Echange chambre contre petits services

| jeu, 02. aoû. 2012
Un projet de cohabitation intergénérationnelle veut rapprocher les étudiants des seniors. Et vice-versa.

PAR DOMINIQUE MEYLAN


Le projet est parti de deux constatations: les personnes âgées disposent souvent d’un logement spacieux. Les étudiants ont de la peine à trouver une chambre à un loyer abordable. Il n’en fallait pas plus: la Croix-Rouge fribourgeoise a lancé cet été un programme de cohabitation intergénérationnelle.
Le principe est simple. Le senior offre une chambre à un jeune. Ce dernier ne paie pas de loyer, mais il rend quelques services. Accomplir des travaux ménagers légers, faire les courses, accompagner son hôte pour un rendez-vous chez le médecin ou une sortie culturelle sont quelques-unes des possibilités.


Des exemples à l’étranger
Ce projet a été développé par Pascale Zbinden, responsable du service Aide aux familles à la Croix-Rouge. «J’ai un fils qui est parti à Paris. J’ai découvert alors que ça existait. J’ai trouvé l’idée super.» Pendant un temps, le concept est resté en suspens dans un tiroir. L’Année européenne du vieillissement actif et de la solidarité intergénérationnelle, célébrée en 2012, est venue apporter le coup de pouce nécessaire pour passer du rêve à la réalité.
Pascale Zbinden découvre alors que la Croix-Rouge tessinoise est également active dans ce domaine. «Mais, c’est un peu différent. L’idée est de cohabiter et de s’engager à manger une fois ensemble.» Le second coup de pouce s’appelle Jacqueline Gury Racine. L’ancienne directrice de la Haute Ecole de santé de Fribourg est venue appuyer Pascale Zbinden, en tant que bénévole. Elle lui apporte également ses connaissances du milieu de la formation.
Le cadre offert par la Croix-Rouge rassure. «C’est important pour les personnes âgées», estime Pascale Zbinden. L’association se charge de réceptionner les dossiers. Elle liste les attentes et prend contact avec les personnes intéressées. Un premier tri a lieu. Il faut que le logement ne soit pas trop isolé. Les attentes ne doivent pas être démesurées: un étudiant doit pouvoir assister aux cours, il ne peut en aucun cas assurer une présence constante. Les jeunes doivent avoir au minimum 18 ans. Pour une question de maturité.


Tout est fixé
Un contrat est établi entre les deux parties. Une base formelle lie l’étudiant et la personne âgée. Les règles sont précises. Une heure de travail par mois correspond à un mètre carré de logement. Pour une chambre de 15 m2, l’étudiant devra offrir environ trois heures et demie par semaine.
L’accord n’a pas de valeur juridique. «Si ça se passe correctement, ça devrait être naturel», estime Jacqueline Gury Racine. Il ne s’agit pas d’un vrai contrat de travail, mais d’une relation humaine. Tout l’intérêt est là: favoriser les relations entre les générations. L’aspect immobilier est secondaire.
La Croix-Rouge assure un suivi et rencontre chaque binôme une fois par mois. En cas de problème, elle est là pour soutenir les deux parties. Les charges (électricité, chauffage, etc.) doivent être réglées séparément. Pour couvrir ses frais, l’association facture 100 francs par année.
La Croix-Rouge vise principalement les étudiants de l’Université et des Hautes Ecoles. C’est pourquoi elle cherche prioritairement des arrangements dans le Grand Fribourg ou dans des lieux desservis par les transports publics.
Le projet démarre lentement. «Il n’y a pas la même pénurie de logements à Fribourg qu’à Lausanne», souligne Pascale Zbinden. Sans compter quelques contacts téléphoniques, trois seniors et six étudiants se sont inscrits. Pour la Croix-Rouge, l’objectif est de former trois duos lors de cette première édition. En attendant que l’idée fasse son chemin.


La Croix-Rouge est encore à la recherche de personnes intéressées. Informations au 026 347 39 79 ou habiter.aider@croix-rouge-fr.ch.

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