PAR SOPHIE MURITH
Elle avait déjà perdu son utilité première, la voilà bientôt entièrement rayée de la carte. D’ici trois semaines, l’usine Saint-Gobain, à La Tour-de-Trême, ne sera plus. Démantelée, concassée, triée, elle fera place à quatre immeubles locatifs du complexe immobilier baptisé La Colline. Le projet est mené par un consortium formé par la société Projeco, à Riaz, et Patch Conseils SA, à Fribourg.
Les travaux de démolition ont débuté il y a plusieurs semaines déjà. Les bâtiments, s’étendant sur près de 16000 m², ne figurant pas à l’inventaire du patrimoine bâti du Service des biens culturels, rien n’a donc dû être conservé. Le site n’était pas non plus considéré comme pollué par le Service cantonal de l’environnement. Il n’en demeure pas moins que les immeubles, reconstruits après un incendie qui avait détruit le site en 1912, contiennent nombre de produits toxiques.
Amiante, notamment dans les locaux qui abritaient la partie administrative, PCB dans les joints d’étanchéité, métaux lourds dans les peintures, hydrocarbures dans les bitumes. Le diagnostic a été effectué par un ingénieur avant le début des travaux de démolition.

Déjà 70 tonnes évacuées
«Le désamiantage a duré cinq semaines», explique le responsable du chantier pour le compte de l’entreprise Michel
et Fils SA, à Aigle. «Les joints d’étanchéité ont été retirés avant la démolition des bâtiments.» Trois citernes ont aussi été vidées de leurs hydrocarbures puis débarrassées par une entreprise spécialisée.
A ce jour, 30 tonnes de ferraille et 40 tonnes de bois ont quitté le site. Le reste des gravats, principalement de la brique et du béton, sera broyé et laissé sur place pour le futur chantier de reconstruction.
Pour Loïc Rouiller, qui supervise le chantier pour le compte de Projeco, les travaux de démolition suivent leur cours, dans le respect des délais. Il estime que le début de la construction du projet immobilier débutera à la fin de l’été.
Côté histoire, la colline de La Casaz a porté, tour à tour, des scieries – Nestlé y faisait fabriquer des caisses pour sa condenserie jusqu’à la fin des années 40 – un dépôt militaire et  une société active dans la production de quartz, la Société Electrothermique de La Tour-de-Trême, propriété de la compagnie Saint-Gobain, basée en France.
Depuis la fin des années 1980, les bâtiments n’abritent plus  la production, mais servent uniquement de succursale à la société française. Jusqu’à quel-ques semaines en arrière, l’usine désaffectée abritait encore des artisans, des PME, des artistes et des infrastructures.
Et, bientôt, quelque 500 personnes y seront logées.

Une galerie d'image de la démolition est disponible sous la rubrique "galerie" du site.