La future aire d’accueil ne fait pas l’unanimité

| jeu, 16. oct. 2014
Les opposants à l’extension de l’aire de repos craignent des risques accrus de débordement de la Sionge. Entre autres.

PAR ANGELIQUE RIME ET SOPHIE MURITH

L’extension de l’aire d’accueil de La Joux-des-Ponts, le long de l’A12 et sur la commune de Sâles a, pour l’heure, récolté deux oppositions. Les adversaires du projet avaient jusqu’à lundi pour se manifester dans le cadre de la mise à l’enquête publique.
«Toutefois, c’est le cachet de la poste qui fait foi, précise Dominique Bugnon, chef de l’information du Département
fédéral de l’environnement, des transports, de l’énergie et de la communication (DETEC), auprès duquel les doléances devaient être déposées. Des courriers peuvent donc encore arriver jusqu’en fin de semaine.»
Les deux oppositions déjà enregistrées émanent pour l’une de la commune de Sâles, pour l’autre de l’agriculteur Jacques Menoud, voisin de l’aire de repos.
Un point inquiète particulièrement les deux parties: le risque de débordement de la Sionge. «Il est prévu qu’un bassin de rétention soit construit pour évacuer les eaux qui s’accumuleront sur la place de parc bétonnée – quelque 10000 m2 – aménagée pour les poids lourds côté Jura, explique Jean-Marc Piguet, syndic de Sâles. Cette eau se déversera directement dans la Sionge.»
Or, le ruisseau a déjà tendance à déborder alors que l’eau est actuellement absorbée en grande partie par le terrain. «Un projet de revitalisation est d’ailleurs déjà en cours. Si le projet est maintenu tel quel, un curetage des berges ou un rehaussement de celles-ci sera nécessaire.»


Une clôture trop basse
Autre élément relevé par la commune, la hauteur de la barrière qui entourera l’aire multifonctionnelle, qui accueillera les gens du voyage faisant halte dans le canton. «Dans une première mouture du projet, il avait été prévu qu’une barrière infranchissable soit installée. Mais la mise à l’enquête présentée fait état d’une clôture qui ne mesure que deux mètres de haut. Elle peut donc être escaladée facilement.»
«Nous craignons que les personnes qui stationnent sur cette place se rendent dans la forêt proche de l’aire, où se situe notamment le refuge pour chiens l’Oasis des vétérans, et y commettent des déprédations.»
De son côté, Jacques Menoud craint pour la «mise en valeur de son domaine», notamment de son site d’agrotou-
risme. Loué à l’occasion de fêtes, il pourrait perdre de son charme et donc de son attrait avec le nouvel aménagement prévu.
L’agriculteur de La Sionge redoute également les nuisances sonores. «Le bruit de l’autoroute, déjà intense, va s’amplifier à cause du bétonnage de la place, ce qui va engendrer une résonance dans le voisinage.» Il demande donc la mise en place d’un muret ou d’une butte pour casser l’effet caisse de résonance.
S’il s’est désormais fait une raison, Jacques Menoud est tout de même déçu par le projet d’aire de repos proposé. «J’aurais aimé que l’on en fasse un exemple d’intégration d’un élément urbain dans un milieu agricole. Je pense qu’on aurait pu mieux l’harmoniser au paysage qui l’entoure et amener plus de biodiversité. Un effort qu’on ne cesse de demander aux paysans.»


Pas encore d’incidence
Pour rappel, l’Office fédéral des routes (OFROU) estime que la mise en service de l’aire de repos «n’est pas réaliste avant la fin 2017». «Pour l’heure, nous ne pouvons pas encore dire si les oppositions auront des conséquences sur la date de mise en service, puisque nous n’en avons pas encore pris connaissance», explique Olivier Floc’hic, son porte-parole. D’ici à quelques semaines, le DETEC communiquera à l’OFROU leur nombre exact. Ce chiffre, ainsi que la nature des oppositions, déterminera la durée de leur traitement.

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