Des jardins plombés par des métaux lourds

| sam, 31. Jan. 2015
Le sol des quartiers historiques de Fribourg a été analysé. Selon les résultats dévoilés vendredi par le Service de l’environnement, deux parcelles contiennent du plomb ou du mercure dans des valeurs hors normes.

PAR SOPHIE MURITH

La vieille ville de Fribourg n’en finit pas de révéler ses secrets. Point de bonne surprise, seulement des cadeaux empoisonnés enfouis dans ses jardins. Pour compléter les analyses de sol effectuées en 2011 et 2012, de nouveaux prélèvements ont été organisés en 2013 et 2014 par le Service de l’environnement (SEn).
Les premiers résultats avaient déjà montré une concentration en métaux lourds préoccupante sur plusieurs parcelles. Les 25 sites supplémentaires, situés plus au sud dans les quartiers du Bourg, de la Neuveville et de l’Auge, ont été classés en trois groupes.

Dangereux
Deux parcelles sont concernées. Il s’agit de jardins privés, contaminés l’un au plomb, l’autre au mercure. «Nous n’avons pas à faire à un danger aigu, précise Marc Chardonnens, chef du SEn. Une exposition chronique pourrait, à long terme, poser problème. Il s’agit de protéger particulièrement les enfants.» L’accès aux jardins leur est donc interdit. Ils sont plus enclins à ingérer de la terre en jouant dans les jardins et, compte tenu de leur masse corporelle plus faible que celle d’un adulte, la concentration du métal lourd sera de fait plus importante dans leur organisme.
La culture de certains légumes a également été proscrite par les services de l’Etat, particulièrement les variétés à feuilles et celles qui poussent en pleine terre. «Nous ne pouvons toutefois pas contraindre les utilisateurs à appliquer les mesures. Leur respect est de la responsabilité des propriétaires ou des locataires.»

Risques possibles
Des teneurs en métaux lourds – plomb et mercure – représentant un risque possible pour la santé des utilisateurs, ont été détectées sur 15 parcelles. Trois d’entre elles présentaient également des résultats trop élevés en PCB, hydrocarbures, dioxines et furanes. «Ces pollutions nécessitent une évaluation au cas par cas des mesures à prendre.»

Pas ou peu pollués
Huit parcelles, dont celles de la piscine de la Motta, les places de jeux et les terrains de football, ne présentent aucune pollution ou un léger dépassement de la valeur indicative mentionnée dans l’Ordonnance fédérale sur les atteintes portées aux sols. «C’est un vrai soulagement», déclare Marc Chardonnens. Aucune mesure n’est nécessaire, dans la mesure où il n’y a aucun risque pour la santé, selon le SEn.
La provenance de ces métaux lourds n’est pour l’heure pas connue. Les hypothèses sont multiples et variées: utilisation inopportune d’engrais, de produits phytosanitaires, déplacements de terre, enfouissement sauvage de déchets, reliquats d’une activité industrielle ou artisanale antérieure de dizaines ou de centaines d’années. «Il n’existe aucune cause claire et établie. Un mandat a été donné à un bureau d’ingénieurs pour mettre en évidence les sources potentielles de la pollution et préparer une approche systémique des futures campagnes d’analyse.»
Pour l’heure, l’assainissement de ces parcelles, qui ne sont pas considérées aux yeux de la loi fédérale comme sites pollués, n’est pas obligatoire ni subventionné. Le canton a demandé à Berne de revoir sa copie. Une réflexion globale doit démarrer en 2015.

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