Le canton a soutenu 32 projets avec 731 emplois à la clé

| mar, 03. mar. 2015
La Promotion économique fribourgeoise a choisi Enney et l’entreprise Bultech pour présenter son bilan. En 2014, elle a soutenu 32 extensions ou créations d’entreprises contre 22 un an plus tôt.

PAR YANN GUERCHANIK

Des chiffres à la hausse pour la Promotion économique du canton de Fribourg. Lundi, elle a réuni la presse au sein de l’entreprise Bultech à Enney pour dresser un bilan positif de son activité en 2014. Elle a ainsi soutenu 32 extensions ou créations d’entreprises (22 en 2013) qui devraient générer 731 nouvelles places de travail (722 en 2013). Une centaine de ces emplois ont déjà été mis en place.
Cela représente le double du volume des investissements par rapport à l’année précédente: 252 mio de francs contre 119 mio. Un résultat qui doit beaucoup à l’extension du grou­pe industriel Liebherr sur son site de Bulle.
Ces dernières années, la Promotion économique est devenue principalement une promotion endogène – soutien à l’innovation et à la commercialisation de produits d’entreprises fribourgeoises – a notamment expliqué son direc­­teur Jean-Luc Mossier.


Vendre le positionnement
 «Aujourd’hui, ce n’est pas évident de convaincre des entreprises étrangères de s’implanter en Suisse de façon générale. Les intéressées sont plus petites et plus technologiques. Le pays commence à vendre son positionnement de leader de l’innovation. On a donc moins de gros projets industriels qui ont besoin de terrains pour leurs grosses infrastructures.»
La Promotion économique a attribué les trois quarts de ses ressources financières (sur un total de 6,7 mio) au soutien d’entreprises déjà établies dans le canton. Alors qu’elle ne lui en consacre que la moitié d’habitude. Ces dernières pèsent de manière importante dans les résultats exposés avec plus de 620 places de travail annoncées. Parmi les projets, figurent notamment Bumotec, à Vuadens.
Le conseiller d’Etat Beat Vonlanthen a relevé les efforts de positionnement du canton sur les nouvelles tendances, notamment grâce à ses investissements dans la politique d’innovation.


Avis de tempête
De quoi «hisser de nouvelles voiles» pour «affronter la tempête». Beat Vonlanthen pense au franc fort, mais aussi à la dégradation de la situation économique en Europe, ou encore aux fortes tensions géopolitiques. Quant à la votation du 9 février 2014, elle lui reste encore en travers de la gorge.
«Négocier avec l’Union européenne sur l’accord de libre circulation des personnes me semble juste. En revanche, je suis très réticent à l’idée de rétablir des contingents dès 2017, y compris pour les frontaliers. Je pense qu’il vaut mieux réfléchir à une clause de protection.»
La Promotion économique s’est beaucoup penchée sur BlueFactory et ses plates-formes technologiques. Elle a ainsi pu remettre son mandat de création. Le canton continuera à promouvoir le site auprès d’investisseurs potentiels. Rappelons que les quatre plates-formes doivent permettre la création de plus de 100 emplois ces prochaines années.
Complémentaire à BlueFactory, le parc du Vivier, à Villaz-St-Pierre, a également occupé la Promotion. Une société espagnole, Hemasoft, y a notamment établi son siège. De même, l’association intercantonale de promotion à l’étranger Greater Geneva Berne area (GGBa), dont Fribourg fait partie, a amené quatre projets dans le canton qui devraient générer une quarantaine d’emplois. Parmi eux, figure une petite société active dans l’hydrologie qui devrait établir un bureau à Bulle.

 

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Temps de travail augmenté


Le Promotion économique fribourgeoise et le président du Conseil d’Etat Beat Vonlanthen ont choisi Bultech comme décor à leur conférence annuelle. L’occasion de visiter le nouveau site de l’entreprise à Enney et d’évoquer sa situation face au franc fort.
Les exportations – à commencer par la Roumanie, la Hongrie et l’Inde – ne représentent que 13% du chiffre d’affaires pour Bultech. Mais sa clientèle sur le marché suisse (87%), elle, exporte fortement. «Nos clients sont confrontés à une baisse de leurs marges, explique l’un des trois codirecteurs Patrick Boschung. Concrètement, ils nous demandent de les aider en leur accordant des diminutions de prix. A notre tour, nous demandons un coup de main de la part de nos fournisseurs. Aujourd’hui, nous enregistrons une baisse du chiffre d’affaires qui résulte directement de l’effort que nous demandent nos clients.»
Mais Bultech tente également de compenser les rabais consentis (les euros bonus) à l’interne. L’entreprise a ainsi augmenté le temps de travail de ses col­labo­rateurs au début février: les 50 équivalents plein temps sont passés de 40 à 42 heures hebdomadaires. «Il s’agit d’une mesure provisoire que nous allons réévaluer chaque mois avec la commission d’entreprise», relève le directeur. Le chômage partiel n’est pas envisagé pour le moment.


Des centaines de milliers de pièces
Bultech Précision SA est une entreprise de sous-traitance qui fournit des pièces métalliques à forte valeur ajoutée. Des pièces qui se retrouvent aussi bien dans l’espace que dans des systèmes pour coller les couches-culottes ou traire les vaches. Créée en 1989, l’entreprise est devenue une société fille de JESA SA avant d’appartenir à la holding Polygena AG. Devenue indépendante au sein du groupe en 2004, elle est rachetée par ses cadres Patrick Boschung, Jean-Marc Egger et Yvan Angéloz en 2011.
En 2014, Bultech déménage de Bulle à Enney, où elle a acquis une surface de plus de 11000 m2 dans la zone industrielle. De quoi construire une usine flambant neuve sur 6000 m2 et garder de la réserve en cas d’agrandissement. La production a commencé en août dernier. La soixantaine d’employés, dont quatre apprentis polymécaniciens, travaillent dans un bâtiment qui s’articule autour d’une halle de fabrication de 2300 m2 sur 7 m de haut. On y trouve une organisation en îlots consacrés au tournage, au fraisage, à la rectification, etc. En 2014, Bultech a produit 1,5 mio de pièces et utilisé 150 tonnes de matière première (inox, acier, aluminium, bronze, cuivre).
Dernièrement, l’entreprise doit composer avec une autre épine dans le pied. Le financement de son nouveau centre de production repose en grande partie sur la vente du terrain de leur ancienne usine. Le projet de Bouleyres doit y prendre place. Or, les tergiversations politiques en matière d’aménagement dans la région bulloise ont mis l’affaire au point mort. «Nous attendons une décision définitive de la part des autorités bulloises d’ici la mi-mars», confie le codirecteur Jean-Marc Egger. YG

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