Guêpes et canicule font fort bon ménage

| sam, 29. aoû. 2015

Avec les grandes chaleurs des mois de juillet et d’août, les guêpes ont envahi jardins et terrasses. Cette année, elles sont arrivées plus tôt et étaient plus nombreuses que les étés précédents. Quant aux remèdes de grand-mère pour les éloigner, ils fonctionnent plutôt moyennement.

PAR CLAIRE PASQUIER

Trente-cinq degrés, grand soleil et petites grillades sur la terrasse enfin utilisable après des mois de neige, de pluie et de brouillard. Tout est prêt pour passer un agréable moment: du rosé en quantité et des amis de qualité. Soudain, une horde de bouffeuses de viande envahit ce petit coin de paradis: les guêpes ont rejoint les festivités.
La canicule aidant ces bêtes voraces à proliférer, le bilan au terme de l’été est clair. Francisco Silva, de l’entreprise Silva Désinfection à Bulle, explique: «Il y a eu environ 10% d’interventions supplémentaires. Mais ce qui m’a réellement étonné, c’est le nombre de nids par intervention. Au lieu d’un ou deux habituels, c’est entre trois et cinq nids qu’on devait éradiquer.»
Pour Raphaël Zwimpfer, de AB désinfection, à Fribourg, le constat est le même. «Les guêpes sont arrivées plus vite et étaient plus nombreuses que les étés précédents.» Vincent Trunz, président de la Société fribourgeoise d’entomologie, concède l’invasion mais n’y voit rien d’extraordinaire. «Les guêpes, tout comme les abeilles, adorent le chaud, donc lors d’étés caniculaires, il y en a plus.»
Du coup, «les nids passaient de la grandeur d’une balle de tennis à celle d’un ballon de basket en trois semaines», expose Francisco Silva.


Piqûres et réactions
Plus nombreuses, les guêpes font donc plus de dégâts. Aux urgences des hôpitaux fribourgeois, d’avantage de patients ont été admis pour des piqûres de guêpe ou d’abeille par rapport à l’été dernier. Sandrine Vial, pharmacienne de garde le week-end dernier, dénombre d’importantes réactions après des piqûres, nécessitant la venue de patients à la pharmacie. «C’est courant de voir quel­qu’un enfler localement, par exemple un bras qui gonfle et devient tout rouge, même s’il n’est pas allergique.» Dans ces cas-là, des antihistaminiques et parfois même des antidouleurs sont prescrits.
«Les piqûres de guêpe peuvent s’avérer très douloureuses, surtout pour les enfants», commente-t-elle. Et de poursuivre: «L’autre jour, quelqu’un qui s’était fait piquer six fois avait des maux de tête et des vomissements. Ça peut être relativement violent.»


La guêpe, cette inconnue
Si son utilité vis-à-vis de l’homme semble relative, la guêpe est bel et bien nécessaire au bon fonctionnement de la chaîne alimentaire. Elle attaque beaucoup d’insectes différents car ses besoins en protéine doivent être variés et donc, elle a un rôle de régulateur, comme l’explique Vincent Trunz.
L’espèce la plus répandue chez nous, est la vespa. Pour l’éviter, elle et tout autre insecte d’ailleurs, le mieux est de se mettre au frais, en altitude, par exemple.
Guêpe et abeille, à l’exception de l’abeille mellifère, conser­vent leur dard et donc ne meurent pas après avoir piqué. Elles seront de moins en moins venimeuses au fil des piqûres. Vincent Trunz explique que l’on peut devenir allergique après plusieurs piqûres. «C’est par le contact avec les toxines, donc le venin, que l’on peut réagir de plus en plus fortement. Dans ce cas-là, il faut prendre contact avec un médecin et avoir des antihistaminiques sur soi.»
Si l’été semble gentiment arriver à son terme, la fin des guêpes approche aussi: «Elles sont déjà moins actives. Elles vont s’endormir petit à petit», conclut-il. Et d’ici là, «il faut essayer de vivre avec. Les guêpes ne sont pas agressives de nature. Sauf si on les dérange.»

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