Le Conseil communal prié de revoir sa copie à Bouleyres

| jeu, 18. déc. 2014

Le Conseil général bullois adresse une résolution à l’Exécutif. Il demande de modifier le projet de réaménagement de la zone sportive et des abords de la forêt.

PAR JEAN GODEL

L’aménagement du territoire a logiquement plané, lundi soir, sur les débats du Conseil général de Bulle. Plus précisément, le mandat d’étude parallèle (MEP) de la zone sportive de Bouleyres dévoilé ce printemps et tant décrié depuis. La surprise est arrivée en toute fin de soirée, après plus de trois heures de débats, lorsqu’une résolution du Parti socialiste demandant le renvoi du MEP de Bouleyres au Conseil communal pour reconsidération était adoptée à l’unanimité moins quatre abstentions.
Développée par Nicolas Repond, cette résolution détaille la déception du Conseil général: «Nous avions accepté de financer un crédit d’étude pour avoir du plus et nous risquons de nous retrouver avec du moins.» Ainsi l’étude stratégique de Team+ présentée à la commission des sports en été 2012 prévoyait-elle de valoriser «vraiment» (dixit la résolution) les espaces verts aux abords de Bouleyres tout en intégrant cinq ou six immeubles sur les parcelles Bultech et WIB.
Ce printemps, «le Conseil général et la population découvraient toute l’étendue du MEP et, surtout, la perte d’une véritable vision d’espace vert aux abords mêmes de la forêt», a cinglé Nicolas Repond. Quinze immeubles, études de trafic insuffisantes, absence de desserte en transports publics. Bref, les attentes ont été déçues.
La résolution stigmatise aussi l’axe central du MEP, cette promenade rebaptisée «915 mètres de soi-disant bonheur» qui bloquerait un réaménagement logique et rapide de la zone sportive (lire le point suivant) et qui fait dépendre l’entier du projet du déplacement du centre équestre à La Tioleire. Or, soulève la résolution, rien n’est moins sûr tant ce déménagement coûtera cher, d’autant plus qu’il nécessitera la transformation d’un pont sur la Trême.
Il est urgent d’attendre le résultat des études en cours «avant de laisser s’établir 1000 à 1500 habitants dans la zone Auguste-Majeux». Le Conseil communal est prié de revenir l’automne prochain avec un MEP revu et corrigé. Rien ne l’y oblige pourtant, une résolution étant purement déclarative. Mais on sera alors si près des élections communales de février 2016…

Terrains synthétiques
En évoquant aussi l’avenir des terrains de football, cette résolution reprend à son compte une décision prise, elle, en début de soirée. Tout avait en effet commencé avec le retrait, accepté à l’unanimité moins une abstention, du point de l’ordre du jour consacré à l’étude et à la réalisation, pour 2 mio, d’un terrain synthétique en lieu et place du terrain N°2. Pour le PLR Christian Chassot, il faut remettre l’ouvrage sur le métier pour mieux tenir compte des intérêts des milieux sportifs.
C’est que, comme l’a rappelé Baptiste Pasquier (groupe PDC-PVL) au nom de Patric Davet, absent lundi et à l’origine de la démarche, le Législatif avait accepté à l’unanimité, le 27 mai 2013, le principe de deux terrains: «A notre plus grand étonnement, le Conseil communal n’en propose plus qu’un.» Qui plus est en lieu et place du meilleur terrain naturel, très apprécié des sportifs.
Pour lui, il faut maintenir en l’état le N°2 et refaire en synthétique les N° 3 et 4 dans le cadre de l’enveloppe prévue de 2 mio. Ce qui – nous y sommes – remet en question le MEP de Bouleyres dont la promenade «915 mètres de bonheur» passe à travers ces deux terrains. Baptiste Pasquier refuse la «pression du Conseil communal pour qui un terrain synthétique vaut mieux que pas de terrain synthétique du tout». Le PS abonde, par la voix de Nicolas Repond: «Détruire le N°2 pour construire un seul synthétique à 2 mio, c’est la pire des solutions.» L’objet reviendra donc à l’automne 2015.

Statu quo
Autre point retiré d’emblée, et à l’unanimité, de l’ordre du jour: l’élection des membres de la commission d’aménagement (CAm). Au nom de tous les chefs de groupe et des neuf membres démissionnaires (La Gruyère du 20 novembre), le PDC Christian Repond propose de profiter de cette vacance, jugée non dommageable par le préfet si elle se limite à quelques mois, pour tirer tous les enseignements de la crise.
Surtout, a-t-il souligné, que cette commission était composée de membres compétents et dotés d’une véritable volonté de soutenir l’Exécutif pour autant qu’ils ne soient pas seulement entendus mais aussi écoutés: «C’est le souhait de la population, qu’on le veuille ou non.»

