L’assainissement des passages à niveau se poursuit

| sam, 14. fév. 2015
Les TPF avaient jusqu’au 1er janvier pour soumettre leur plan complet d’assainissement à l’Office fédéral des transports. En Gruyère et en Veveyse, huit passages à niveau doivent encore être sécurisés, voire être supprimés d’ici à cet été.

PAR FRANCOIS PHARISA

En vingt ans, 60% des passages à niveau ont été supprimés sur le réseau des Transports publics fribourgeois (TPF). De 320 en 1995, on n’en dénombre plus que 133 aujourd’hui, soit un passage à niveau par km contre un tous les 300 m il y a vingt ans. Dans son plan d’assainissement soumis à l’Office fédéral des transports (OFT) le 31 décembre 2014, date butoir fixée par l’Ordonnance sur les chemins de fer (OCF) pour l’assainissement des passages à niveau jugés dangereux, les TPF se sont engagés à ne maintenir que 120 points de croisement entre la route et le rail sur l’ensemble de son réseau.
Conformément à ce programme, huit passages non gardés doivent encore être assainis dans le sud du canton. «Nous avons reçu le permis de construire pour quatre d’entre eux. Les travaux vont commencer tout prochainement», précise Martial Messeiller, responsable communication et relations publiques auprès des TPF.
A Châtel-Saint-Denis (chemin de Montmoirin) et à la gare de Neirivue, ils seront supprimés. Dans ce dernier cas, un passage sous voie sera réalisé.
A Neirivue encore (à la sortie du village direction Albeuve) et à Broc-Fabrique, ils seront sécurisés par la pose de barrières.


Quatre permis manquent
«Quant aux quatre autres, les permis ne nous ont pas encore été délivrés, soit en raison d’oppositions, soit en raison de la complexité du projet», ajoute Martial Messeiller, affirmant toutefois que les travaux seront terminés d’ici cet été. Il s’agit de deux passages à niveau à La Tour-de-Trême (celui du chemin des Groseilles et celui à proximité du pont sur la Trême, entre La Tour et Broc), qui seront munis de barrières automatiques, et de deux autres à l’entrée de Montbovon, dont la suppression est proposée.


Sécurité contre commodité
Négocier la modification d’un passage à niveau ou sa disparition n’est pas chose aisée. Notamment quand celui-ci dessert une parcelle agricole ou forestière et qu’il est emprunté en l’état depuis des décennies. «A écouter certains propriétaires, l’idéal serait de ne rien faire. Or, le danger, c’est justement la force de l’habitude.» Sécurité contre commodité: le dilemme peut prendre plusieurs années pour se résoudre.
D’autant qu’une fois l’accord trouvé, se pose la délicate question du financement. L’équipement nécessaire à un passage à niveau varie de quelques dizaines à plusieurs centaines de milliers de francs. La facture se partage entre le canton, l’entreprise ferroviaire et le ou les propriétaires.
Le canton accorde une subvention équivalente à 65% des frais totaux, mais de maximum 78000 francs. Le transporteur assume 25% du solde et le propriétaire les 75% restants. «Quand il s’agit de tiers qui n’ont pas les moyens financiers nécessaires, nous prenons à charge davantage que ce que nous oblige la loi», souligne le porte-parole de l’entreprise fribourgeoise.


Privilégier la suppression
Les mesures de sécurisation diffèrent d’une situation à l’autre, en fonction de son degré de dangerosité. Sur les 120 passages à niveau qui seront maintenus par les TPF, cent seront équipés de barrières automatiques, cinq de barrières manuelles à ouverture sur demande via un appel téléphonique au centre d’exploitation de Bulle, cinq de barrières avec cadenas dont l’utilisation n’est autorisée qu’aux ayants droit, trois de feux clignotants et sept de barrières en chicane pour les piétons uniquement.
«La meilleure solution demeure la suppression pure et simple», insiste Martial Messeiller. Une proposition compensatrice peut être mise en place: l’aménagement d’un passage sous voie ou celui d’une buse, conduit préfabriqué de plus ou moins grande dimension pour le transfert du bétail principalement.
«Ayant remis dans les temps notre plan d’assainissement à l’OFT, nous n’avons plus de pression légale. Mais les efforts visant à supprimer le plus possible de lieux de croisement vont se poursuivre.»

 

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Quels critères de dangerosité?


«Chaque cas est traité individuellement en tenant compte de toute une série de paramètres particuliers», précise d’emblée Martial Messeiller, porte-parole des TPF. La charge de trafic ferroviaire et routier est le premier critère. Plus un passage à niveau est fréquenté, plus les prescriptions sécuritaires sont strictes. La visibilité des automobilistes et des piétons entre également dans l’équation. Une durée de visibilité de moins de six secondes jusqu’à l’arrivée du train est considérée comme un critère particulier de risque. Des barrières automatiques, couplées à une signalisation visuelle et acoustique, sont alors obligatoires. «Dès douze secondes, une sécurisation est même nécessaire», précise Martial Messeiller, ajoutant qu’une visibilité trop grande comporte également des risques. Les utilisateurs peuvent alors être induits en erreur. Les passages à niveau équipés uniquement de croix de saint André ne sont autorisés que si la distance est inférieure ou égale à 300 mètres. FP  

 

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