Les premiers grains de café seront torréfiés cet été

| mar, 27. mai. 2014
Le gros œuvre de l’usine Nespresso est achevé. Le chantier sera terminé à la mi-2015, mais les premiers tests de production auront lieu cet été déjà, avant la mise sur le marché des premières capsules en janvier 2015.

PAR THIBAUD GUISAN

Etape clé pour le chantier Nespresso à Romont. Dix-huit mois après le début des travaux, les bâtiments sont hors d’eau. Autrement dit, le gros œuvre est terminé. Une cérémonie réunissant près de 600 personnes marquera ce cap mercredi après-midi. En attendant, un point presse a permis à La Gruyère de visiter ce chantier hors normes lundi matin.

Le chantier
Les travaux ont débuté en décembre 2012 avec le terrassement. Aujourd’hui, près de 350 personnes œuvrent quotidiennement. «Dans un mois, nous atteindrons un pic de 400 personnes», explique Laurent Bovet, responsable du projet. Rien que la direction du chantier est assurée par 70 personnes.
Bilan général des opérations: les bâtiments sont terminés à 90%. «Toutes les façades sont posées, résume le responsable. La dernière étape consiste à poser la peau finale des bâtiments, une surface striée. On se concentrera alors sur les finitions intérieures, la distribution d’énergie, etc.» Le site comprend trois éléments principaux: un bâtiment administratif et de tests qualité (qui donne sur la route de Lausanne), un centre de production et de torréfaction ainsi qu’une entité logistique. «Le bâtiment administratif est le moins avancé, mais nous suivons notre planification.» Il doit être achevé à la fin de l’année.

La production
Le chantier sera définitivement terminé à la mi-2015. Mais l’usine, qui sera en fonction 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, n’attendra pas pour lancer la production. «La première capsule produite à Romont et commercialisée sortira de l’usine en janvier 2015», annonce Laurent Bovet. Mais c’est déjà cet été qu’on pourra sentir les premières odeurs de café à Romont. Si ce n’est en ville, à l’intérieur de l’usine. «Les premiers tests de torréfaction auront lieu à partir de début juillet. Il s’agira d’abord de vérifier la mécanique, l’électronique, puis les aspects qualité.»
Le torréfacteur, chargé de rôtir le café vert (au maximum à 220 degrés), a déjà pris place à l’intérieur de l’usine. Installée depuis début avril, la machine est un des éléments clés du processus de production: c’est grâce à elle que le café vert libère ses arômes. Torréfié, le café est ensuite moulu, mélangé, mis en capsule, puis empaqueté. «Le processus est largement automatisé, mais l’expertise humaine est primordiale.»

La «gare»
Derrière le bâtiment de production, on découvre une sorte de gare. L’endroit comprend deux quais en béton. Les voies ferrées seront définitivement posées en février 2015. Il faudra environ 800 mètres jusqu’à l’aiguillage, qui connecte la ligne de l’usine au réseau CFF. «On procédera par étapes, à partir de juillet», précise Laurent Bovet.
Pour rappel, l’entier du café vert sera acheminé par train à l’usine. Sur un des quais, une grue avec un grappin déchargera la matière première. Le café vert voyage dans des conteneurs d’une capacité de 20 tonnes: en vrac ou en sacs de 70 kg. Il sera alors déversé dans un silo de réception. Il transitera ensuite dans une tour de nettoyage – pour lui ôter cailloux et impuretés – avant de s’arrêter dans un des deux silos de stockage. De là, le café est conduit automatiquement vers la torréfaction. Cette dernière étape sera invisible, puisqu’elle passera par un tunnel. Hauts de 40 mètres – le point le plus élevé du site avec la zone de stockage – les silos auront une capacité de 20 tonnes chacun.
Sur le second quai, les convois seront préparés pour l’expédition de produits finis. Ils proviendront d’une zone de stockage d’une capacité de 6000 palettes. «Nous privilégierons au maximum le train», rappelle Laurent Bovet.

Le personnel
Depuis le 1er avril, le site a son directeur, Sébastien Foucart. Ce Français de 37 ans, domicilié à Blonay, a déjà un bureau à Romont, tout comme son comité de direction. «Ma priorité est de gérer le recrutement et d’assurer la formation des collaborateurs», explique-t-il.
Au total, 85 personnes ont déjà été engagées: une équipe de projet de 35 ingénieurs et une cinquantaine de collaborateurs pour l’opérationnel de la future usine. «En janvier 2015, 110 personnes auront été engagées», annonce le directeur. L’effectif va ensuite presque doubler pour atteindre 200 collaborateurs à la fin 2015. Fin 2016, le site totalisera 400 employés. Le directeur note que Nespresso n’a pas eu de peine à trouver les bons profils. «La moitié ont moins de 35 ans.» Et leur provenance? «Une moitié vient du canton de Fribourg et l’autre de Vaud. Et 15% sont de Romont et environs.»
A ce jour, une trentaine d’employés – principalement des opérateurs de ligne – sont en train d’être formés sur les sites Nespresso d’Avenches et d’Orbe. La formation interne dure entre deux et trois mois. «Beaucoup de personnel nous rejoindra à Romont dès juillet pour le démarrage et les premiers essais», annonce Sébastien Foucart.

 

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Des capsules pour l’Amérique
Après Orbe (opérationnel depuis 2002) et Avenches (ouvert en 2008), Romont sera le troisième site de production de Nespresso. Particularité du site glânois: il produira des capsules spéciales pour le marché nord américain. Des dômes (photo) qui permettent de tirer des cafés plus longs grâce à des machines adaptées. «Ce produit est vendu aux Etats-Unis et au Canada depuis février dernier, explique Diane Duperret, porte-
parole de Nespresso. Le café portionné est en forte croissance aux Etats-Unis. Ces capsules sont fabriquées à Orbe. Leur production sera concentrée à Romont.»
Pour le reste, le site glânois produira, comme Orbe et Avenches, des capsules destinées au public domestique. Par opposition aux pièces plates destinées aux machines à café d’entreprises, dont la fabrication est uniquement assurée par Avenches. «La proportion de capsules standards et américaines dépendra de la demande.»
Potentiellement, les capsules produites à Romont pourront être distribuées dans 60 pays. Autant de marchés conquis par Nespresso, qui réalise 75% de son chiffre d’affaires en Europe (total de 2,88 milliards de francs). «Nous nous développons en Asie, en Amérique du Nord et en Amérique latine, ajoute Diane Duperret. Dès l’automne, la Colombie sera le soixantième marché que nous desservirons.» La distribution de capsules se coordonnera entre Romont et Avenches, qui se charge d’écouler la production du site d’Orbe.
Fin 2013, Nespresso employait 2000 collaborateurs en Suisse et plus de 9500 dans le monde. «Nous avons engagé plus de 1200 collaborateurs au niveau mondial en 2013», souligne Diane Duperret. Le nombre de boutiques prend aussi l’ascenseur: fin 2013, le groupe en comptait plus de 320. «Plus de quarante ont été ouvertes en 2013.» Rappelons que Nespresso a investi 300 millions de francs dans la construction de son usine de Romont. TG

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