Zones suffisantes, mais à mieux exploiter

| mar, 02. déc. 2014
Depuis la mise à jour, en 2004, du plan sectoriel des secteurs stratégiques et d’importance cantonale, de l’eau a coulé sous les ponts. Et notamment la révision partielle de la Loi fédérale sur l’aménagement du territoire. Qui change la donne.

PAR JEAN GODEL

«La LAT révisée change fondamentalement la donne», a résumé lundi, en conférence de presse, le conseiller d’Etat Maurice Ropraz, en charge de l’aménagement, de l’environnement et des constructions (DAEC): «Il est impératif de changer notre manière de fonctionner.» En effet, la Confédération oblige désormais de remplir jusqu’au dernier mètre carré les zones légalisées avant d’en ouvrir d’autres, preuves solides d’un besoin en main. D’où l’intérêt de la mise à jour des données cantonales présentée hier.
La bonne nouvelle, c’est que Fribourg dispose de réserves suffisantes pour les quinze prochaines années. Ainsi, sur les huit secteurs stratégiques fixés par le Plan directeur cantonal (un par district plus la gare de Fribourg), les surfaces non construites représentent 90 hectares sur un total de 270 ha légalisés. Quant aux zones d’activité d’importance cantonale, planifiées par les régions et les communes, elles s’étendent sur environ 500 ha dont 182 non construits. Ces 272 ha au total de zones immédiatement disponibles constituent, selon le mot de Maurice Ropraz, «le fer de lance du canton pour attirer des entreprises créatrices d’emplois à haute valeur ajoutée».


Pas disponibles dans les faits
Le problème, c’est que ces surfaces, théoriquement disponibles parce qu’en zone, ne le sont pas dans les faits: souvent, leurs propriétaires ne souhaitent pas les céder ou elles ne correspondent pas aux besoins des entreprises. Va encore si ces terrains idéaux étaient en mains publiques, mais ils ne le sont que pour une infime partie (13% des secteurs stratégiques, 17% des zones d’activité d’importance cantonale).
Ce n’est pas tout: si, depuis 2004, 170 ha ont été construits en zone d’activité dans le canton, Fribourg souffre encore, selon les critères de la Confédération, d’un surdimensionnement de 100 hectares. Proportionnellement, Fribourg est même le canton avec le plus de zones d’activité non construites. D’où la nécessité d’une utilisation plus rationnelle des zones existantes. Par exemple en remplaçant les vastes parkings pour les employés par des silos.
Reste qu’il faudra peut-être se résoudre à dézoner. La révision du Plan directeur cantonal sera l’occasion d’analyser la situation (dimensionnement et localisation des zones) et fixera de nouveaux critères. Mais si redimensionnement il doit finalement y avoir, ce sera sans doute en taillant dans les autres zones d’activité, communales celles-là, souvent destinées aux PME locales: le canton en compte 760 ha, en grande partie déjà construits. D’autres outils de gestion plus contraignants seront bientôt mis en consultation dans le cadre de la Loi sur la plus-value, dont l’avant-projet sera présenté vendredi.


Deux modèles à choix
Ce qui est sûr, c’est qu’à l’avenir, le canton devra choisir entre deux modèles de gestion de ses secteurs stratégiques. L’un, centralisé, nécessite d’importants moyens pour les acquisitions, les études et l’équipement des terrains par le canton. Avantage: une maîtrise globale des zones. Le modèle décentralisé, moins coûteux, induit en revanche une délégation des compétences à des acteurs régionaux et locaux, voire à des partenariats privé-public. Un modèle plus respectueux de l’autonomie locale, résume Maurice Ropraz. Là encore, la révision du Plan directeur cantonal apportera une réponse définitive.
A noter enfin que le site internet www.fr.ch/seca recense désormais toutes les parcelles industrielles non construites du canton. Il fournit aussi toutes les données de ce plan sectoriel, régulièrement mises à jour.

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