Les clés ouvrent des nouvelles perspectives pour le district

| sam, 03. nov. 2012
Arch - c. bosset/la liberté
C’est fait: les 26 assemblées de communes ont accepté les clés de répartition. Pour le préfet, l’esprit «penser Gruyère» a soufflé. Prochaine étape: la régionalisation des sports.

PAR JEROME GACHET


Le sujet est technique, pour ne pas dire rasoir. Il relève néanmoins d’une importance capitale pour l’avenir de nombreux dossiers qui touchent l’ensemble du district. On sait désormais quelle sera la part de chaque commune pour les coûts de fonctionnement du Cycle d’orientation de la Gruyère (CO), du Réseau santé et social de la Gruyère (RSSG), ainsi que pour l’Association régionale de la Gruyère (ARG). Des montants qui se chiffrent en millions et qui ne font qu’augmenter. Rien que pour le RSSG, par exemple, l’augmentation devrait atteindre les 7,8%. Les coûts des CO vont également connaître une hausse sensible. «C’est la conséquence de l’explosion démographique de ce district», précise le préfet de la Gruyère Patrice Borcard.

Vingt-six communes, vingt-six oui
Les assemblées de chacune des 26 communes ont donc avalisé l’une après l’autre les nouvelles clés de répartition jusqu’au 31 octobre. Les 25% seront déterminés par la population légale et les 75% restants par la population légale pondérée par l’indice du potentiel fiscal. Ce qui signifie que des communes qui ont davantage de rentrées fiscales, comme Bulle ou Crésuz, paieront proportionnellement un peu plus que les plus désemparées.

Le géant Bulle et les petites communes
Si tous les législatifs ont accepté la nouvelle donne – la plupart à l’unanimité – le résultat est trompeur, tant l’accouchement a été difficile. Pour résumer, la ville de Bulle estimait qu’elle prenait davantage que sa part (les charges intercommunales s’élèvent à près de 30 millions chaque année), tandis que plusieurs petites communes estimaient au contraire que le chef-lieu aurait pu faire un effort supplémentaire en regard à ses moyens.
«Il n’est pas possible de trouver des clés qui satisfassent tout le monde. Bulle a un poids toujours plus grand et cette clé de répartition témoigne de ce nouveau rapport de force. La Gruyère d’aujourd’hui n’a plus rien à voir avec celle de 1978, au moment où l’ARG a été créée», résume Patrice Borcard. Le préfet de la Gruyère est surtout heureux que, malgré les réticences des uns, toutes les assemblées sans exception aient débouché sur un oui. «C’est la confirmation que l’esprit “penser Gruyère” souffle dans ce district», jubile-t-il.
Lors du Conseil général de Bulle, lundi soir à La Tour-de-Trême, Raoul Girard n’a par exemple pas caché qu’il aurait préféré des clés plus avantageuses. «Nous jouons la carte de la solidarité», relevait le responsable des finances. Les Bullois verront en revanche diminuer leur contribution au coût de fonctionnement des deux cycles d’orientation, dont ils s’acquittent aujourd’hui.

La régionalisation des sports
Bulle a toutefois assorti son oui aux clés de répartition d’un vœu: que les assemblées communales adhèrent également au principe de la régionalisation des sports. Pour l’heure, le chef-lieu paie l’entier des coûts de fonctionnement de sa piscine ouverte et de sa patinoire. Pareil pour Charmey et Broc pour leur piscine. «Aujourd’hui, ce sont des infrastructures que tout le monde utilise, pas seulement les Bullois, les Charmeysans ou les Brocois. Il est donc normal de revoir le financement du fonctionnement», poursuit Patrice Borcard, ajoutant que pour la piscine de Broc, c’est même une question de survie.
Concrètement, les quatre infrastructures en question laissent chaque année une ardoise totale d’un million de francs, épongés aujourd’hui par les seules charges des communes sièges. Proposition est faite que celles-ci s’acquittent toujours de la moitié, le reste étant réparti entre les 26 communes.
Envers les communes réticentes, Patrice Borcard se veut rassurant: «Cela signifie quelque 250000 francs – 23% des charges totales -- à se répartir entre les 23 communes restantes. Soit entre 7 et 14 francs par habitant, selon la capacité fiscale. Ce ne sont pas des chiffres exorbitants, mais je comprends le souci de certaines communes qui doivent faire face à des charges liées toujours plus lourdes. Certaines affirment être déjà à la limite du supportable.»

Et le centre sportif?
L’avenir du centre sportif n’est pas directement lié à l’approbation de ces clés de répartition. Reste qu’un refus aurait douché bien des espoirs. Le centre sportif ne pourra voir le jour que si toutes les communes tirent à la même corde.
Il faudra aussi que le coût d’un tel projet, estimé dans un premier temps à 75 millions de francs, soit revu à la baisse. Les communes soutiennent en effet l’idée du centre sportif... mais sont moins motivées à le financer. Sans entrer dans le détail, Patrice Borcard se dit très optimiste quant à un allégement de la facture à la faveur d’un partenariat privé/public. Il prévient néanmoins que le centre sportif, si le projet aboutit, ne verra pas le jour avant la fin de la décennie.
 

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