Lucas Monème met un pied dans l’élite mondiale des DJ

| mar, 08. oct. 2013

Le Bullois de 20 ans a remporté samedi un célèbre concours mondial de DJ. La compétition a eu lieu au Pacha, une discothèque mythique de l’île espagnole. Sa victoire est un tremplin unique pour sa carrière.

PAR ANGELIQUE RIME


Un brin de fatigue transparaît dans la voix de Lucas Monème. Normal, dira-t-on, après ce que le Bullois de 20 ans vient de vivre. Samedi, il a remporté la finale mondiale du Movida Corona DJ Contest, un célèbre concours pour DJ en devenir. La compétition s’est déroulée au Pacha, une discothèque mythique de l’île espagnole d’Ibiza. «Avant la grande finale, j’étais un peu stressé. Mais dès que j’ai touché les platines, je me suis senti à l’aise, relax comme je ne l’ai jamais été. C’était comme du beurre.»
Devant une salle remplie, Lucas Monème entame alors son set, soit une session de mix, de trente minutes. Il est 1 h. «Je voulais présenter quelque chose de nouveau, de frais. Mais de la vraie fraîcheur.» Il lance alors Non, je ne regrette rien, d’Edith Piaf. «Le directeur artistique du Pacha m’a regardé dans les yeux et m’a dit  “waouh”. Il a même commencé à danser. Pour moi, c’était déjà une victoire, décrit le DJ résident de la discothèque bulloise Globull. Mixer de la chanson française et de l’électro est possible. En mélangeant ainsi les styles, j’essaie de transmettre des frissons aux gens.»


Victoire annoncée à Globull
Peu après sa performance, les organisateurs installent un podium au milieu de la discothèque. «L’endroit est somptueux, même si l’on n’aime pas les boîtes de nuit. Il y a plusieurs étages, des palmiers, des bougies partout. Je pense que la salle est cinq fois plus spacieuse que celle de Globull. Mais elle est surtout plus haute, ce qui amplifie l’impression de grandeur.»
Arrivent ensuite le crépitement des flashs, les félicitations et le champagne. «Tout était mélangé. Les émotions, la fatigue – je n’ai pas dormi de vendredi 8 h à dimanche 6 h – la chaleur et les quelques bières que j’avais bues.»  En même temps, à Bulle, les fêtards de Globull partagent également l’émotion de Lucas Monème. «Ils ont arrêté la musique pour annoncer ma victoire et offert une tournée générale. ça m’a beaucoup touché.»


Trois compilations
Plus de 2400 personnes se sont inscrites à ce concours. Mais seuls 22 finalistes, choisis lors de concours nationaux, étaient présents à Ibiza. Sur l’île, deux sélections ont encore été organisées avant la grande finale. Où seuls trois DJ, dont Lucas Monème, étaient en lice. Grâce à sa victoire, le Bullois remporte une résidence au Pacha pendant l’été 2014. Il participera à toutes les sélections nationales du concours. Et mixera également trois compilations du Pacha.
«Ce sont des disques qui sont vendus partout dans le monde. Il y en aura certainement dans les grandes surfaces bulloises. C’est incroyable.» Le jeune homme garde pourtant la tête froide. «On m’a mis en garde. Je suis conscient que cette victoire est un gros tremplin pour moi et que ce genre de chose arrive généralement lorsqu’on a trente ans et pas vingt. Mais je me connais et je vais travailler dur. Ce n’est pas qu’une victoire d’un soir, mais le début d’une nouvelle aventure.»
Lucas Monème a pourtant failli ne pas arriver à temps à Ibiza. «J’étais au Mexique et j’ai loupé mon avion à cause d’un détour qu’a fait mon bus.» Après moult négociations, le Gruérien obtient un vol pour l’île espagnole, en passant par Paris, puis Madrid. «Mon voyage dans ce pays d’Amérique du Sud était très émouvant. Surtout au niveau des échanges. J’ai donc donné quasiment tout ce que j’avais aux habitants. Il ne me restait que 250 euros, que j’ai dépensés pour les frais de déplacement du billet d’avion. Pendant les deux jours et demi qu’a duré mon voyage, j’étais donc sans le sou!»
Marqué par le Mexique, un pays «qui l’inspire», Lucas Monème va y repartir pour deux semaines, avant de revenir à Bulle à la mi-octobre. «Ma victoire, je la dédie aux jeunes Bullois. Pour leur montrer qu’il faut croire en ses projets. J’envisage d’ailleurs de créer différents événements dans le chef-lieu gruérien, peut-être sous la forme d’un festival.»

 

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Le plus fort des très forts
«C’était incroyable. Sa prestation nous a ébahis, nous étions tous impressionnés. A la fin, c’était de la folie. On avait envie de crier, de danser. Il a un truc magique.» Programmateur de la discothèque bulloise Globull, Joseph Rusca a fait le déplacement à Ibiza. Il ne mâche pas ses mots lorsqu’il décrit la prestation de Lucas Monème lors du Movida Corona DJ Contest. «Les 22 finalistes sont pour la plupart résidents de grands clubs européens. Ils sont donc très, très, très forts. Et parmi eux, c’est Lucas qui a gagné! Sa victoire confirme mon avis. Il est au-dessus des autres.»
Grâce à sa consécration à Ibiza, Lucas Monème a pu tisser des contacts avec ses concurrents, mais aussi avec les directeurs artistiques de tous les grands clubs présents lors de l’événement. «Et surtout avec celui du Pacha, qui est tout de même le club le plus réputé au monde, ajoute Joseph Rusca. Cela va lui ouvrir de nombreuses portes et l’aider à labelliser ses productions. Mais ce qui va l’amener loin, c’est qu’il propose quelque chose de nouveau. C’est un artiste. ça détonne dans ce milieu.» Car Lucas Monème a son style. «Je ne pense pas qu’il sera le prochain David Guetta. Mais il sera connu dans un registre plus pointu.» AR
 

Commentaires

Un grand bravo à lui! Je félicite surtout pout sa créativité. De nos jours, les DJs à l'image de Guetta font de plus en plus de la musique commerciale! Je lui souhaite plus une carrière à la Tiesto, Arin van Buuren qu'à la Guetta!

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