Dernier rush avant le gel

| sam, 28. sep. 2013
Les haricots sont au congel, les tomates en bocaux et le thym sèche au coin de la cuisine. Il est temps de penser aux derniers travaux avant l’hiver. Check list.

PAR SOPHIE ROULIN

Ce n’est pas parce que le soleil donne envie de paresser sur les rochers qu’il faut se laisser endormir. Un été indien en cache rarement un autre. Avant les premiers frimas, mieux vaut préparer son jardin. Petit tour du propriétaire pour éviter d’oublier les tâches indispensables.

Rentrer les frileuses
Lauriers roses, fuchsias, agru-mes, oliviers et autres plantes méditerranéennes ont fait croire tout l’été que le Sud était à votre porte. Il est temps (vers la mi-octobre) de leur mettre les pieds au chaud. Un local clair, frais, mais hors gel, conviendra à leur hivernage. Il faudra toutefois penser à les arroser de temps à autre et à aérer le local lorsque le thermomètre ne sera pas en vadrouille du côté de la Brévine.
Pour les plantes en pot qui résistent au gel, mieux vaut prévoir une protection au niveau des racines. «L’idéal est d’entourer le pot d’un plastique à bulles et de le poser sur un morceau de sagex», explique Jacques Robadey. Maître horticulteur établi à Charmey, il travaille comme représentant pour des marques suisses de terreau et joue de temps à autre Monsieur Jardinier pour les médias. «On veillera aussi à ce que la terre soit humide pour éviter que la plante subisse un gel sec.» Un endroit de stockage à l’abri de la bise et des grosses intempéries est à préférer.

Plantes vivaces
«En hiver, leur feuillage meurt pour la plupart. On va donc les tailler après le premier gel.» Pour les lavandes et les rosiers, la taille d’automne est une «taille de nettoyage». Elle permettra à la lavande de présenter une forme arrondie à la neige – on enlève donc tout ce qui dépasse – empêchant cette dernière de faire plier ses branches.
Quant aux rosiers, ils pourront être protégés par une couverture de dé. «On va aussi attacher les framboisiers, toujours pour empêcher la neige de casser les branches. On pourra également entourer certains arbustes délicats avec une toile tissée qu’on pourra encore remplir de feuilles mortes pour les protéger du gel.» Autre solution pour éviter la casse des branches, notamment celles des pins qui sont assez fragiles, sortir les secouer quand la neige commence à s’accumuler.

Matériel de couverture
«Chez nous, il neige souvent avant qu’il ne gèle. Ce qui n’est pas idéal pour les plantes. La neige va créer une sorte de couvercle qui engendre un risque de pourriture.» Un matériel de couverture étendu au pied des petits fruits et d’autres arbustes sensibles sera donc bienvenu. «Le gel sera moins profond et moins dur.» Reste un principe pour ne pas avoir trop de mauvaises surprises: cultiver des plantes adaptées à l’altitude et au climat du coin.

Tondre le gazon
«C’est le tout dernier moment pour lui donner un engrais organique spécifique à l’automne», indique le Charmeysan. De quoi renforcer la plante avant l’hiver. «On va aussi tondre son gazon. Et, cette fois, il ne faut pas le laisser trop long: s’il se couche sous la neige, il y a un risque de pourriture. Il ne sera alors pas très joli au printemps prochain.»
Autre élément à ne pas négliger: il faut ramasser les feuilles mortes qui risquent elles aussi de pourrir et d’endommager le gazon si on les laisse. Petite astuce: «On peut repasser avec la tondeuse. Elle va hacher et ramasser les feuilles.»
Pour les gazons envahis de trèfles ou d’autres mauvaises herbes, l’automne est la période idéale pour procéder à un traitement avec du désherbant sélectif. «Les plantes sont plus fragiles en fin de saison, les traitements auront donc une meilleure efficacité. Mais ça reste de la chimie. Si l’état du gazon n’est pas dramatique, mieux vaut enlever les dents-de-lion à la main.»

