Attirer des jeunes vers le tir est un défi quotidien

| sam, 19. jui. 2014
Le 29e Tir cantonal a attiré plus de 3200 participants le week-end dernier. Parmi les 16 sociétés gruériennes sollicitées, Bas-Intyamon est à pied d’œuvre. Rencontre avec le président Marc Jaquet, qui espère que le tir retrouvera un second souffle.

PAR ADRIEN PAGE

Presque 3200 tireurs ont déjà fait le déplacement en Gruyère. Le 29e Tir cantonal, qui a débuté il y a une semaine, attend 5500 participants l’espace de trois week-ends (fin de la compétition dimanche 27 juillet). Pour cela, seize sociétés sont à pied d’œuvre dans le district. Avec ses dix cibles, le stand de Grandvillard est le plus grand de la Gruyère. Depuis la fusion en 2000, ces infrastructures sont celles de la Société de tir de Bas-Intyamon, qui réunit Estavannens, Enney et Grand­villard. «Une société modèle, jeune et dynamique», comme la décrit le président d’organisation du Tir cantonal Jean-Louis Romanens.
A 33 ans, Marc Jaquet en est le président depuis quatre ans. Marié, et père de deux enfants, ce forestier-bûcheron travaille et habite à Estavannens, un village qu’il n’a jamais quitté. Cette proximité, et un employeur compréhensif, lui permettent de profiter pleinement de sa passion. C’est que le président s’est donné une mission:  augmenter l’attrait des jeunes pour cette discipline.
Depuis la fusion, en effet, le nombre de membres est passé de 120 à 62. Cette baisse substantielle – constatée lors de chaque fusion de sociétés, qui perdent leur identité villageoise – s’explique aussi en partie par le manque d’intérêt porté à ce sport par les jeunes générations. C’est l’avis de Marc Jaquet: «Il y a plusieurs raisons à cela. Tout d’abord, les activités offertes aux jeunes sont beaucoup plus variées qu’à l’époque. Rien que dans le canton, il y a entre 70 et 80 disciplines différentes. Les jeunes préfèrent aussi des sports plus fun. C’est pourquoi nous mettons surtout en avant l’aspect sportif du tir, pour bien nous différencier du domaine militaire.»
Sur les 62 membres que compte la société, l’on recense dix jeunes tireurs, âgés de 14 à 20 ans, dont une femme. Depuis environ huit ans, la Société Bas-Intyamon organise chaque année des journées d’initiation pour les jeunes des communes. «Nous envoyons des centaines de lettres d’invitations, expli­que le président. Certaines années, nous avons eu jusqu’à huit réponses.» Mais le succès n’était pas toujours au rendez-vous. «Une année, nous n’avons reçu qu’une seule réponse positive», nuance celui qui assume aussi la fonction de caissier.
Ces démarches démontrent une réelle volonté d’intégrer de nouveaux membres, les jeunes étant forcément l’avenir de la société. Marc Jaquet mise aussi sur les installations de Grandvillard, «un véritable atout».


Atmosphère conviviale
Au fait, comment le Gruérien est-il devenu président à 29 ans seulement? «Cela s’est fait naturellement, car je suis entré au comité en 2002. En 2010, j’étais déjà le plus ancien. C’était dans une certaine logique de reprendre la présidence.»
Assurer la pérennité d’une société est un défi quotidien. Mais les satisfactions ne manquent pas. «Au sein de l’asso­ciation, l’atmosphère est très conviviale, souligne Marc Jaquet. Tout le monde se tutoie, les jeunes côtoient les anciens. Nous avons réussi à créer une bonne ambiance entre tous les tireurs.»

 

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Près de 100 tireurs par jour
Le 29e Tir cantonal vit son deuxième week-end de compétition. La Société de tir de Bas-Intyamon accueille les participants au stand de Grandvillard. Ouvert aux tireurs de toute la Suisse, le concours, et les infrastructures qui vont avec (tonnelle, tables abritées, nourriture...) occupent l’esprit de Marc Jaquet depuis l’année passée. «Les premiers préparatifs ont débuté en août 2013. Un comité de dix membres a été mis sur pied, afin de régler les questions d’organisations et d’infrastructures», explique le président de la société.


«Une pleine réussite»
Le stand a accueilli une moyenne de 100 tireurs par jour depuis l’ouverture du tir, le week-end précédent. Cela a nécessité un gros investissement de la part de la société. «Nous avons un budget d’environ 4000 francs pour l’infrastructure. Plus d’une vingtaine de personnes travaillent, par jour de compétition. Cela représente dix secrétaires (n.d.l.r.: des jeunes s’occupant de la notation et du bon déroulement du tir), plusieurs commissaires chargés de la validation des scores, un chef de stand et moi-même. A cela s’ajoutent les personnes chargées de l’intendance.» A mi-parcours, ce Tir cantonal est qualifié de «pleine réussite» par le président Marc Jaquet.


Equipe nationale en visite
Pour rappel, le concours est ouvert à tous. Le stand de Grandvillard a vu défiler des participants venus de toute la Suisse. Avec, notamment, la venue vendredi passé de deux membres de la sélection nationale.
Ce week-end, les tirs ont lieu à Bulle-La Tour-de-Trême, Charmey, Corbières, Echarlens, Grandvillard, Gruyères, Bellegarde, La Roche, Lessoc, Neirivue, Sâles, Sorens, Vuadens, Broc (pistolet) et Bulle (pistolet), samedi de 8 h à 12 h et de 13 h 30 à 19 h, dimanche de 8 h à 12 h et de 13 h 30 à 17 h. AP

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