Par Jérôme Gachet
La fin du feuilleton? Peut-être. Hier, le canton a rendu publique la décision concernant l’auberge Chez Dudu. La Direction de l’aménagement, de l’environnement et des constructions (DAEC) accorde une nouvelle autorisation spéciale de construction hors de la zone à bâtir pour la transformation de l’ancien chalet d’alpage Tissiniva en restaurant de montagne. François Duffey, son propriétai-re, pourra dès lors à nouveau exploiter le restaurant, mais toujours pas l’hôtel.
En août 2014, le Tribunal fédéral avait en effet accepté un recours de Pro Natura. Le TF estimait qu’il manquait des éléments justifiant la clause du besoin.
Le dossier était renvoyé au canton, chargé d’affiner son étude. Verdict: «De nouvelles informations et données fia-bles produites en procédure confirment que l’auberge Chez Dudu répond à un besoin objectivement fondé», indique la DAEC dans un communiqué, précisant que cela vaut tant pour l’été que l’hiver. La DAEC estime par ailleurs que Chez Dudu est complémentaire au restaurant des Dents-Vertes – Vounetz – qui se trouve 600 mètres plus loin.
Les affaires reprennent pour François Duffey. Il devra toutefois s’acquitter d’un certain nombre de tâches avant d’accueillir de nouveaux clients. Comme la légalisation de la place qui se trouve devant l’auberge dans un délai de trois mois. La patente de l’établissement, échue au 31 décembre 2014, devra pour sa part être renouvelée.
Il pourra alors obtenir le permis de construire des mains du préfet de la Gruyère. Une requête certes formelle, mais qui prendra du temps.
François Duffey a pris sa décision: il n’ouvrira pas cet été. «Impossible, je n’ai plus le temps, soupire-t-il. Comme tout était suspendu à cette réponse, je n’ai plus de personnel. J’espère pouvoir le faire pour la saison d’hiver, qui débute le 15 décembre.»
Soulagé et dégoûté
Le propriétaire savoure cependant sa victoire et règle ses comptes avec Pro Natura. «Je suis soulagé. C’est la fin d’une bagarre qui a duré sept ans, qui nous a demandé une énergie folle et qui nous a coûté près de 150000 francs. A vous dégoûter de promouvoir le tourisme», peste-t-il. Il s’insurge contre les gens de Pro Natura qu’il qualifie d’extrémistes et qu’il accuse de «s’être acharnés pour faire un coup médiatique».
Pro Natura va-t-il recourir au Tribunal cantonal? «N’ayant pas vu les considérants, nous n’avons pas encore pris de décision», explique José Collaud. Le chargé d’affaires de l’organisation écologique ne se dit pas surpris de la décision prise par la Direction de l’économie et de l’emploi (DEE). Pour rappel, Maurice Ropraz, chef de la DAEC et ancien préfet de la Gruyère, s’était récusé, transmettant le flambeau à son suppléant, Beat Vonlanthen (DEE). Pour José Collaud, le docu-ment brandi par la partie adverse visant à démontrer la nécessité d’un tel établissement n’apporte pas d’éléments nouveaux aux analyses précédentes.
François Duffey ne croit pas à un recours: «Si Pro Natura veut encore se pénaliser davantage, qu’il y aille… Dans ce dossier, c’est la troisième autorisation que nous obtenons.» Reparti comme en quarante, Dudu compte aussi faire valider ses chambres, ce que l’Etat lui refuse.
Commentaires
Et alors (non vérifié)
lun, 08 juin. 2015
Isabelle (non vérifié)
jeu, 14 mai. 2015
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