Par Jean Godel
Bulle peaufine son concept de stationnement dans le centre historique élargi pour le rendre plus efficace, malgré la suppression d’un nombre restreint de places. Sa version précédente avait été retoquée en 2012 par le Service de la mobilité (SMo) qui, en substance, laissait entendre que Bulle pouvait en faire plus pour réduire le nombre de cases (La Gruyère des 22 septembre et 22 novembre 2012).
C’est donc à une commission de stationnement, mise sur pied en 2013, que l’on doit le bébé. Composée de représentants des milieux concernés – commune, canton (SMo), commerçants, propriétaires, police – elle n’a débouché que sur un «certain consensus», admet le syndic Yves Menoud (qui n’y siégeait pas): c’est donc bien le Conseil communal qui a arrêté le 19 août les décisions présentées hier en conférence de presse.
Si le concept doit encore être formellement adopté par le SMo, certaines mesures vont entrer en vigueur dès le 1er octobre. Petit tour d’horizon.
Grand-Rue
Côté Manor, les places seront regroupées par deux, séparées par des espaces pour faciliter les manœuvres. Elles resteront perpendiculaires à la chaussée, et donc accessibles dans les deux sens, mais leur nombre passera de 72 à 52. Mise en place: 1er octobre.
Durée limitée
Là où la pression est la plus forte, la durée de stationnement sera limitée. A l’avenue de la Gare, dès le 1er octobre, les six places devant la pharmacie Dubas permettront 30 minutes. A la place Saint-Denis, une fois son réaménagement terminé en 2015, la durée maximale passera à 1 heure. Des horodateurs spéciaux seront installés. En cas de succès, d’autres secteurs pourraient passer à ce système. Pour rappel, le compteur ne tourne pas entre midi et 13 h 30. De quoi satisfaire les clients des restaurants.
Tarification modifiée
Dès le 1er octobre, afin de relancer le mal-aimé parking couvert Bulle-Centre, ses tarifs seront adaptés. La première heure, aujourd’hui payante, sera gratuite. De la deuxième à la cinquième heure, ce sera 2 fr. l’heure, puis 3 fr. dès la sixième heure (par tranches de 50 ct. dans les deux cas).
La zone 30 minutes coûtera, elle, 50 ct. la demi-heure. Les zones 1 heure restent inchangées (1 fr. l’heure). Quant aux zones 2 heures, elles coûteront désormais 1 fr. la première heure puis 2 fr. la deuxième (par tranches de 10 centimes). Moralité? Deux heures seront meilleur marché à Bulle-Centre (2 fr) qu’en surface (3 fr).
Offre améliorée
Toutes ces mesures seront complétées par un renforcement significatif des contrôles pour chasser les voitures-ventouses du centre-ville (20% des véhicules stationnés).
Des 576 places de stationnement publiques prévues dans le centre historique (zone 30) par la convention signée en 2007 entre la Ville et les commerçants, 550 subsistent à ce jour (26 rayées pour les itinéraires scolaires, les à-côtés des terrasses et les motos). Dès octobre, il n’y en aura plus que 530. «Pourtant, insiste le conseiller communal Yves Sudan, en charge des Transports, l’offre s’améliorera grâce à un meilleur roulement.» Par exemple, en passant de 2 heures à 30 minutes, une place offre quatre fois plus de possibilités de se garer. L’ensemble du concept doit donc permettre une utilisation optimale du domaine existant.
A la Grand-Rue, le confort de déplacement et la qualité de l’espace-rue en sortiront renforcés. Enfin, souligne Yves Menoud, tout contribuera à garantir l’attractivité du centre-ville: «Notre but n’est pas de le vider, mais de permettre à ceux qui ont quelque chose à y faire de s’y garer.» L’objectif affiché est aussi d’éviter de générer du trafic supplémentaire par une offre surdimensionnée.
