Nouvelle vocation sociale pour le site de Montbarry

| jeu, 13. fév. 2014
Fermé depuis la fin 2012, Montbarry trouve un nouveau souffle. Un centre d’accueil pour personnes avec un handicap devrait y voir le jour. Près de 10 millions de francs doivent être trouvés.

PAR SOPHIE ROULIN


La tradition d’accueil de Montbarry sera préservée. Un lieu de vie pour personnes en situation de handicap y est projeté. L’association propriétaire des lieux, situés sur la commune du Pâquier, a récemment été confiée à un nouveau comité. A sa tête, Benoît Revaz, de Gruyères. Reste à assurer le financement du projet. Selon les premières estimations, près de 10 millions de francs sont nécessaires pour rénover et aménager le site.
«Le comité est conscient que le montage financier sera le défi le plus important pour la réalisation du projet», a relevé Benoît Revaz, à l’occasion d’un point presse organisé mercredi matin. Ancien secrétaire général de Groupe E et ancien membre de la direction du groupe Alpiq, le nouveau président de l’association Maison d’accueil de Montbarry n’est pas un novice dans le milieu économique. Et d’évoquer les diverses possibilités qui seront actionnées: dons privés et institutionnels, financement participatif, recherche d’investisseurs à vocation sociale…


Un papa impliqué
Confiant et enthousiaste, Benoît Revaz lance: «Ce site est une occasion extraordinaire.» S’il s’investit dans ce projet, c’est qu’il est le papa d’une jeune fille de 17 ans en situation de handicap. En pause sabbatique entre deux emplois – il a quitté Alpiq en septembre dernier – il a du temps à consacrer au développement du projet. Pour lui, trois objectifs centraux se sont inscrits comme des évidences: poursuivre la tradition d’accueil de la maison, assurer la mise en valeur du patrimoine architectural et construire quelque chose de pérenne.
Dans le planning fixé, le comité de l’association se donne encore un an pour affiner son concept d’accueil et définir les besoins en fonction de ce dernier. Près de dix-huit mois seront ensuite nécessaires pour obtenir les autorisations nécessaires et pour la mise en œuvre. «Les travaux commenceront probablement en 2016», ajoute le président. L’entrée en fonction n’est pas prévue avant 2018, voire 2019.


Appartements familiaux
«Nous ne voulons pas dupliquer une institution existante, mais plutôt chercher des collaborations pour mettre en place des choses qui n’existent pas encore dans le canton», souligne Benoît Revaz. En l’état, trois axes ont été retenus. «D’abord, nous voulons développer un lieu de vie et d’accompagnement pour les personnes en situation de handicap physique ou psychique», détaille le président.
Deuxième idée, celle d’aménager des appartements permettant d’accueillir des familles dont un membre est en situation de handicap à la suite d’une maladie dégénérative ou après un accident. «Souvent, à l’issue des soins médicaux liés à l’accident ou à la maladie, les personnes sont placées en EMS,  quels que soient leur âge et leur situation. Il en résulte un éclatement familial qui pourrait être évité avec une structure adaptée.»


Quarante résidents en vue
Enfin, il est prévu de mettre en place une structure de prise en charge de jour. «Des premiers contacts ont déjà été pris avec La Famille au jardin, a indiqué le préfet de la Gruyère Patrice Borcard, qui a joué un rôle de rassembleur dans ce projet. On sait que ce foyer de jour souhaite depuis longtemps ouvrir une antenne dans le sud du canton.»
Au total, le comité de l’association estime qu’une quarantaine de personnes pourraient être accueillies à Montbarry. Selon le concept choisi, il n’exclut pas la construction d’un nouveau bâtiment. Il est trop tôt, en revanche, pour avancer des chiffres concernant le fonctionnement de la future institution. «Mais nous chercherons la meilleure solution pour assurer sa pérennité.»

 

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Pas de carton immobilier
Avec sa situation imprenable face aux Préalpes et son style si particulier, Montbarry aurait pu faire le bonheur des chercheurs d’objets rares sur le marché de l’immobilier. Les propositions n’ont d’ailleurs pas manqué. Mais l’objectif des sœurs de la Retraite chrétienne n’était pas là. «Dans la mesure où la maison ne pouvait pas rester au sein de l’Eglise, nous nous sommes tournées vers la dimension sociale», commente Sœur Rose-Marie Prongué, supérieure générale de la congrégation.
Pour faire face aux investissements nécessaires, une solution a en effet été cherchée auprès de l’évêché. Mais la démarche n’a pas abouti. Depuis un an, un groupe de travail s’est donc régulièrement réuni pour tourver une issue favorable. «Aujourd’hui, nous sommes satisfaites:  l’association poursuivra un but de bienfaisance, relève Sœur Rose-Marie Prongué. Nous lui souhaitons de trouver des interlocuteurs ouverts. Car le handicap ne concerne pas que les autres.»
Le projet présenté hier obtient également le soutien de la région. «Le district est intéressé, indique le préfet Patrice Borcard. On sait que les besoins existent dans ce domaine. De nombreux Fribourgeois sont actuellement accueillis à l’extérieur du canton, ce qui engendre des coûts importants.»
Syndique du Pâquier, Antoinette Badoud se réjouit: «C’est un lieu cher aux habitants. On est heureux de le voir reprendre vie.» Et d’espérer qu’il sera aussi un lieu de rencontre. Ce qui fait partie des souhaits de Benoît Revaz, président de l’association, qui évoque l’éventualité d’un café ou d’un lieu de soins. Histoire de profiter des atouts de la source d’eau sulfureuse. SR

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