Seniors +, un projet nécessaire pour l’avenir

| mar, 01. avr. 2014
Le concept Seniors + est mis en consultation. Vingt-cinq mesures sont proposées. Soit 2,9 mio de charges nouvelles pour l’Etat et 3,1 mio pour les communes.

PAR ANGELIQUE RIME

Etape importante pour le projet Seniors +. Après cinq ans de travail impliquant la Direction de la santé et des affaires sociales (DSAS) et une centaine d’acteurs externes, les fondements législatifs du concept sont mis en consultation jusqu’au 11 juillet. Soit trois avant-projets de loi: sur les seniors, les prestations médicosociales et l’indemnité forfaitaire. Objectifs principaux de cette politique novatrice en Suisse: l’intégration, la reconnaissance des besoins et la valorisation des compétences des seniors.
«Ce projet est une nécessité et un investissement pour l’avenir du canton», a commenté Anne-Claude Demierre, conseillère d’Etat à la tête de la DSAS, hier en conférence de presse. Une opinion que la présidente du Gouvernement a étayée avec des statistiques significatives. Entre 2010 et 2035, la proportion de Fribourgeois de 65 ans et plus s’accroîtra de 107%, passant de 39000 à 81000.
Pour atteindre les buts fixés, un catalogue de 25 mesures, à mettre en œuvre sur cinq ans, est proposé. Trois d’entre elles visent une meilleure coordination de l’offre des prestations. Ainsi, des réseaux réunissant l’ensemble des fournisseurs de prestations médicosociales d’un district, coordonnés par les communes, seront créés. «De nouvelles associations de communes, qui géreront les EMS et les soins à domicile, verront le jour», simplifie Maryse Aebischer, cheffe du Service de la prévoyance.
Un outil d’évaluation des besoins uniformisé, qui permettra d’orienter les seniors vers une prise en charge adaptée, sera en outre élaboré. «Plus que les soins, l’aspect social sera pris en compte», note Maryse Aebischer. Enfin, une plate-forme informatique de coordination et de transfert de données sera mise sur pied.


Liens intergénérationnels
Autre volonté du programme: le maintien des seniors à domicile. «Cela permettra de maîtriser l’augmentation du nombre de lits en EMS», a argumenté Anne-Claude Demierre. Une dotation complémentaire sera donc attribuée aux Services d’aide et de soins à domicile afin d’améliorer la prise en charge des personnes vivant à la maison. Des cours favorisant l’autonomie et la maîtrise de la vie quotidienne seront organisés pour les seniors et pour les proches-aidants.
L’Etat entend aussi renforcer les liens intergénérationnels par le biais de manifestations de sensibilisation, ainsi qu’en octroyant des aides financières pour le démarrage de projets allant dans ce sens. «Pour que les jeunes ne soient pas vus que comme des petites crapules et les seniors comme des personnes dépendantes», a décrit en souriant Maryse Aebischer.
Finalement, la qualité des soins est mise en avant. Pour la garantir, la notion de «home simple» va disparaître au profit de celle d’EMS (institutions bénéficiant d’un financement des pouvoirs publics complet). Tous les établissements devront ainsi répondre aux mêmes exigences. «Le projet législatif prévoit encore d’y assimiler les logements protégés gérés par un EMS», a ajouté Patrice Zurich, chef du Service de la santé publique.


Entrée en vigueur en 2016
Au total, la mise en place des différents axes de cette nouvelle politique coûtera, sur cinq ans, 3,6 mio de francs à l’Etat, dont environ 2,9 mio de nouvelles charges. Les communes seront également touchées puisqu’elles devront assumer 3,1 mio de plus, également sur cinq ans.
«Au début du processus, 150 mesures avaient été étudiées et nous en proposons finalement 25. Pour que le projet soit financièrement supportable, a précisé Maryse Aebischer. Il restera des éléments à mettre en place après 2020.»
Les débats au Grand Conseil devraient avoir lieu entre juin et septembre 2015. Anne-Claude Demierre espère une entrée en vigueur de la Loi sur les seniors au 1er janvier 2016 et de celle sur les prestations médicosociales et sur l’indemnité forfaitaire deux ans plus tard. A noter que ces deux législations remplaceront la Loi sur les établissements médicosociaux et sur l’aide et les soins à domicile. «Les communes auront besoin d’un peu de temps pour mettre en place leurs réseaux de coordination.»
 

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Davantage de «concret»
Le concept Seniors + a été lancé officiellement en 2009. De février à mai 2012, il a déjà fait l’objet d’une consultation. «La majorité des retours ont été positifs. Le projet a été jugé bien structuré, cohérent et pertinent, a indiqué la conseillère d’Etat Anne-Claude Demierre. Pourtant, son caractère trop théorique a aussi été relevé, ainsi que le manque de prise en compte des implications et conséquences financières.» Des résultats qui ont obligé l’Etat à revoir sa copie, retardant ainsi l’entrée en vigueur de la loi, prévue initialement pour le 1er janvier 2014. «Nous pensions présenter le cadre législatif dans un premier temps et les mesures dans un deuxième. Or, pour rendre le projet plus concret, nous avons décidé de lier les deux aspects», a expliqué la présidente du Gouvernement.
La question du désenchevêtrement des tâches a également différé sa présentation. Pour minimiser le retard, décision a été prise de ne pas changer la répartition entre canton et communes et de laisser à ces dernières le soin d’évaluer leurs besoins. Elles devront établir leur propre concept, qui définira les moyens à mettre en place pour compléter la politique de l’Etat dans le domaine des seniors. AR
 

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