Romont comme écrin pour devenir un «grossiste complet»

| jeu, 25. sep. 2014
L’entreprise installée sur le site de Tetra Pak est opérationnelle depuis le début du mois. Pour l’heure, vingt-deux collaborateurs y travaillent. Visite guidée avec Andreas Tschan, cofondateur.

Par Angélique RIme

Pharmafocus a démarré ses activités sur le site de Tetra Pak, à Romont, le 1er septembre. Une mise en route discrète. Pour l’heure, la présence du grossiste pour pharmacies indépendantes, qui a décidé d’installer son nouveau centre de distribution et son siège social dans le chef-lieu glânois, n’est signalée que par une feuille A4 blanche. L’imposante enseigne de la société propriétaire des lieux trône donc, solitaire, sur le toit du bâtiment. «Poser un panneau n’était pas notre priorité, rigole Andreas Tschan, cofondateur. Mais ça viendra.»


A Romont, Pharmafocus dispose de 1500 m2 pour ses bureaux ainsi que d’une halle de 4500 m2. «Cinq millions ont été investis pour adapter les locaux aux besoins de l’entreprise, décrit le patron de 43 ans. Les travaux ont duré six mois.» A l’intérieur, des étagères remplies de médicaments, de produits de nutrition, d’articles sanitaires et de cosmétiques se succèdent. Du papier ménage à la morphine, les produits les plus toxiques étant entreposés dans des endroits sécurisés. Soit un total de 17000 références, livrées par quelque 400 fournisseurs. Mais la halle n’est pas encore utilisée à sa pleine capacité. Dans les prochains trois ans, Pharmafocus prévoit d’augmenter sa palette de références à 40000.

Elargir l’offre
«Jusqu’au début du mois, nous n’en proposions que 3000, souligne le cofondateur. Le site sur lequel nous étions installés, à Münchenstein (BL), était trop petit pour que nous puissions stocker davantage de produits.» Si Pharmafocus a choisi de migrer en Romandie – là où sont concentrés la majorité de ses clients – l’entreprise fondée en 2002 ne renonce pas pour autant à ses racines suisses alémaniques. «Nous réalisons un tiers de notre chiffre d’affaires de l’autre côté de la Sarine, nous maintenons donc notre site bâlois, où trente collaborateurs sont actifs, en parallèle à celui de Romont.»


Toutefois, grâce à son nouveau pied-à-terre en terres fribourgeoises, Pharmafocus s’est donné les moyens de devenir un «grossiste complet», relève Andreas Tschan. «Les pharmacies commandaient jusqu’à 11% de leur chiffre d’affaires chez nous. En leur proposant une gamme élargie, notre but est qu’ils s’y approvisionnent entre 80% et 90%. A terme, nous voulons être en mesure de leur fournir l’entier des produits dont ils ont besoin.»
Pour l’heure, le nombre de clients de Pharmafocus reste stable: 350 pharmacies sur les 1200 structures indépendantes que compte la Suisse (lire encadré). Un chiffre que la société entend bien étoffer, tout comme son chiffre d’affaires. Actuellement à hauteur de 80 millions, il devrait passer à 500 millions d’ici cinq ans.

Gérer le flux des produits
Mais cette année, la priorité a été fixée sur la mise en place de son nouveau système informatique, chargé de gérer le flux de marchandises. «C’est le cœur de notre entreprise. Si ça ne fonctionne pas, impossible d’assurer un service de qualité à nos clients. C’est d’ailleurs souvent l’élément problématique lors-que des grossistes ouvrent un nouveau centre de distribution.» Pour l’instant, Andreas Tschan touche du bois. «Même s’il reste quelques détails à régler, les premières commandes en provenance de Romont ont été livrées correctement.»


L’aménagement de la halle a aussi été pensé pour gagner en efficacité. «Les produits les plus demandés sont situés à proximité du couloir principal. Cela évite des trajets aux collaborateurs, décrit le Bâlois, pharmacien de formation. Nous voulons d’abord sécuriser ce système. Mais d’ici quelque temps, nous pensons automatiser une partie de la collecte des médicaments.»


Vingt-deux collaborateurs, dont une quinzaine de logisticiens, travaillent aujourd’hui sur le site de Romont. «Sans compter les chauffeurs qui viennent de l’extérieur», ajoute Andreas Tschan. Tous vivent dans le canton de Fribourg. Confirmant les éléments présentés en janvier lors de l’annonce de son installation dans le chef-lieu glânois, Pharmafocus prévoit la création de 200 emplois d’ici cinq ans.

 

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Défendre les pharmacies indépendantes


Pharmafocus met un point d’honneur à défendre les pharmacies indépendantes, ses clients exclusifs. «J’ai connaissance de cas où des pharmacies se fournissaient depuis des générations chez un grossiste lié à une chaîne de pharmacies. Voyant que leur affaire marchait bien, le grossiste a décidé d’ouvrir une de ses enseignes à proximité, raconte Andreas Tschan, cofondateur de Pharmafocus. Il arrive aussi que certaines chaînes reprennent la pharmacie indépendante.» Le Bâlois souligne d’ailleurs que la confiance est un élément indispensable de la relation entre un grossiste et ses clients. «Il est impossible pour une pharmacie, qui possède en moyenne quelque 8000 références, de gérer elle-même ses commandes. Or, quand elle se fournit chez vous, vous êtes au courant de son chiffre d’affaires.»

Depuis 2013, Pharmafocus est détenue à 50% par la coopérative allemande de pharmaciens Noweda (cinq milliards de chiffre d’affaires annuel). Un partenariat «idéal» selon Andreas Tschan. «Nous partageons les mêmes valeurs et nous avons pu bénéficier de leur expérience lors de notre installation à Romont. Chaque année, ils ouvrent un nouveau centre de distribution.»

 

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