Le ballon censé ramener la Coupe du monde

| mar, 05. mai. 2015
Le Glânois Laurent Sciboz et le Gruérien Nicolas Tièche ont présenté samedi le ballon à gaz
Le Glânois Laurent Sciboz et le Gruérien Nicolas Tièche ont présenté samedi le ballon à gaz avec lequel ils défendront les couleurs fribourgeoises de la Gordon Bennett 2015, en août prochain en France.

Par Jean Godel

 

Certes, tout est question de pression en la matière. Mais autour du Fribourg-Freiburg Challenge, celle sur les épaules des aérostiers Laurent Sciboz et Nicolas Tièche est maximale. Samedi matin, lors de la présentation officielle, en Basse-Ville de Fribourg, du ballon à gaz qui participera, le 28 août prochain à Pau, à la Gordon Bennett, la Coupe du monde des ballons à gaz, les sponsors officiels – Gouvernement fribourgeois et 4 Piliers de l’économie – n’y sont pas allés de main morte. A les entendre, c’est la victoire ou rien!

«Le Conseil d’Etat soutient avec fierté ce futur exploit. J’espère que le départ de la Gor-don Bennett 2017 aura lieu en terres fribourgeoises», a parié le conseiller d’Etat Georges Godel. Pour Dominique Gachoud, patron de Groupe E, Fribourg-Freiburg Challenge, c’est un défi. «Et un défi, cela signifie l’envie de gagner», rappelle-t-il avant de tirer un parallèle avec le premier vol transatlantique de Charles Lindbergh ou l’épopée Solar Impulse. Mazette!

Lors des questions, le lyrisme a cédé le pas à la réalité: «Nous sommes bien sûr cons-cients des risques, a relativisé le directeur de Groupe E, et nous nous y sommes préparés.» Pour lui toutefois, les chances des Fribourgeois vont au-delà d’une sur vingt (le nombre de participants): «Il n’y a pas d’amateurisme chez eux, mais une stratégie minutieusement construite.»

Dans leur bulle
Les aérostiers, eux, paraissaient déjà dans leur bulle, concentrés. «Il n’y a plus de mauvais à la Gordon Bennett, a posé d’emblée Nicolas Tièche, de Gumefens. Ceux qui viennent sont tous des acharnés.» Pour lui et Laurent Sciboz, de Sommentier, samedi était surtout l’occasion, après la récente annonce du projet (La Gruyère du 28 mars), de donner les détails de son organisation.

Et, au vu de leur degré de préparation, force est de cons-tater… qu’ils vont à Pau pour gagner. Rien n’a été laissé au hasard: «Nous avons analysé les paramètres des meilleurs équipages pour voir où nous pouvions nous améliorer», pose Nicolas Tièche.

Trois facteurs de différenciation se dessinent: le ballon, les mesures météo pour la modélisation des routes et le pilotage au sol. Le ballon à gaz (et non pas la montgolfière) a été con-çu spécialement pour ce défi avec, pour obsession, le gain de poids. Les pièces de la toile ont ainsi été assemblées par soudure haute fréquence, et non collées avec des bandes de recouvrement. Gain: 30 kg sur un poids initial de 140 kg.

La nacelle est un prototype en aluminium, Cordura et carbone. On passe ainsi de 70 kg pour un modèle en osier à 20 kg. Soit un gain total de
80 kg. «C’est énorme!» commen-te Nicolas Tièche. Enfin, les technologies embarquées intègrent des systèmes novateurs de communication, de navigation et de localisation.

Des cadors au sol
Mais là où le défi fribourgeois compte surtout se démarquer, c’est au niveau de l’équipe au sol. Là, il n’y a que des cadors, avec à leur tête le Neuchâtelois Jacques-Antoine Besnard, multiple champion du monde de vol en dirigeable. Parmi les météorologues, citons Robert Bolognesi, bien connu des randonneurs à ski, mais aussi Wim de Troyer, de l’Institut royal météorologique de Belgique et membre de l’équipe Solar Impulse.

Greg Moegli, lui, est un ancien de Skyguide et de Breitling Orbiter, aujourd’hui sur Solar Impulse. Sa spécialité, c’est l’ouverture des routes aérien-nes. Un point fondamental quand il s’agit de traverser plusieurs pays à la vitesse du vent. «Sans une parfaite préparation en amont, on peut devoir se poser après quelques heures pour refus d’autorisation, et la course est finie!» a résumé Jacques-Antoine Besnard.

Enfin, il y a Roland Wicky, ancien de Breitling Orbiter, aujourd’hui chez Carbagas, fournisseur de gaz à Domdidier. Lui, c’est le spécialiste de l’hydrogène et des procédures de gonflage. Ce partenariat avec Carbagas a d’ailleurs débouché sur l’ouverture d’une place de décollage sur le site de l’entreprise dideraine. Des négociations sont en cours avec la Fédération suisse d’aérostation pour son homologation.
«Cette place est idéalement située, analyse Laurent Sciboz: loin des aéroports internationaux, à côté d’un fournisseur d’hydrogène, parfaite pour traverser les Alpes.» De quoi relancer le ballon à gaz en Suisse romande. Une première victoire du Fribourg-Freiburg
Challenge, en somme.

Ajouter un commentaire

CAPTCHA
Cette question est pour tester si vous êtes un visiteur humain et pour éviter les soumissions automatisées spam.

Annonces Emploi

Annonces Événements

Annonces Immobilier

Annonces diverses