Par Yann Guerchanik
L’Hôtel de Ville de La Tour-de-Trême a fait le plein jeudi soir. Quelque 130 personnes sont venues assister au débat contradictoire organisé par le PLR de Bulle. Au programme: la mobilité en ville et, surtout, l’immo-bilité sur les places de parc, objets de toutes les contrariétés (La Gruyère de jeudi).
Chef du département technique de la ville, Jean Hohl a entamé la réunion par un exposé de la situation. Dans son Plan d’aménagement local et son Plan d’agglomération, la commune s’est fixé comme objectif une meilleure qualité de vie. Pour ce faire, elle préconise tout un dispositif, dont les mesures d’accompagnement de la H189 pour limiter le trafic au centre et, le détail qui fait mal, une diminution de 200 places de l’offre de parcage au centre-ville.
«On peut considérer cela comme une entrave à la mobilité, donc à la liberté. Mais on peut aussi voir cela comme de la gestion de trafic», a résumé Jean Hohl. A ses côtés, le syndic Yves Menoud et le conseiller communal Yves Grandjean ont fait valoir leurs arguments face à une salle qui, dans l’ensemble, grondait du mécontentement des commerçants.
«Oui, on est attachés à notre chiffre d’affaires! Oui, sans voitures dans la Grand-Rue, on n’aura pas de clients! Les gens qui viennent dans nos commerces nous le disent tous les jours», a scandé Valérie Schmutz, présidente du Groupement des commerçants de Bulle-La Tour-de-Trême.
«Grand-Rue défavorisée»
Dans le même camp, le représentant des propriétaires de la Grand-Rue Christian Chassot abonde: «S’il y a moins de clients parce que l’accessibilité est moins bonne, s’il n’y a pas de places en suffisance à proximi-té, l’équilibre économique des commerces et des bureaux diminuera et les entreprises privilégieront les immeubles cons-truits en périphérie.» Dans la même veine, les commerçants ont fait savoir qu’ils se sentaient nettement défavorisés par rapport aux grandes surfaces commerciales.
Dans la salle, le vice-président du Conseil général Eric Gobet a salué «la clairvoyance de quelques citoyens qui se sont opposés à un Règlement communal d’urbanisme qui prévoyait une seule place de stationnement par logement.» Et le radical d’insister: «Cela montre qu’on peut encore réagir contre une idéologie un peu trop verte.»
Pour le chef de la section Planifications au Service de la mobilité du canton le débat était avant tout «émotionnel»: «le nombre de places de parc est un faux problème. Ce qui compte ce n’est pas la quantité, mais la façon dont on utilise ces places.» En ce sens, le syndic Yves Menoud l’a répété: «Si nous voulons encourager les gens à se déplacer autrement et favoriser la mobilité douce, on doit continuer les mesures entreprises afin de changer progressivement les mentalités.»
Intérêts contradictoires
Au cours de la soirée, une discussion plus apaisée s’est engagée en faveur d’une meilleure signalisation des parkings, notamment du parking du Centre, sous exploité. Néanmoins, sur fond de démographie galopante, les positions semblaient difficilement conciliables jeudi soir. Dans une ville très motorisée (556 voitures pour 1000 habitants contre 383 à Fribourg), les intérêts généraux se heurtent aux intérêts particuliers.
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mer, 12 juin. 2013
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ven, 30 nov. 2012
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ven, 30 nov. 2012
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mer, 28 nov. 2012
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dim, 25 nov. 2012
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