L'imprimerie Saint-Paul ne sera pas soutenue

jeu, 10. oct. 2013
Les journaux, comme La Gruyère, ne seront bientôt plus imprimés à Fribourg.
Le canton de Fribourg n'interviendra pas financièrement en faveur de l'imprimerie Saint-Paul. Le Grand Conseil a rejeté jeudi une motion qui proposait un soutien pour une durée de cinq ans.

Le texte déposé en février suivait l'annonce de fermeture de la rotative de l'imprimerie fin 2014. Celle-ci était motivée par le choix des «Freiburger Nachrichten» d'imprimer leur journal hors du canton pour cause de prix inférieurs de 40%. La motion demandait que l'Etat finance la différence de coût jusqu'à fin 2019 afin que le journal continue d'être imprimé à Fribourg. Pour rappel, le surcoût annuel dès 2015 comparé à l'offre bernoise est chiffré à 600'000 francs, soit quelque 3 millions pour cinq ans.
Environ les deux tiers des députés, à savoir l'UDC, le PLR et le PDC, ont refusé la proposition des socialistes Pierre Mauron et Xavier Ganioz. Ces derniers ne se faisaient guère d'illusions, au lendemain de l'adoption du plan d'austérité cantonal.
Mais le maintien de la motion se justifiait au nom des 11500 signataires d'une pétition déposée ce printemps, ainsi que des 50 emplois menacés, a dit Pierre Mauron, invoquant un intérêt public certain pour le maintien d'une presse régionale indépendante. «Pour sauver l'UBS non plus, il n'existait pas de base légale: on en a créé une», a-t-il répliqué à l'un des arguments du gouvernement.
«La liberté de la presse n'est pas liée à l'imprimeur», a rétorqué Didier Castella (PLR), ajoutant que ce soutien serait un «acharnement thérapeutique». «L'imprimerie Saint-Paul a pris sa décision et ne compte pas y revenir, j'en ai eu la confirmation hier.»
«Le Conseil d'Etat regrette évidemment cette situation», a dit pour sa part Isabelle Chassot, lors de sa dernière intervention au parlement fribourgeois avant de prendre la tête de l'Office fédéral de la culture. La conseillère d'Etat a relevé «l'esprit de partenariat» de l'entreprise dans l'élaboration d'un plan social, et le fait que le personnel peut être en partie replacé chez Tamedia.
Le gouvernement souligne que l'impression des seuls titres appartenant au groupe Saint-Paul ne permet pas d'atteindre un degré suffisant de viabilité de l'équipement industriel nécessaire, et ce malgré la croissance du titre «La Liberté».
Il ajoute que la motion ne saurait constituer une solution pour l'avenir de la presse fribourgeoise. L'ensemble de la branche souffre des baisses de revenus publicitaires depuis des années, et il y a d'importantes surcapacités pour l'impression des journaux: des adaptations structurelles paraissent donc inévitables, juge-t-il. ATS
 

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