Le jardin potager
«On va ranger tout ça.» Les oignons qui sont sortis de terre et qui ont séché ces derniers jours prendront place dans une caissette, dans un endroit sec et ventilé. «On peut laisser les poireaux en terre, les mettre en jauge ou les ramasser et les congeler.»
Les courges pourront être con-servées tout l’hiver à la cave. Pour autant qu’on les laisse d’abord sécher et qu’on les rentre avant le premier gel. «Pour le stockage, mieux vaut les placer sur un coussinet de paille. Sinon, elles risquent de s’abîmer par leur propre poids.»
Il est encore temps de cueillir les herbes aromatiques, de les sécher ou de les congeler. De récolter les dernières tomates, «si elles sont encore vertes et que le gel arrive, on peut les rentrer et les faire mûrir à l’intérieur».
Quant à la rhubarbe, qui continue à verdoyer au coin du jardin, «on va lui retirer ses feuilles et on recouvre sa base d’une petite montagne de compost. C’est une plante très dynamique, avec des gros besoins en énergie. Avec ce compost, elle sera protégée du froid durant l’hiver et d’attaque au printemps prochain.»


Le labour
Dernière étape pour le jardin potager: aérer la terre. «Depuis quelques années, on préconise un labour qui respecte mieux les couches du sol et leur microfaune. C’est mieux pour la terre et moins pénible pour le jardinier!» lance Jacques Robadey.
Et de saisir sa grelinette – ou griffe de jardin – pour une démonstration. Essai à l’appui, l’effort n’a effectivement rien à voir avec le bêchage traditionnel. «Pour préparer la terre, on peut couvrir le jardin d’un centimètre de compost. Mais un centimètre, pas quatre, sinon on déséquilibre la terre.»

Le matériel
Le dernier effort concerne l’équipement. Nettoyer et graisser les outils. Changer l’huile de la tondeuse, aiguiser son couteau et laisser son réservoir vide. «On évitera bien des énervements au printemps!» On va encore fermer les robinets extérieurs et vider les tuyaux d’arrosage.
Voilà, ça sent la cannelle et les biscômes. Il est temps de se glisser sous la couverture pour attendre la neige.

 

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Le bon moment pour planter
Pour voir pousser les premières plantes qui fleurent bon le printemps en avril prochain, le secret est d’anticiper. C’est en effet en automne que se plantent les bulbes. Tulipes, jacinthes et crocus doivent en effet souffrir un peu du froid pour fleurir au retour des beaux jours.
«Les bulbes ont besoin d’un terrain bien drainé et détestent la pourriture, explique Jacques Robadey, maître horticulteur. On va donc drainer le sol en l’enrichissant de sable.» Autre élément essentiel à la réussite d’un parterre de tulipes: «Il faut bien regarder à quelle profondeur doivent être placés les bulbes. Même si tous n’ont pas besoin de la même épaisseur de terre au-dessus d’eux, on peut faire plusieurs étages dans un trou.»
Les bulbes ne sont pas les seuls à préférer l’automne pour être plantés. Pour les rosiers, les petits fruits, les arbustes et les arbres fruitiers aussi c’est le bon moment. Ils auront le temps de s’enraciner tranquillement avant l’hiver et seront mieux préparés à la sécheresse de l’été prochain.
«Pour planter, il faut faire un trou assez gros. Les gens ont souvent tendance à creuser trop petit. Ensuite, on va mélanger la terre à un peu de terreau et un peu d’engrais organique.»
A l’aide de la pelle, Jacques Robadey met en place le mélange de terre et de terreau et piétine le tour de l’arbuste. «C’est important de bien tasser autour.» Avec le reste de terre, il crée une petite couronne qui dirigera l’eau vers les racines. «A la plantation, c’est important d’apporter suffisamment d’eau. Entre 15 et 20 litres pour un arbuste comme celui-ci. En plantant à l’automne, on gagne presque une saison.»  SR

 

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