront sur le développement durable, l’enveloppe a aussi été pensée en ces termes. «Nous avons même pensé à la déconstruction du bâtiment qui a pour objectif zéro carbone.» De nombreuses bandes végétalisées sont prévues et le biotope existant sur le site sera maintenu et mis en valeur.
La topographie du site a été étudiée en détail. Un minimum de terre sera excavée, le SwissCortex épousant un maximum le relief de la zone. Et dernière touche écologique: le bâtiment sera en bois. «En bois suisse, ajoute le promoteur. Il devrait arriver à une consommation d’énergie zéro, voire positive. C’est-à-dire qu’il produira en tout cas autant d’énergie, voire plus, qu’il n’en consommera.» Et le président d’Abadia SA, Eric Menoud d’ajouter: «Et cela en prenant en compte toutes ses utilisations internes, comme le réseau informatique par exemple. La réflexion va au-delà du bâtiment.»


«La crise n’existe pas»
Il aura fallu un peu plus d’une année aux différents bureaux d’ingénieurs et d’architectes pour plancher sur ce projet. Des études sont également menées dans le domaine de l’écologie industrielle. «Nous réfléchissons à l’échelle de toute la zone, même au-delà. Il y a beaucoup à faire en matière de mutualisation des déchets ou de l’énergie notamment.» Les entreprises voisines du projet Carrédémeraude sont concernées.
Le montant total nécessaire à la réalisation du projet dans sa globalité avoisine les 350 millions de francs. Un pari risqué en période de crise? «La crise n’existe pas. Je ne me voile pas la face, mais la Suisse affiche une belle stabilité et ses valeurs ajoutées attirent les entreprises étrangères. Je ne cache pas non plus que nous essayons de “piquer” des entreprises qui pourraient s’installer dans le canton de Vaud…»
 

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