Trace-Ecart, nouveaux espaces pour les arts de la gravure

| sam, 01. juin. 2013

En coproduction avec Altitudes, Trace-Ecart présente l’exposition collective Canicule dans ses locaux réaménagés à Bulle et à la Tour historique de La Tour-de-Trême.

par Mélanie Rouiller

Après une année de travaux, Trace-Ecart a pu prendre ses nouveaux quartiers. Trop à l’étroit dans son fief historique de la rue de Gruyère, à Bulle, l’association des graveurs était à la recherche de locaux depuis plusieurs années. Jusqu’à ce jour, la dizaine d’artistes devait occuper périodiquement différents lieux auxiliaires (le Centre Emergence, le Village de la Paix à Broc). Après la dissolution de la fondation de la Tour historique, à La Tour-de-Trême, Battiste Cesa, président de Trace-Ecart, s’est alors rapidement intéressé aux possibilités laissées vacantes. La commune de Bulle, propriétaire des lieux, qui souhaitait maintenir une présence artistique à La Tour-de-Trême, a soutenu sa demande. Elle a pris à sa charge l’ensemble des travaux de réaménagement de l’ancien bâtiment du feu, pour un montant de 160000 francs.

La salle principale, aujourd’hui ouverte sur une pièce secondaire, permet d’accueillir des expositions et sera aussi occupée par les graveurs. Ils y ont installé leurs trois presses. Plus à leur aise, l’espace leur permet de travailler à plusieurs simultanément et avec des techniques diverses. Avec, à la clé, une plus grande capacité d’échanges et de collaboration, un avantage inenvisageable auparavant.

Les murs équipés de rails et d’un éclairage amovible accueillent un espace d’exposition de qualité. La pièce adjacente dispose d’un évier et s’ajoutera à l’avenir une aération améliorant la ventilation. La tour médiévale et son indéniable charme serviront toujours de lieu d’exposition à moins que son éternel problème d’humidité ne devienne ingérable. Le président se réjouit de ces nouveautés. «Cette évolution permet à notre association de poursuivre sa promotion des arts plastiques dans d’excellentes conditions.»

Nouveaux espaces
Du côté de Bulle, un agrandissement important des locaux ouvre l’espace principal sur une cuisine, une petite terrasse, ainsi qu’une nouvelle salle pouvant être adaptée en galerie ou en atelier. Trace-Ecart envisage aussi de louer ces pièces à des fins diverses (comités, assemblées, événements) afin d’assumer le coût de ses charges. Des toilettes aménagées pour les personnes à mobilité réduite permettront à l’avenir de possibles activités artistiques avec les résidents de foyers. Un site internet sera réalisé dans les mois à venir afin de concentrer tous les services et les autres actualités de l’association. Et enfin, un centre de documentation rassemblant différentes monographies d’art trouvera sa place à la rentrée et sera ouvert à la consultation.

L’ensemble de ces espaces modulables est une évolution notoire qui permet une plus grande flexibilité des différentes activités. Expositions collectives, cours de gravure, ateliers et démonstrations trouveront plus facilement leur place et leur public. Les graveurs espèrent attirer la curiosité et améliorer l’échange avec les citoyens de la commune. « La nouvelle disposition des lieux pourra mieux s’inscrire dans l’accompagnement des événements de la ville, toujours de manière décalée, comme lors de la dernière Coupe du monde de football. Nous aimerions être en phase avec la vie bulloise et touraine», ajoute Battiste Cesa.

 

La richesse de l'estampe

Coproduite avec l’association Altitudes, l’exposition Canicule est l’occasion de découvrir les nouveaux locaux de Trace-Ecart, mais aussi une chance pour tous les amateurs d’art, avertis ou non, de mieux appréhender les différents procédés de la gravure. Les dix-huit exposants présentent un riche savoir-faire. Leurs travaux hétéroclites, tous inspirés du thème de la canicule, démontrent une qualité émotive évidente, ainsi qu’une recherche poussée des perspectives techniques. Les artistes en quête de leur langage personnel utilisent les possibilités que leur offre le monde très large de la gravure. Eau-forte, aquatinte, pointe sèche, linogravure, xylogravure, bois de fil, méthode de Hayer sont autant d’occasions de trouver leur écriture propre.

Hommage à Yves-Alain Repond
Diana Rachmuth s’amuse particulièrement à mélanger les savoirs et propose une série surprenante. Des graminées bercées dans la chaleur tourbillonnante d’un soleil rouge manifeste une force toute en finesse. Beaucoup de couleurs et de nuances dans l’ensemble de l’exposition. Une qualité de lumière travaillée avec rigueur chez Nicole de Montmollin ou Catherine Tissot. Le noir et le blanc sont évidemment de la partie avec, par exemple, Claude-Alain Giroud qui bluffe de précision dans sa manière noire.

On retrouve plus loin des gravures sur plexiglas d’Yves-Alain Repond, décédé durant la préparation de cet événement. Des œuvres inachevées que sa fille, Mélina Repond, elle aussi graveuse, a reprises pour un dernier témoignage à l’artiste. André Clerc accompagne ses œuvres de poèmes touchants, tandis que Martin Thönen, au sommet de la Tour historique, grave dans le bois des glaciers tout en abstraction. Poussant encore un peu les limites de la technicité, Marie-Claude Gardel travaille la gravure par insolation sur plaque photosensible.

Une exposition riche qui confirme que la gravure, cette pratique artistique ancestrale, n’a pas fini de nous dévoiler toutes ses facettes.

Bulle et La Tour-de-Trême, je-ve 14 h-18 h, sa-di 10 h-12 h et 14 h-18 h, jusqu’au 16 juin. Vernissage ce samedi, dès 17 h 30 à La Tour-de-Trême, dès 18 h 30 à Bulle.

 

 

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