Bultech a enfin vendu son terrain

| sam, 07. mar. 2015
C’est fait. Mercredi soir, Bultech a vendu son terrain de Bouleyres à Realitim. La transaction avait été retardée par la mise en place de la task force sur l’aménagement de Bulle.

PAR JEAN GODEL

«Nous n’en sommes plus propriétaires, confirme Patrick Boschung, codirecteur de Bultech. Tout est rentré dans l’ordre. Le droit a été respecté.» Le retard pris menaçait le montage financier élaboré pour la construction de l’usine d’Enney.
Ce qui a débloqué le dossier, c’est le niet du préfet de la Gruyère à la demande de suspension de la procédure du permis de construire pour les trois immeubles prévus sur cette parcelle. Une demande faite par la commune de Bulle au motif qu’un processus de réévaluation de son PAL était en cours. Contacté par La Gruyère, Patrice Borcard confirme son refus, décidé «après une étude juridique poussée».
«La commune aurait dû démontrer son intention avec un début de concrétisation. Or sa requête était très sommaire», explique le préfet. L’existence de la task force n’a pas pesé lourd: sans existence juridique, ce forum de discussion n’est pas garant d’une traduction de ses éventuelles décisions dans le PAL de Bulle, approuvé en 2014 et censé être valable quinze ans, argumente-t-il.
Patrice Borcard dit aussi avoir savamment soupesé les intérêts publics (la pétition de l’ADEV, l’Association de défense des espaces verts de Bulle) et privés (la survie de Bultech). Il précise enfin que son refus ne présage en rien de sa décision sur le permis de construire lui-même – le dossier circule toujours dans les services de l’Etat.


Le problème demeure
La commune, elle, n’a pas fait recours. Est-ce à dire que ce refus l’arrange – essayé, pas pu? «Ce n’est pas la question, tranche Yves Menoud. Ce n’est légalement pas possible, on en prend acte. La possibilité existait, on a tenté le coup.» Le syndic justifie la démarche par la volonté de se donner du temps, vu les travaux de la task force. Il rappelle d’ailleurs que la mission de celle-ci va bien au-delà du problème posé par ces trois immeubles. Yves Menoud se dit surtout soulagé de voir assurée la survie de Bultech.
Pour autant, en Bouleyres, le problème reste entier. D’autant que la décision sur le permis de construire ne devrait pas intervenir avant la fin des travaux de la task force, à la mi-mai. Ne serait-ce qu’en raison des douze oppositions pendantes. Yves Menoud espère même que les résultats de ce groupe de travail provoqueront quelques modifications du projet: «Si le permis est délivré, analyse-t-il, Realitim pourra aller de l’avant. Mais ils savent bien que leur projet pose problème et que les opposants pourront faire recours.» D’ici là, les contacts avec l’investisseur seront intensifiés.
Modifier le projet, voilà aussi l’espoir de Patrice Morand, coprésident de l’ADEV, qui se dit d’abord heureux pour Bultech: «On va lâcher un peu de lest, pour trouver une solution acceptable par tous.» Quant au directeur de Realitim, il promet, une fois le permis délivré, de réaliser ce projet «en bonne intelligence» avec les parties. «Mais en fonction du droit existant, précise toutefois Daniel Moser, tel que le projet a été déposé en août dernier, bien avant la création de l’ADEV…»
Il rappelle enfin que ce projet est un plus pour Bulle puisqu’il permettra d’assainir un site industriel et de le faire passer en zone d’habitation sans toucher à la forêt. «Je suis relativement serein. Cette décision préfectorale confirme une fois de plus les droits existant sur ce terrain.»

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