«Ce n’était pas un pari insensé»

| jeu, 09. oct. 2014
Mal barré en championnat, le club fribourgeois continue sa route en Coupe d’Europe. Le match de vendredi à Lausanne est crucial. Président du club, Charles Phillot se confie sur un début de saison tumultueux.

PAR THIBAUD GUISAN

Dix matches: trois victoires – une seule dans le temps réglementaire – pour sept défaites. Sous la barre, Fribourg-Gottéron broie du noir en championnat. L’équipe d’Hans Kossmann rigole en revanche sur la scène européenne. Avec Genève-Servette, le club fribourgeois est la seule organisation suisse à s’être qualifiée mardi soir pour les huitièmes de finale de la Champions Hockey League. Président de Fribourg-Gottéron, le Glânois Charles Phillot s’est confié à La Gruyère.

Charles Phillot, cette qualification pour les huitièmes de finale de la Champions Hockey League met-elle du baume au cœur ou est-elle anecdotique?
Elle donne un influx positif à l’équipe. Les matches sont plus techniques et moins physiques qu’en championnat, mais on peut tirer des enseignements. Notre parcours européen montre que l’équipe a un bon niveau.

Cette compétition deviendrait-elle un objectif?
Le but est d’aller le plus loin possible. Après, nous n’allons pas tout sacrifier pour devenir champion d’Europe. Le championnat de Suisse est évidemment notre priorité.

La qualification en huitième de finale rapporte-t-elle une prime au club, comme en football?
Non, il n’y a pas de forfait. Pour le moment, la Champions Hockey League n’est pas très lucrative. On couvre nos frais, en dégageant un petit bénéfice. Mais, dans les années à venir, on pourrait peut-être gagner une petite cagnotte, notamment grâce aux droits TV.

La parenthèse est refermée. La réalité, c’est le championnat, vendredi à Lausanne. L’entraîneur Hans Kossmann risque-t-il sa place en cas de défaite?
C’est un match extrêmement important. Mais nous ne prendrons aucune décision par rapport à l’entraîneur après cette rencontre. L’analyse sera poursuivie, comme nous le faisons de semaine en semaine, tout en restant à l’affût d’une opportunité de renforcer l’équipe. Une chose est sûre: les joueurs font les résultats. Voyez Berne l’an dernier: le licenciement de Törmänen n’a débouché sur aucune amélioration de la situation.

Comment jugez-vous votre début de championnat?
Il est mauvais. L’équipe avait les moyens de démarrer la saison normalement. La préparation s’est très bien déroulée. Les premiers matches de l’été ont été réussis. Tout à coup, la machine s’est grippée. Ce début de saison est une déception ressentie aussi bien par les fans, les joueurs, le coach que le management. Mais il faut se serrer les coudes.

Gottéron a été très peu actif sur le marché des transferts durant l’intersaison. Pourquoi?
D’abord, parce que notre marge de manœuvre financière était clairement limitée. On vit avec un budget (n.d.l.r.: de l’ordre de 13 millions de francs). Nous n’avons pas de mécènes qui mettent la différence en fin de saison. Contrairement à Davos, Lugano, Kloten ou Zurich. Ensuite, c’était un choix sportif. Malgré des hauts et des bas, l’équipe avait atteint un très bon niveau la saison dernière. Et elle avait – elle a toujours – un potentiel de progression. Ce n’était pas un pari insensé de peu modifier le groupe.

Qu’est-ce qui vous inquiète aujourd’hui?
Ce qui me préoccupe, c’est que trop de joueurs peinent à retrouver confiance. De ce fait, ils ne vont pas jusqu’à donner le maximum et le meilleur d’eux-mêmes. L’équipe manque aussi d’esprit combatif. Elle a tendance à lever le pied au mauvais moment.

L’absence de combativité est le plus inquiétant. N’est-elle pas liée à un manque d’adhésion des joueurs au discours d’Hans Kossmann?
Non. L’entraîneur est capable de redonner confiance au grou­pe et de le faire progresser.

Sur quoi basez-vous votre optimisme?
Sur plusieurs matches, l’équi­pe a présenté un bon visage, au moins par moments. Lors de la victoire contre Ambri, samedi dernier, c’était mal parti. Mais les joueurs se sont repris et ils n’ont pas perdu les pédales lors des tirs au but. Or, c’est un exercice qui se joue beaucoup dans la tête. Les seuls remèdes, c’est du travail, de l’engagement, de la solidarité et de la rage de vaincre. Tout le reste c’est du bla-bla.

La question que tout le monde se pose: pourquoi avez-vous prolon­gé d’une saison supplémentaire le contrat d’Hans Kossmann avant même le début de l’exercice?
Parce que son bilan est extrêmement positif. Lors des trois dernières saisons, Gottéron s’est classé parmi les trois premiers après la saison régulière. Il était vital qu’Hans Kossmann puisse commencer le championnat l’esprit serein, sans penser à devoir chercher un emploi la saison prochaine. Il pouvait ainsi se concentrer sur son travail et sa mission à Gottéron.

Vous auriez pu attendre un ou deux mois de compétition, d’autant que les performances de l’équipe n’étaient pas totalement satisfaisantes la saison dernière. Cette prolongation, jusqu’à la fin de la saison 2015-2016, a des allures de chèque en blanc…
Non, nous avons procédé à une analyse des risques. D’autres options ont été étudiées et elles n’ont pas été retenues. Les compétences et les qualités d’Hans Kossmann sont reconnues. Beaucoup de clubs aimeraient avoir un tel entraîneur.

Avait-il d’autres propositions?
Je tiens à souligner qu’il n’y a eu aucune pression ni chantage de la part d’Hans Kossmann. Avant de prolonger son contrat, nous avons eu une discussion extrêmement franche et ouverte avec lui.

Envisagez-vous que Gottéron ne participe pas aux play-off cette saison?
Quand on considère que Berne est resté sous la barre la saison dernière, aucune équipe n’a sa place assurée en play-off. Un mauvais début de championnat augmente ce risque. Mais je suis confiant. J’exclus même que Gottéron ne soit pas en play-off. Les play-off, c’est vital. Sur tous les plans: financier, comme émotionnel.

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