Un cadran attendu depuis belle lurette

| jeu, 17. avr. 2014
On peut enfin lire l’heure sur l’église du village. Hier matin, l’entreprise brocoise Mecatal a orné l’édifice d’un cadran flamboyant.

PAR YANN GUERCHANIK

Tout vient à point à qui sait attendre. «Ça faisait vingt ans qu’on voulait mettre une horloge. On attendait d’avoir les moyens de se la payer. Il fallait aussi trouver la personne capable de nous faire quelque chose de bien.» En ce mercredi matin, Nicolas Morand parle les yeux rivés vers le ciel. Un peu au-dessous des nuages, vers le cadran accroché à l’église du Pâquier, qui fait briller ses dorures au soleil.
Responsable des finances au Conseil de paroisse, il explique comment l’occasion a fini par se présenter enfin: «On a refait la façade de l’église, notamment les parties en molasse. Un crédit de 112000 francs avait été octroyé pour la rénovation. Or, une gestion très rigoureuse des travaux a permis de dégager un solde.» La paroisse a ainsi investi 9800 francs pour un cadran sur mesure. Une œuvre réalisée par Mecatal à Broc. Hier, Jean-Paul Schorderet, patron de l’entreprise, est venu fixer l’appareil sur l’édifice de 1843.
«D’habitude, on fait plutôt de la rénovation, explique le campaniste. C’est très rare d’avoir l’occasion de créer un nouveau cadran. Même s’il existe encore quelques églises dans la région qui n’en ont pas.» Découpage, formage de la tôlerie, dorures: un travail artisanal de A à Z.
«Tout est bombé, travaillé, les chiffres sont dressés sur des appliques. Quand les rayons du soleil se posent sur le cadran, cela le rend vivant.» Des détails qui ont un prix, mais qui font toute la différence. «Le cadran tu le paies une fois, mais tu le regardes tous les jours pendant des années», relève Jean-Paul Schorderet.


Rattraper les heures perdues
Nicolas Morand, comme le président de paroisse Paul Ottoz, n’est pas peu fier de cet aboutissement. «C’est quelque chose de spécial, cette couleur bleue, ce travail personnalisé… on est très satisfaits», entonnent-ils en chœur. «Et puis, vous n’en verrez pas une deuxième pareille dans la région», ajoute crânement le paroissien André Felder. Pas mécontent de remettre les pendules à l’heure: «Faut pas oublier qu’il y a quelques années, beaucoup rigolaient dans les villages. Parce qu’au Pâquier on n’avait pas d’horloge! Ils disaient qu’on était forcément en retard par rapport aux autres.»
Et Paul Ottoz d’expliquer: «A l’époque, il n’y avait pas d’impôt de paroisse, chaque sou était compté. Il fallait faire des kermesses pour la moindre dépense. Cela a d’ailleurs été le cas pour refaire le clocher. Alors, on faisait le strict nécessaire, ce qui était déjà difficile.»
Il y a une dizaine d’années, le campaniste Jean-Paul Schorderet avait tout de même été mandaté pour mettre en route la sonnerie des cloches. Depuis, les habitants du Pâquier entendaient au moins résonner les heures et les demies, mais jamais encore ils n’avaient pu les lire. Depuis hier, ils peuvent regarder fièrement leur église. Pendant des heures si ça leur chante.
 

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