A seize ans, ils sont déjà aux commandes d’un planeur

| mar, 22. avr. 2014
A l’aérodrome d’Epagny, des jeunes de 16 ans apprennent à piloter des planeurs. Avant même de conduire une voiture, ils naviguent dans les airs à bord de ces «voiliers volants».

PAR MATHIEU MUSY

Au fond de la piste de décollage de l’aérodrome d’Epagny, le Groupe de vol à voile de la Gruyère prépare des planeurs. Décollage imminent pour Morgan Scyboz, un de ses jeunes membres de seize ans, sous l’œil de quatre autres de ses contemporains. Difficile de ne pas être impressionné à la vue d’adolescents pilotant de tels engins.
Mais quand Philippe Riccardi parle de ses élèves, c’est avec une confiance totale qu’il aborde le sujet des responsabilités. «On leur apprend la culture aéronautique dans son ensemble, on les responsabilise beaucoup, explique le chef de l’école. Ces jeunes ne conduisent pas de voiture et c’est positif: ils n’ont pas de réflexes parasites, s’adaptent très vite et très bien au pilotage du planeur.»


Le vol à l’état pur
Après avoir discuté avec les jeunes en question, on comprend mieux la confiance que leur témoigne leur professeur. Le Tourain Romain Clément pilote déjà seul. «Le vol à voile n’est pas juste une passion, mais toute ma vie», explique-t-il. Trois week-ends par mois en moyenne, il vole à bord d’un monoplace du club. Prêt à investir les trois quarts de son salaire d’apprenti carrossier pour pouvoir voler, il se destine à devenir pilote d’avion de chasse.
Romain Clément ne serait pas le seul à commencer par le planeur, pour poursuivre sa carrière de pilote avec de plus gros engins, motorisés ceux-ci. Comme l’explique Philippe Riccardi, qui, en plus de l’instruction, assume une carrière de
pilote de ligne, «le vol à voile, c’est la meilleure école. Très peu de contraintes, un minimum d’instruments. Mais du vol à l’état pur, son essence même.»
Elisabeth Le Hir, Yvan Meyer et Sylvain Borne sont tous trois collégiens. Si les deux jeunes hommes se sont entraînés sur des simulateurs, Elisabeth Le Hir a, quant à elle, découvert le planeur l’année dernière. Encouragée par son beau-père, lui-même dans le club, elle a d’ores et déjà passé certains examens théoriques pour obtenir sa licence de pilote de planeur. Elle ajoute cependant: «Bien que la théorie soit importante, c’est en pilotant que l’on apprend, que l’on comprend.»


Planer sans danger
Romain Clément parle du vol à voile comme un moment de bien-être singulier. «Rien n’exis-te, en dehors du pilotage. Plus aucun souci ne me vient en tête quand je suis là-haut», explique-t-il. Pour Sylvain Borne, la notion de paysage est particulièrement prenante. La vue qu’offre la verrière de ces «voiliers volants» est impressionnante.
Mais, si cette verrière est un des atouts majeurs de ces aéronefs, il peut se révéler être le plus grand danger pour le pilote. L’insolation guette, quand le soleil frappe la petite cage de verre. Pour pallier ce risque, tout bon vélivole se doit de porter un chapeau et la tendance est au bob dans ce sport. Un bob que l’on complète par des lunettes de soleil et de l’eau, voire de la nourriture pour les plus grandes distances, un vol pouvant durer plus de douze heures.
Un second danger réside dans les autres aéronefs qui se partagent le ciel. Parapentes, deltaplanes, avions et surtout, les autres planeurs font partie d’un réseau de circulation plus ou moins dense, selon les zones de vol. Pour ne pas en arriver à la collision qui pourrait être tragique, un «code de l’air» a été mis au point.
L’un des neuf modules que comporte l’examen théorique que sont en train de passer, ou ont déjà acquis, les jeunes, porte d’ailleurs sur la connaissance de ces législations aériennes. Et la source d’inspiration principale de ces règles, ce sont les oiseaux. Par exemple, le sens de rotation similaire des planeurs dans un courant ascendant vient de l’observation du règne animal, dans lequel la collision n’apparaît pas.

 

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La licence de planeur
Formellement, il n’y a pas d’âge minimal pour commencer sa formation de pilote de planeur. Tant que le jeune parvient à tenir les commandes, il pourra faire ses premiers vols accompagnés. Il faut cependant attendre d’avoir 14 ans pour voler dans un monoplace, surveillé par un instructeur au sol, et 16 ans pour obtenir sa licence.
 A cette fin, une formation théorique comportant neuf modules doit être complétée. Quant à la formation pratique, Philippe Riccardi recommande une centaine d’heures de vol au total, en vue d’un examen avec un expert de l’Office fédéral de l’aviation civile.
Pour le financement, il faut compter entre 5000 et 8000 francs, selon les heures de vol, sur deux à trois saisons (de mars à novembre) pour obtenir sa licence. Une saison de vol revient en moyenne à 2500 francs. MM

Commentaires

bonjour ancien eleve de Phillipe Ricardi aux Alcions mon mari va avoir 60 ans et j organise une soiree surprise a la maison .. cherche a joindre Phillipe pour invitation ci joint tel a paris 0662156581 merci

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