PAR YANN GUERCHANIK

«J’ai effectivement donné ma démission. Mon contrat se termine à la fin février 2014, mais je devrais probablement pouvoir partir avant.» Le conservateur du château de Gruyères Raoul Blanchard confirme ainsi une information parue samedi dans La Liberté.
Reste que cette nouvelle surprend après treize ans d’activité fructueuse. Sous sa direction, le château est passé de trois employés à une cinquantaine de collaborateurs, de 138000 visiteurs à plus de 180000. Le kiosque est devenu une véritable boutique qui génère un chiffre d’affaires de 500000 francs. L’institution culturelle parvenue à l’autofinancement a été marquée par bon nombre d’expositions: John Howe en 2003, Chantal Michel en 2011, Tuckson en 2012 ou encore Plonk et Replonk récemment. Pour n’en citer que quelques-unes.

Nouvelles visées pour le château
Alors pourquoi ce départ? «Après toutes ces années, j’ai envie d’autre chose. Et puis, en tant que responsable opérationnel, je
me vois mal appliquer de nouvelles stratégies qui m’échappent.» Sur ce dernier point, Raoul Blanchard préfère ne pas en dire plus. Mais, d’après nos informations, le château est en train de revoir ses ambitions stratégiques. La Fondation du château de Gruyères planche sur des changements notables: en ce qui concerne le nombre annuel d’expositions, les objectifs de fréquentation, mais également le management, qui prendrait une orientation beaucoup plus marketing, avec logo et slogan flambant neufs.
Quoi qu’il en soit, Raoul Blanchard ne s’avoue pas mécontent de prendre un peu de répit après cette longue période d’activité intense. S’il dit ne rien avoir en ligne de mire pour le moment, les propositions professionnelles commencent déjà à lui parvenir. «Dans le milieu culturel toujours, j’entends demeurer dans l’opérationnel. C’est ce que j’ai appris à faire le mieux et c’est
ce que j’aime faire.»