Très cher espace vert
Aménagement toujours avec, au cours du passage en revue des investissements pour 2015, le oui disputé (25 voix contre 21 et une abstention) au réaménagement de la place de jeux de la Léchère et au renforcement de son identité d’espace vert. Le tout pour 300000 fr. Vétustes, les installations ont dû être déposées pour éviter tout accident et les cheminements sont peu cohérents, a plaidé la désormais sans parti Sylvie Magne.
Trop cher en ces temps d’économies, a clamé Isabelle Nicolet pour les socialistes. Va pour de nouveaux jeux, nécessaires pour l’école et l’accueil extrascolaire, mais le reste est superflu. Faut-il voir dans ce niet à un dossier de l’ex-camarade Magne les séquelles de la crise interne au PS? Pas sûr tant le coût de cet investissement a fait tousser l’ensemble des groupes. Lesquels, à part l’UDC-UDF et le PS, ont toutefois dit oui.

Etude globale SVP
Dernier point largement discuté: un crédit de 310000 francs pour une étude de trafic sur l’axe Pâla-Château-d’En-Bas pour prévenir l’impact, à l’horizon 2030, des projets urbains adjacents (nouvelle gare, Toula, Montcalia, Pâla). Pour la commission financière, c’est non: «235000 fr. pour des bureaux d’étude externes, c’est exagéré, a tonné son président Yves Bosson (PLR). Le Département technique aurait pu mieux préparer le dossier.» «Bulle dispose d’un ingénieur et d’un architecte de ville qui auraient pu ficeler le projet», a renchéri Christophe Monney pour le groupe UDC-UDF, lequel a aussi refusé.
Au-delà de cet aspect, tous les groupes se sont réjouis d’une telle étude. Mais tous ont aussi appelé à l’étendre à l’ensemble de la ville. «C’est capital», a jugé Martin Rauber (PS) pour qui la «fronde» actuelle à Bulle vient en partie d’un plan de circulation inadéquat vu l’augmentation du trafic. Le président démissionnaire de la commission d’aménagement a demandé lui aussi de recourir plus souvent «aux compétences du Département technique». Au final, l’objet a passé la rampe par 39 voix contre 7 et une abstention. Un «oui mais» dont le Conseil communal devra tenir compte.

 

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Pour un parking souterrain «d’envergure»
budget 2015. On l’aurait presque oublié, mais le Conseil général de Bulle devait aussi, lundi soir, approuver le budget 2015. Ce qui a été fait à l’unanimité. Celui de fonctionnement présente un quasi-équilibre, avec un déficit de 660880 francs pour un total de charges de 125,6 mio, soit 0,6% du total des dépenses. Celui des investissements, également approuvé, affiche un total de 23,3 mio (13,2 mio nets).
Plan financier 2015-2019. Avec un déficit cumulé de 6,6 millions de francs, le plan financier pour les années 2015 à 2019 est bien meilleur que le précédent (2014-2018) et ses 24,3 mio de pertes. C’est que les mesures d’économies sont passées par là (La Gruyère du 6 décembre).
mémorial loretan. Plusieurs investissements ont été approuvés à l’unanimité. Entre autres, la participation de 140000 francs à l’aménagement du Mémorial Erhard Loretan sur le «terrain des Dousses». Pour 400000 fr., les vestiaires et les sanitaires des salles de gym du bâtiment Le Tilleul, sur le site scolaire de la Condémine, seront rénovés. Finies les douches mixtes! A la route de Mon-Repos, la ville profitera de la pose du chauffage à distance par GESA pour requalifier l’espace public (150000 francs). Enfin, un nouveau réservoir d’eau potable sera construit au chemin des Citards pour 2,1 millions de francs. Par ailleurs, les statuts de l’Association des communes de la Gruyère pour le Cycle d’orientation du district ont été modifiés sans opposition.
parking souterrain. Jacques Morand (PLR) et treize cosignataires ont déposé un postulat demandant «une étude d’envergure» pour la réalisation d’un parking souterrain de grande capacité à Bulle. «Toujours plus de voitures de la ville et du district veulent aller au centre, il faut en tenir compte», analyse l’élu. Qui réclame donc un «point de chute» pour ces véhicules qui, trop souvent, tournent en rond à la recherche de places de stationnement. L’objet sera débattu lors d’une prochaine séance. jng

Commentaires

Sympa nos cités dortoires! Sympa nos barres d'immeubles! Sympa notre verte Gruyère! Sympa vraiment, nos impôts vons augmenter pour financer les infrastrutures! Sympa notre criminalité qui est la conséquence de ces constructions débiles! Il ne faut plus se laisser dicter le ton par ces élites politiques et économiques assoifés de pouvoir et d'argent!

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