PAR VALENTIN CASTELLA

C’est avec confiance, ambition et en pleine forme que Ludovic Chammartin s’est envolé pour la Russie. Lundi, dans la ville de Tcheliabinsk, le judoka du JC Romont a bien l’intention de se distinguer à l’occasion des championnats du monde.
Le poids léger n’avait pas pu disputer l’édition l’année dernière en raison d’une blessure qui l’avait forcé à renoncer au combat à seulement quelques heures de se retrouver sur le tatami. Cette année, l’ancien vice-champion d’Europe a bien l’intention de démontrer qu’il n’a pas fait le déplacement pour rien.

Ludovic Chammartin, comment vous sentez-vous avant de commencer ces championnats du monde en Russie?
Je me sens très bien. J’ai eu la chance d’effectuer une très bonne et longue préparation. Ce qui m’a permis d’arriver en forme au bon moment.

Quel a été votre programme jusqu’à votre départ?
J’ai premièrement disputé le Grand Prix d’Oulan-Bator, en Mongolie, durant lequel j’ai terminé cinquième. Ce qui était un résultat plutôt encourageant. Ensuite, je suis resté une semaine dans ce pays pour continuer ma préparation. Là-bas, il y avait de très bons combattants de ma catégorie et j’ai bien travaillé. C’était tellement fort que je vais d’ailleurs y retourner après les championnats du monde pour de nouvelles séan­ces d’entraînement. J’ai donc eu la chance de situer mon niveau. Ensuite, j’ai passé trois semaines en Italie en compagnie des judokas du pays et une semaine et demie en Suisse. Contrairement à l’année dernière, je me suis beaucoup plus préparé à l’étranger. J’ai ainsi pu bénéficier de davantage de partenaires d’entraînement. Car, en Suisse, il n’y a pas grand monde en cette période de vacances.

Vous débarquez donc en Russie en pleine confiance…
Oui. Je sens que j’ai retrouvé mon niveau. A mon avis, je suis même mieux préparé qu’avant les championnats d’Europe, lorsque j’avais décroché la médaille d’argent. Après un début de saison plutôt moyen, j’ai retrouvé petit à petit la forme et cela s’est confirmé avec mes troisièmes places en juin dernier à La Havane et à San Salvador. J’ai continué pour arriver, aujourd’hui, à mon pic de forme. Lorsqu’on établit un plan d’entraînement, on n’est jamais sûr d’y parvenir, car une blessure ou d’autres détails peuvent perturber une préparation. Et là, tout s’est très bien passé.

Quelles sont vos ambitions?
Je vise une place parmi les sept premiers. Après, cela va dépendre du tirage au sort et de la chance du jour. Mais je me sens capable de battre des judokas mieux classés que moi actuellement. Pour atteindre les quarts de finale, je devrai battre une tête de série. Si je tombe face aux trois premières, ce sera difficile. Mais, si ce n’est pas le cas, j’ai une chance d’aller plus loin. Il y a quelques années, battre des têtes de série aurait été un exploit et je ne me rendais pas aux Mondiaux avec le même état d’esprit qu’aujourd’hui.

Avant les quarts de finale, il y a le premier tour, toujours difficile à gérer…
Oui. C’est pour moi le combat le plus difficile. Il me faut toujours un peu de temps pour me mettre dedans. Si je passe ce palier, je parviens à me libérer et tout devient plus facile. C’est d’ailleurs grâce à cet esprit plus tranquille que j’étais parvenu à me qualifier pour les demi-
finales des championnats d’Europe. J’espère que je prendrai autant de plaisir lundi.

---------------------

Des points pour les JO
Ces championnats du monde marquent le début d’une nouvelle aventure olympique pour Ludovic Chammartin. En effet, en cas de bon résultat, le poids léger du Judo-club Romont aurait l’occasion d’empocher de précieux points en vue d’une qualification pour les Jeux de Rio en 2016. «Ce sera la première grosse manifestation qui comptera. Beaucoup de points seront en jeu.»
En cette saison 2014, les points des cinq meilleurs résultats seront additionnés et divisés ensuite par deux. L’année prochaine, le principe sera le même, excepté qu’aucun point ne sera déduit. «Nous avons donc encore l’occasion de faire des points en 2015. Mais il est également important d’en comptabiliser cette saison.» Cette compétition en Russie possède donc un double enjeu: «Les championnats du monde, ce n’est pas rien comme compétition. Et là, on a encore la possibilité de se rapprocher des Jeux. On ne peut pas trouver mieux comme source de motivation.» vac