«La formation est l'une de nos priorités futures»

| sam, 04. jui. 2015

Mercredi, lors de l’assemblée générale, Michel Volet a été élu président de Fribourg-Gottéron, après deux bails ad interim. L’échec sportif et financier n’a pas découragé ce Broyard établi à Charmey. Au contraire, la difficulté lui procure «davantage de motivation». Interview.

PAR QUENTIN DOUSSE

Le dernier championnat n’aura pas été de tout repos pour Fribourg-Gottéron. Contraints de passer par la case play-out pour sauver leur place en LNA, les Fribourgeois ont également dû batailler en coulisses pour «limiter la casse» sur le plan financier. A l’arrivée, le déficit de la saison écoulée s’est monté à moins de 400000 francs.
L’année aura été tout aussi tempétueuse pour un homme, Michel Volet. En février, le Broyard de 49 ans, Charmeysan d’adoption, chutait en motoneige au Canada. Bilan: triple fractures du tibia, du péroné et de la malléole. Ses malheur n’en sont pas restés là. Après un nouvel accident, il passe une seconde fois sur le billard, début juin. «J’espère pouvoir marcher sans canne d’ici un mois», souffle-t-il.
A l’image du club qu’il préside, Michel Volet, administrateur dans une agence de placement, aspire à des jours meilleurs. Les nominations de Slava Bykov, Richard Chassot et Claude Baechler au conseil d’administration sont un premier pas vers la guérison. La guérison d’un club qui, grisé par le succès, s’était quelque peu perdu en chemin. Fraîchement élu, Michel Volet a accepté de faire un état des lieux. Interview.

Quel est votre premier sentiment après cette nomination?
Un sentiment très mélangé. Cela pourrait être la crainte devant l’ampleur de la tâche. Etant dans le club depuis 2009, je connais parfaitement les points à améliorer dans l’organisation. Mais je n’ai pas peur. Au contraire, je suis heureux de me mettre rapidement à la tâche. Même si il sera difficile d’en faire davantage que ce qui a été fait ces derniers mois.

Qu’est-ce qui vous a motivé a vous présenter à la présidence, après la saison 2014-2015?
Je serai toujours plus motivé de prendre un poste quand la situation est complexe. Je peux ainsi réellement apporter quelque chose. Si on prend un club quand il est au sommet, on ne peut faire que moins bien. Je suis conscient de la difficulté. Cela ne va pas se faire du jour au lendemain. Mais, en s’entourant des bonnes personnes, nous connaîtrons des jours meilleurs.

Le club a-t-il vécu au-dessus de ses moyens?
Autant en 2013, nous étions trop «haut» avec cet enchaînement de saisons formidables. Autant en 2015, nous nous trouvions trop bas en raison des blessures de joueurs clés. Mais il est vrai que nous avons grandi trop vite. Même si le succès ne se refuse pas, Fribourg-Gottéron a connu une folle ascension sans posséder des structures adaptées. Ce n’était pas notre place. Un jour, il faut inévitablement se poser et revenir à des dimensions à la hauteur de nos moyens.

A ce poste de président, la donne a-t-elle changé depuis la démission de Charles Phillot?
Sur ce point, je suis très clair. Les actionnaires délèguent les compétences au conseil d’administration. Ils ne se mêlent pas du tout de l’opérationnel dans le club. Si quelqu’un veut s’ingérer, ma place est libre immédiatement. C’était une des conditions indispensable à mon engagement.

Quels seront vos chevaux de bataille?
Nous nous réunirons en début de semaine prochaine pour valider le budget et faire vivre les chantiers en place: direction sportive, gastronomie, collaboration avec les clubs partenaires ou encore mouvement juniors.

Justement, quels sont les projets pour ce mouvement juniors?
Je suis un partisan convaincu de la formation. Ce secteur doit être l’une de nos priorités futures. Dans le sport, il n’y a pas de miracle pour connaître le succès: soit tu l’achètes avec des millions, soit tu travailles intelligemment. L’engagement de Dany Gélinas en tant que chef de la formation porte ses fruits. Les résultats des novices ou la participations aux play-off des élites sont là pour en attester. A l’avenir, Fribourg-Gottéron peut être ambitieux, mais on doit surtout être une organisation reconnue pour notre formation.

Concrètement, quels changements seront apportés?
La stratégie et les entraîneurs sont en place. Mais nous devrons travailler de manière encore plus professionnelle. Nous avons engagé des personnes qui s’occuperont de la préparation physique de chaque équipe juniors, ce qui n’a jamais été fait auparavant. Nous allons également améliorer le suivi du sportif: nutrition, récupération et carrière professionnelle. Car former des jeunes durant dix ans pour qu’ils se retrouvent ensuite sur le carreau, ce serait travailler faux. Jusque-là, beaucoup de choses se font «un peu», mais je souhaite les intensifier.

L’engagement de jeunes comme Rathgeb ou Schmutz s’inscrit donc dans cette optique?
Absolument. Engager des stars avec des salaires incroyables ne m’intéresse pas. Je préfère donner la chance à des jeunes qui croient aux valeurs du club.

Une moyenne qui a baissé de 300 spectateurs, mais aussi un engouement moins présent. Comment y remédier?
Je suis persuadé que les gens reviendront rapidement si l’équipe fait preuve d’abnégation et d’humilité, des valeurs propres aux fribourgeois. D’ailleurs, la campagne d’abonnement prouve que les gens ont tiré un trait sur la saison dernière. Actuellement, nous n’avons plus une place assise à vendre, tandis que les premières tendances sont encourageantes pour les places debouts, les premières tendances sont bonnes.

Sur le plan financier, comment analyser ce déficit de 398000 francs?
Nous avons limité la casse de manière satisfaisante. N’ayant pas de réserves, cela deviendrait compliqué d’enchaîner deux exercices comme celui-ci. Le budget ne va en tout cas pas augmenter. Aujourd’hui, il n’y a absolument pas péril en la demeure. Des mesures au niveau du capital seront d’ailleurs prises et présentées en détail au mois de septembre.

L’arrangement «à l’amiable» avec Hans Kossmann vous enlève une belle épine du pied...
Je n’irais pas jusque là, mais c’est un dossier qui préoccupait le club et Hans Kossmann. Nous avons trouvé un accord satisfaisant pour les deux parties. Et il est désormais libre de s’engager ailleurs.

A contrario, la création du poste de directeur sportif est une charge supplémentaire…
Ce type de poste est rentable à long terme. Un directeur sportif compétent nous rapportera de l’argent, en réalisant des transferts intelligents et à bas coûts. Son salaire peut être ainsi rapidement rentabilisé. Je préfère diminuer la masse salariale des joueurs et permettre la création d’un tel poste.

Enfin, quel est le message à travers l’engagement de personnalités comme Slava Bykov et Richard Chassot?
C’est un signal fort de nos ambitions. Plus que les grands noms, ce sont les compétences qui m’intéressent. Avec ces arrivées, nous allons gagner en crédibilité et en analyse. Si on cause de futur sportif et formation avec Slava Bykov, il est évident qu’on doit l’écouter.

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