«J'ai perdu les pédales»

| jeu, 06. déc. 2012
le prévenu à son arrivée au Tribunal
Le procès de l'homme de 55 ans qui a abattu l'amant de son épouse à Riaz en mars 2011 s'est ouvert ce matin au Tribunal pénal de la Gruyère. Les parents et le frère de la victime ont témoigné de leur douleur, avant l'interrogatoire du prévenu.

«Ce que j'ai fait est abominable. Je suis conscient de tout le mal que j'ai causé à toutes les personnes concernées.» Le Gruérien de 53 ans ne nie pas les faits. S'il a tiré huit balles sur l'amant de son épouse, ce 26 mars 2011, c'est parce qu'il a «perdu les pédales». Il a vu rouge, était hors de lui, a-t-il expliqué au Tribunal pénal de la Gruyère, présidé par Philippe Vallet. «J'ai été submergé par les émotions.» Ce drame aurait été l'aboutissement d'un long enchaînement: selon ses dires, une «boule au ventre» l'a «bouffé de l'intérieur» depuis le 5 juin 2010. Depuis ce jour où, par hasard, il a découvert sur le portable de son épouse, des messages «bizarres, ambigus».

La situation n'a fait qu'empirer dans les semaines suivantes, jusqu'à ce que la jeune femme avoue la liaison qu'elle entretenait avec le cuisinier que le couple employait dans son établissement bullois. Nous sommes le 15 février, un peu plus d'un mois avant le drame. Le couple bat de l'aile, a pris quelque distance. «L'aveu de cet adultère a lieu un mois avant le drame, a rappelé le président Vallet. Vous ne devez pas être autrement surpris, ce soir-là, de voir votre épouse avec son amant?» «C'est qu'il s'est passé pas mal de choses en un mois», répond le prévenu. «Si mon épouse m'avait dit qu'elle ne m'aimait plus, qu'elle me quittait, je n'aurais pas pu m'y opposer…»

Au début mars, le couple a encore passé des vacances de ski, avec leurs enfants. Survint le soir du drame, une première altercation, une deuxième, une troisième… L'épouse décide de passer la nuit chez ses parents à Riaz. Sa mère appelle son beau-fils pour qu'il s'explique. Arrivé sur les lieux, il découvre que le cuisinier est aussi sur place. «J'ai pensé que tout le monde était de connivence, alors que je m'étais fait une joie à l'idée que tout allait pouvoir être comme avant…» Ce soir-là, son épouse lui dit qu'elle veut le quitter pour de bon. «Le paroxysme de l'émotion», estime le prévenu. Sous l'emprise de l'alcool, il retourne chez lui, prend son pistolet et tire à bout portant sur son rival, alors au volant de sa voiture.

En début d'audience, dans une salle de Tribunal presque comble, les parents et le frère de la vicitme ont raconté avec émotion et dignité leur douleur. Ils ont parlé de ce jeune homme passionné de grimpe et de cuisine. «Je ne serai plus jamais heureuse, a lâché sa maman. Quelque chose en moi a été cassé, comme si une partie de mon cœur était mort.»

Le procès se poursuit cet après-midi et demain.

Ajouter un commentaire

CAPTCHA
Cette question est pour tester si vous êtes un visiteur humain et pour éviter les soumissions automatisées spam.

Annonces Emploi

Annonces Événements

Annonces Immobilier

Annonces diverses