«Ici, les gens ont toujours été gentils avec moi», Maryam Jamal

| sam, 17. nov. 2012
Abraham Tandoi, Viktor Röthlin, Maryam Jamal
La Corrida bulloise proposera un plateau royal lors des épreuves élites. La star mondiale. La championne du monde Maryam Jamal fera office de favorite. Du côté masculin, Viktor Röthlin devra batailler ferme pour s’illustrer.

Par Valentin Castella


Les spectateurs de la 37e édition de la Corrida bulloise ont de la chance. Ce soir à partir de 18 h 20, ils auront l’occasion de voir à l’œuvre l’une des stars mondiales de l’athlétisme. En effet, Maryam Jamal (28 ans) sera au départ de l’épreuve élite. Une course qu’elle a déjà remportée à deux reprises, en 2003 et 2004. Au côté de sa vachette, Maryam Jamal, alors méconnue du grand public, se prénommait encore Tola Zenebech et défendait les couleurs de l’Ethiopie.

A cette époque, en raison des difficultés politique de son pays, l’athlète avait élu domicile à Lausanne. Souhaitant acquérir la nationalité helvétique, elle a espéré en vain. C’est finalement en 2005 qu’elle a trouvé une solution en acceptant l’invitation du Barheïn. Grâce à sa nouvelle nationalité, elle a enfin pu participer aux compétitions internationales les plus importantes.

Et le succès ne s’est pas fait attendre. Révélation de l’année 2005, elle a poursuivi sur sa lancée la saison suivante en décrochant la médaille de bronze des championnats du monde en salle (1500 mètres). En 2007 à Osaka, Maryam Jamal a atteint le sommet en se hissant sur la première marche du podium des championnats du monde, toujours sur 1500 mètres. Cinquième aux Jeux de Pékin en 2008, elle a confirmé en 2009 avec un nouveau titre mondial. Enfin, en 2012 à Londres, l’athlète a décroché sa première médaille olympique (bron­ze). C’est donc une athlète hors du commun ornée de deux titres mondiaux et d’une médaille olym­pique qui foulera ce soir la Grand-Rue. Une star, oui, mais surtout une athlète accessible et souriante.

Maryam Jamal, pour quelles raisons participez-vous à la Corrida bulloise?
J’aime beaucoup cette cour­se. Lorsque je suis venue pour la première fois en 2003, j’avais été surprise par la très bonne ambiance. Et puis, ici, les gens ont toujours été très gentils avec moi. J’ai remarqué aussi que les spectateurs de la Corrida aiment le sport et les athlètes. Ils sont passionnés.

Lorsque vous avez gagné pour la première fois à Bulle, en 2003, imaginiez-vous alors que, quelques années plus tard, vous seriez double championne du monde et médaillée olympique?
Depuis le début de ma carrière, j’ai toujours imaginé que je gagnerais des courses. Tous ces titres faisaient partie de mes objectifs. Et j’ai travaillé dur pour y arriver.

Avez-vous revu votre finale du 1500 mètres disputée cet été à Londres?
Oui. C’était une course vraiment pas évidente, car elle était très tactique. L’émotion était intense une fois la ligne d’arrivée franchie. Pour moi, les Jeux ont plus de valeur que toutes les autres épreuves. Car ils ne se disputent que tous les quatre ans.

A Londres toujours, sur la ligne de départ, vous sembliez très tendue…
J’étais surtout très concentrée. Je ne cessais de réfléchir, de penser à la tactique que je devais adopter. Dans ces moments-là, on ne pense à rien d’autre qu’à sa course.

Quels liens avez-vous avec la Suisse?
Je vis ici depuis 2002. La Suisse est un pays très spécial pour moi. Les gens m’aiment ici. Et je vis encore à Lausanne et à Saint-Moritz de mai à septembre normalement. Ensuite, lorsqu’il commence à faire trop froid, je me rends en Ethiopie pour continuer à m’entraîner. J’ai ainsi l’occasion de revoir ma famille. J’avais espéré avoir la nationalité suisse. Mais cela n’a pas marché, tout comme en France et même au Canada. C’est grâce au Barheïn que j’ai pu participer à mes premières compétitions internationales. J’y passe d’ailleurs mes vacances chaque année. Mais je ne cours pas là-bas. Il fait bien trop chaud (rires).

Quels sont vos objectifs pour la saison prochaine?
J’en ai plusieurs. Le premier est de m’imposer lors des championnats de cross en Pologne. Puis, je tenterai de décrocher un troisième titre de championne du monde sur 1500 mètres à Moscou. Ensuite, en 2014, je vais tenter de m’habituer aux 5000 mètres. C’est certainement dans cette discipline que je vais courir lors des prochains jeux Olympiques de Rio.

Une championne du monde ressent-elle malgré tout un peu de pression lorsqu’elle se retrouve au départ d’une épreuve comme la Corrida?
Non. Avec l’expérience, on apprend à gérer ces moments. Normalement, cette épreuve ne devrait pas me poser de problème. Sauf que, actuellement, je commence à peine ma préparation pour la saison prochaine. Je suis dans une toute petite forme. Tout le monde imagine que je vais gagner cette course facilement. C’est mon objectif, mais ce sera difficile.

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