Dans ton quiz, le nouveau jeu de Couleur 3, a été conçu à Bulle

jeu, 19. fév. 2015
Deux semaines après sa sortie, Dans ton quiz, le jeu de Couleur 3, a obtenu plus de 7000 téléchargements et d’excellentes évaluations. Les quatre concepteurs espèrent profiter de cette vitrine pour s’établir dans le domaine du jeu et du cinéma.

PAR XAVIER SCHALLER

Si vous êtes branchés Couleur 3, vous avez sans doute entendu parler du jeu musical Dans ton quiz. Ou peut-être avez-vous vu la publicité diffusée depuis deux semaines sur les chaînes de la RTS? DNA Studios, une société bulloise, a conçu cette application qui compte déjà plus de 7000 téléchargements. Les quatre associés, Nathanaël Monney et David Hofer, de Saint-Martin, Nicolas Gachoud et Martin Charrière, de Bulle, ont entre
23 et 25 ans.
«Au début, le jeu vidéo était une production interne, explique Nathanaël Monney. Nous utilisions l’argent gagné dans les autres domaines pour financer nos jeux.» Ils ne pensaient pas obtenir un jour des mandats pour en concevoir. «Mais de plus en plus de gens ont envie de “gamifier” leurs idées, explique David Hofer. Une expression très à la mode.» Une forte demande existe aussi selon lui pour rendre les sites internet plus attractifs et ludiques, pour proposer aux internautes une expérience différente.
«L’idéal serait d’avoir deux mandats comme celui de Couleur 3 par année», estime David Hofer. Avec des projets plus importants, ils peuvent se concentrer sur leur domaine de prédilection, le développement. «Nous travaillons aussi davantage en équipe, de manière pluridisciplinaire, que pour des sites internet», explique Martin Charrière.


Quel modèle économique?
Les trois Fribourgeois ont également apprécié de ne pas avoir à rentabiliser l’application, puisqu’il s’agissait d’une commande. «Quand vous développez un jeu pour un marché aussi agressif que celui des applications mobiles, où tout doit être gratuit, comment rentabiliser votre travail? s’interroge Nicolas Gachoud. Trouver l’équilibre entre pubs et in-app purchase – la vente de contenus additionnels à l’intérieur même d’une application – est un casse-tête et un véritable problème éthique.»
Dans le monde des applications, on parle souvent des gagnants, qui ont fait fortune avec une bonne idée et une application simple. «Mais chaque semaine, quelque 7000 apps sont publiées, considère Nathanaël Monney. Quelque 97 à 98% d’entre elles se contenteront d’une centaine de téléchargements et finiront dans les bas-fonds de l’Applestore et du Playstore.»
A moyen terme, ils aimeraient axer leur travail sur les jeux et le cinéma, leurs domaines de prédilection et de compétences. «Dès mars, nous préparerons une démonstration technique pour un projet de film en stop-motion, annonce Nicolas Gachoud. Nous avons aussi quelques petits boulots de postproduction en vue.»


«Crowdfunding» ou pas
Passer du jeu-application au jeu sur ordinateur les tenterait aussi. «Surtout qu’avec les développements des sites de téléchargements en ligne, style Steampowered, on assiste à une véritable explosion des studios indépendants.» Le crowdfunding – le financement participatif – est souvent sollicité par ces derniers. «Nous y avons pensé, souligne Nathanaël Monney, plus d’une fois. Mais nous n’avons pas fait le pas.» D’après les expériences recueillies, le rapport entre les sommes récoltées et le temps investi n’est pas toujours favorable.
Dans cette démarche, le plus intéressant est parfois la visibilité obtenue et les attentes suscitées. «Dès la sortie du jeu, vous avez un public, souligne Martin Charrière. Quand on sait à quel point le marché est saturé et l’importance des classements sur les sites de téléchargement, partir avec une base d’utilisateurs peut être un réel avantage.»


Pas encore autonomes
Grâce au mandat de la RTS, DNA Studios a constitué quelques réserves. «Nous n’avons pas de crédits bancaires. Notre société, en nom collectif avec quatre associés, n’avait pas besoin d’un capital de départ, puisque nous ne proposons que des services.»
Le jeu de Couleur 3 a également permis à DNA Studios de déménager à Bulle. «Pour le travail et pour ma vie privée, c’était indispensable, confie Nathanaël Monney. Nous avons travaillé deux ans dans le studio que j’habite à Saint-Martin. Ici, nous pourrons accueillir des clients et nous lancer dans quelque chose de moins éphémère.» Car, après deux ans d’existence, DNA Studios ne permet pas aux quatre Fribourgeois d’être totalement autonomes. «Mais on en vit de mieux en mieux, note Nicolas Gachoud. Nous habitons tous chez nos parents, ce qui limite nos besoins. L’objectif est maintenant de pouvoir dégager quatre vrais salaires.»
 

Retrouvez l'intégralité de ce dossier dans notre édition papier de ce jeudi

 

 

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