Autres mesures
Outre une meilleure signalisation de Bulle-Centre, la commune poursuit les négociations avec la Migros de La Tour-de-Trême et la Coop du Câro pour un P+Bus (quelques places réservées aux gens se rendant au travail en ville, avec abonnement Mobul majoré). Les commerçants du centre-ville y sont réticents mais le Conseil communal poursuit la réflexion.
Enfin, le nouveau P+Marche de l’échangeur de la Pâla de la H189 (5 fr. par jour) pourrait faire des petits si le besoin s’en ressent. Notamment à l’entrée sud de Bulle. Il s’agit d’offrir des alternatives de stationnement longue durée aux employés et habitants du centre-ville.
Dans les quartiers
Pour éviter un report des voitures-ventouses sur les quartiers résidentiels voisins, d’autres mesures sont prévues, avec un renforcement des contrôles à la clé. Ainsi, au printemps 2015, le stationnement sera limité à 3 heures dans le secteur Vevey sud (entre la rue de Vevey et la Trême, sans limitation à ce jour) et dans le secteur Berra-Vudalla (2 heures aujourd’hui, soit une heure de plus).
Cela libérera de la place pour les habitants et leurs visiteurs. Inconvénient: les résidents du secteur Vevey-sud devront, comme ceux de Vudalla-Berra aujourd’hui, acheter une vignette ou s’aménager une place sur un domaine privé. D’autres quartiers pourraient suivre si de trop grands reports s’opéraient, notamment Pierre-Alex/Verdel et Russalet/Pays-d’Enhaut.
Enfin, la mise en zone 30 du secteur Vevey-sud le printemps prochain y ramènera le nombre de cases de 229 à 117. Il s’agit de mettre en conformité les distances aux sorties d’immeubles pour garantir la visibilité. Une mesure qui, elle aussi, justifie la limitation de la durée de stationnement à 3 heures.
La commune entend laisser le temps à ce concept de déployer ses effets avant d’envisager toute autre mesure.
Sécurité accrue dans la Grand-Rue
Par Angélique Rime
Membre de la commission de stationnement et représentant des propriétaires de la Grand-Rue, Christian Chassot estime que, dans l’ensemble, le concept de stationnement retouché de la ville de Bulle «invite à positiver». Le pharmacien relève que la suppression de vingt places de parc dans la Grand-Rue permettra une sécurité accrue. «Il est vrai qu’aujourd’hui, sortir d’une place lorsqu’on est stationné à côté d’une fourgonnette n’est vraiment pas aisé.»
Toutefois, Christian Chassot précise que la «limite est désormais atteinte. Nous avons fait des efforts, mais nous ne pouvons pas aller plus loin. Nous allons militer pour que le nombre de places ne baisse plus. Il est nécessaire de maintenir une attractivité commerciale par rapport à la périphérie. Bulle est encore un gros village, où les gens veulent avoir la possibilité de se parquer à proximité des commerces.»
Présidente du Groupement des commerçants de Bulle-La Tour-de-Trême, Valérie Schmutz était opposée à la suppression des places de la Grand-Rue. Elle admet pourtant que, grâce à cette diminution, l’esthétique de la rue sera améliorée, tout comme le confort des automobilistes.
Les deux commerçants se réjouissent particulièrement de la gratuité qui sera instaurée pour la première heure dans le parking couvert de Bulle-Centre. «La population n’est pas habituée à l’utiliser, souligne Valérie Schmutz. Un effort de communication sera donc nécessaire.» Et de relever qu’avec le projet du futur quartier proche de la gare, «d’autres parkings pourraient être créés, ce qui amènerait une nouvelle dynamique au centre-ville».
Commentaires
christine (non vérifié)
mer, 17 sep. 2014
encore Nicolas (non vérifié)
mer, 17 sep. 2014
Wagner (non vérifié)
mar, 16 sep. 2014
Philippe (non vérifié)
mar, 16 sep. 2014
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