Polyvalence en maître mot

| mar, 16. déc. 2014
Il y a un an, le centre d’expositions bullois, dans les chiffres rouges, annonçait une restructuration. Collaboratrice depuis les débuts, Marie-Noëlle Pasquier en reprenait alors la direction. Son regard sur l’année écoulée et sur les défis à venir.

PAR SOPHIE ROULIN

Un mariage raté avec Forum Fribourg, un directeur démissionnaire, une situation financière pré-cai­re qui laissait entrevoir une perte de 250000 fr.… En décembre dernier, un profond séisme secouait Espace Gruyère. Pour s’en remettre, le centre d’expositions bullois annonçait une série de mesures. Il nommait aussi à sa direction la Bulloise Marie-Noëlle Pasquier, 44 ans, déjà dans la maison lors de l’inauguration en 1998. Interview.

Où en est Espace Gruyère un an après l’entrée en force de sa réorganisation?
Les six premiers mois de 2014 ont été consacrés à la séparation des deux structures que sont Espace Gruyère et Forum Fribourg. Depuis 2006, nous avons travaillé avec une vision de fusion, notamment au niveau des engagements. Il a donc fallu se réorganiser à ce niveau-là. Par exemple, tout le personnel dédié à l’organisation des salons maison était localisé à Fribourg. Ce qui fait que, au début 2014, j’étais la seule personne à Bulle au bénéfice d’une expérience dans la direction d’un salon. Dans ce domaine comme dans celui des réservations et des services aux tiers, nous avons renforcé l’équipe. Aujourd’hui, nous sommes onze collaborateurs pour 9,8 équivalents plein temps (EPT).

Dans les mesures d’économies évoquées, Yves Menoud, président du conseil d’administration, annonçait ne plus pouvoir investir dans de nouveaux salons maison…
C’est vrai, nous ne travaillons d’ailleurs pas en priorité sur de nouveaux projets, mais sur les quatre salons existants – Fama, Aqua, Energissima et Question d’âge – qui ont été mis un peu de côté durant les événements de 2013.

En savez-vous davantage sur le sort de ces produits?
Fama, salon du modélisme et de l’artisanat, est le seul pour l’heure à avoir une date fixée pour 2015. Malgré tout, on doit se pencher sur sa cohérence et son positionnement pour garantir l’équilibre financier. Organisé tous les deux ans, le salon Aqua pro gaz est extrêmement important pour nous. Les remous de 2013 ont passablement déstabilisé le comité d’organisation, composé de spécialistes sur lesquels nous nous appuyons. Nous avons dû le rassurer sur notre capacité à poursuivre la tenue de ce salon professionnel qu’on nous envie et dont les dates 2016 sont désormais fixées.

Energissima pourrait-il retrouver une place auprès du grand public?
Les premières éditions, en 2007 à Bulle et en 2008 à Fribourg, avaient effectivement connu un fort engouement. Mais, du côté des exposants, une réflexion avait été souhaitée, certains se sentant trop pointus pour s’adresser à Monsieur et Madame Tout-le-monde. La manifestation a dès lors proposé deux volets, l’un professionnel, Energissima, l’autre grand public, Ecohome. Mais tous nos partenaires n’étaient pas satisfaits de cette évolution. Si bien qu’en 2013 une version uniquement professionnelle, plus courte, a été mise sur pied. Elle s’est révélée très difficile.

Son avenir n’est donc pas assuré?
Actuellement, Energissima, propriété d’Espace Gruyère, et Ecohome, propriété de Forum Fribourg, sont en stand-by. Une étude de marché est en cours auprès des partenaires et des exposants pour mieux cerner les attentes de chacun. Est-ce qu’on doit s’adresser au grand public? Est-ce que le salon est mieux situé à Bulle ou à Fribourg? Tout a été remis sur la table. Les questionnaires viennent de rentrer et les analyses seront faites prochainement pour savoir quelle suite sera donnée.

Renoncez-vous vraiment à lancer de nouveaux salons propres?
Nous devons saisir les occasions et nous travaillons actuellement sur un projet. Mais il est trop tôt pour en dire davantage. Il doit mûrir encore. Une chose est sûre, en revanche, on va débuter avec une taille raisonnable et le laisser évoluer en fonction de la réponse du public. A l’instar de la Braderie et du Salon du livre, nouvelles manifestations organisées par des tiers en 2014.

Votre conseil d’administration espérait une augmentation du nombre de manifestations pour améliorer la rentabilité du centre. L’exercice 2014 répond-il à cette attente?
Plutôt que d’augmenter le nombre d’événements, nous devons améliorer leur rentabilité. Pour cela, nous devons attirer des manifestations de plus grandes tailles. Organiser une assemblée pour quinze personnes demande en effet quasi autant de ressources que d’en organiser une pour 200. Nous ne devons pas nous battre sur le nombre d’événements, mais sur l’efficience. En 2014, nous avons assuré le même nombre d’événements qu’en 2013, avec une meilleure rentabilité. Ce qui nous permettra de retrouver les chiffres noirs pour cet exercice.


Espace Gruyère est propriétaire de son bâtiment depuis 2009. Des évolutions sont-elles prévues?
Le sujet technique qui nous préoccupe à l’heure actuelle est la création d’un sas d’entrée. L’objectif est de résoudre les problèmes de gestion de la température qu’engendre l’ouverture des portes durant les grandes expositions à la saison froi­de. L’essai réalisé durant le Salon des goûts a été concluant. Nous étudions comment réaliser un sas permanent qui préserve l’esthétique du bâtiment et permette l’accueil d’un grand nombre de visiteurs tout en assurant une meilleure gestion de l’énergie et un plus grand confort des usagers. Nous espérons avoir la solution durant le premier trimestre 2015.

D’autres projets en vue?
Nous étudions aussi les conditions pour rendre notre parking payant. Depuis que la ville a installé des horodateurs sur les
deux places de la Pâla, nous voyons un certain nombre de véhicules squatter notre parc. Sachant que la commune va éga­lement rendre payante la place des Albergeux, nous devons nous préparer.

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