Un «cri d’alarme» à l’Exécutif de Châtel-Saint-Denis

| mar, 30. sep. 2014
Les Châtelois ont massivement soutenu les référendums contre l’équipement du terrain. Ce vote cristallise la crainte des habitants face au développement du chef-lieu veveysan. L’Exécutif veut mieux informer la population sur l’avenir de la ville.

Par Angélique Rime

 

Le résultat des deux référendums lancés contre le financement de l’équipement du futur quartier de Montmoirin est sans appel. Dimanche, deux Châtelois sur trois (voir graphique ci-dessous) ont refusé le crédit d’investissement de 755000 francs pour l’équipement de base du secteur ainsi que celui de 60650 francs pour la finalisation du Plan d’aménagement de détails (PAD) et du Plan d’équipement de détails (PED). Ces montants ne seront donc pas pris en charge par la commune, contrairement à ce qui avait été décidé par le Législatif en mars dernier.


Ce score canon a surpris tant les référendaires que le Conseil communal. «On ne s’attendait pas à un résultat aussi élevé», confirme Sarah Colliard, porte-parole du comité référendaire et conseillère générale. Plus qu’étonné, le syndic François Genoud s’est surtout dit «déçu». «Les citoyens n’ont pas répondu à la question posée. Ils ont donné leur avis sur l’augmentation de la population (n.d.l.r. de 4300 habitants en 2000, elle est passée à 6300 aujourd’hui) et le développement de la ville en général.»
Un signal que l’élu dit entendre. «C’est un cri d’alarme. Le Conseil communal va faire un effort d’information aux citoyens afin de communiquer sur ce qui va réellement se passer à Châtel-Saint-Denis dans les années à venir.» Une nécessité pour Sarah Colliard, qui attend de l’Exécutif des communications «claires et précises sur des projets de cette envergure», tant vis-à-vis du Conseil général que des citoyens.

Adapter les infrastructures
«Faire machine arrière en matière de développement sera difficile, prévient pourtant le syndic. Le déplacement de la gare est inéluctable. Un nouveau quartier va voir le jour sur l’emplacement actuel de la station ferroviaire. Le projet Sous-le-bourg est en cours.» Et de rappeler qu’en matière d’aménagement du territoire, l’Exécutif en place ne fait que suivre ce qui a été fixé dans le Plan d’aménagement local de 1996. «Le terrain de Montmoirin est en zone à bâtir depuis ce moment-là.»
«Peut-être, répond Sarah Colliard. Mais avait-on prévu d’y construire seize immeubles à cette époque? Nous sommes conscients qu’il faut que Châtel-Saint-Denis se développe. Mais pas à un rythme aussi rapide. Il aurait mieux fallu attendre que d’autres projets soient réalisés avant de lancer Montmoirin. Pour que les infrastructures suivent.»

De son côté, François Genoud brandit la nouvelle Loi sur l’aménagement du territoire. «Elle a été acceptée par les citoyens de Châtel-Saint-Denis et impose une densification dans les chefs-lieux.»

Retrouver la sérénité
De l’avis de Sarah Colliard, «quelque chose a été cassé pendant la campagne». La conseillère générale appelle toutefois de ses vœux un retour à la sérénité afin de pouvoir travailler pour le bien de la collectivité. «Le but n’est pas de mettre des bâtons dans les roues du Conseil communal.» Un état d’esprit partagé par François Genoud, qui aimerait «tourner la page.»

Mais avant de clore cet épisode du dossier Montmoirin, l’Exécutif devra encore négocier une solution «à l’amiable» avec les deux promoteurs: la caisse de prévoyance du personnel de l’Etat de Fribourg et la société Coliseum, de Villars-sur-Glâne. L’idée étant qu’ils prennent à leur charge les frais de l’équipement de base et de finalisation du PAD et du PED, soit quelque 815000 francs. Avec comme conséquence, une «incidence négative sur le prix des loyers», relève le Conseil communal dans un communiqué de presse.

Un constat réfuté par Sarah Colliard. «Si cela se vérifie, la hausse sera minime. On parle là de moins d’un million de francs sur un projet devisé à plusieurs dizaines de millions. Par contre, les surcoûts liés à la construction pourraient, eux, avoir une influence notoire sur le prix des loyers.»
Malgré le résultat du vote, Montmoirin verra le jour, souligne encore François Genoud. «La procédure normale en vue d’obtenir un permis de cons-truire est en cours.» Reste que le Conseil communal devra manœuvrer avec tact pour rassurer la population. «Les gens ont peur de ce projet, de sa grandeur, rapporte Sarah Colliard. Quelque 900 personnes dans un quartier, ce n’est pas rien.»
 

Commentaires

Les promoteurs vont construire afin de se faire plein d'argent... et une population "bigarée" viendra y habiter. En clair : le PLR utilisera une main d'œuvre étrangère corvéable à souhait et le PS vous imposera une population que l'on peut y trouver dans les banlieues des grandes villes. C'est vous qui voyez !
Bravo à l'initiatrice, et à l'avenir, mettez encore des régents au gouvernement ! Ça vous donnera l'occasion d'organiser d'autres référendums.

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