Dario Cologna, l’art de rebondir en or

| sam, 19. sep. 2015

Le triple champion olympique Dario Cologna était en visite à Gruyères vendredi, dans le cadre d’un projet de forêt protectrice financé par l’un de ses sponsors. Après s’être prêté au jeu des autographes, le Grison de 29 ans a pris le temps d’évoquer ses succès olympiques, mais également ses prochains objectifs.

PAR QUENTIN DOUSSE

La dernière fois qu’il était apparu dans la région, c’était voilà quatre ans. Un jour de février 2011, au col des Mosses pour les championnats de Suisse. Le Grison Dario Cologna s’était alors paré deux fois d’or (15 km libre et 10 km classique +10 km skating). Deux breloques du plus beau métal, c’est aussi ce qu’il a raflé l’hiver dernier aux jeux Olympiques de Sotchi (15 km classique et skiathlon). Sans oublier son premier titre olym­pique à Vancouver en 2010, sur le 15 km libre. «Certainement mon plus beau souvenir», souffle le héros du Val Müstair.
Alors forcément, là où Dario Cologna se trouve, la foule s’y presse. C’était aussi le cas hier, dans la cité de Gruyères. Ambassadeur de la compagnie d’assurance Helvetia, dans le cadre d’un projet lié aux forêts protectrices dans la région de Moléson, le triple champion olympique a fait un crochet par Gruyères pour une séance d’autographes.
Il s’est plié – avec le sourire – aux sollicitations et selfies des enfants, présents en nombre malgré le déluge. «C’est toujours plaisant de les rencontrer. Plus que le ski de fond, j’encourage les jeunes à tester différentes disciplines pour trouver la leur. Comme j’ai pu le faire, en commençant par le ski alpin avec mon papa, puis le football», explique-t-il entre deux rendez-vous.


«C’est presque oublié»
Malgré un palmarès long comme ses skis, le Grison de 29 ans reste humble et généreux avec tout un chacun. Bien qu’il fût le premier Suisse à remporter le général de la Coupe du monde, en 2009. Et ce n’est pas ses deux chutes malheureuses de Sotchi, en quarts de finale du sprint libre, qui lui ôteront cette joie de vivre, de partager une once de sa personne. «Ces deux chutes? Elles sont déjà presque oubliées dans mon esprit. De ces Jeux, je retiens uniquement le positif, mes deux médailles d’or.»
Ambassadeur du ski de fond en Suisse, il n’entend pas s’arrêter là. Qu’importe si l’hiver à venir ne propose ni championnats du monde ni joutes olympiques. «Je viserai le classement général de la Coupe du monde et le Tour de ski. La motivation? J’ai beaucoup gagné, mais ce n’est pas compliqué à la trouver, car ces rendez-vous peuvent déboucher sur de belles victoires.»


Un été haut en sueur
Pour y parvenir, son coach slovaque Ivan Hudac a donc concocté un été haut en sueur. Avec de nombreuses heures d’entraînement – jusqu’à vingt-cinq par semaine – proche de sa maison à Davos. Sans compter une semaine sur la neige, à Fiesch. La marge de progression, elle, diminue forcément avec les années et le niveau atteint. «Difficile, mais toujours possible, précise-t-il. C’est en tout cas mon objectif. Aujourd’hui, je suis très content de ma forme et j’ai pu accomplir cet été le programme dans son intégralité, sans être dérangé par la moindre blessure.»
Dans son esprit doit forcément trotter une année, 2018, et une ville, Pyeongchang. La simple évocation de ces deux mots suffit d’ailleurs à déclencher un sourire chez l’intéressé. «Pour ces jeux Olympiques d’hiver, l’objectif sera de remporter une médaille.» Et pourquoi pas deux, comme à Sotchi? «Jusqu’ici, tout s’est bien déroulé pour moi aux JO. Mais je ne peux pas en attendre autant à chaque fois, ce n’est pas si facile que cela en a l’air», rappelle Dario Cologna.
L’échéance coréenne se tiendra à quelques encablures de son 32e anniversaire. La longévité du biathlète norvégien Ole Einar Bjorndalen – six participations et treize médailles olympiques – pourrait être source d’inspiration pour le Grison. «Pyeongchang, en 2018, pourrait bien être ma dernière participation à des Jeux. Mais il est encore trop tôt pour le dire. Je préfère me concentrer à fond sur mon sport avant d’envisager une fin de carrière.» On n’en saura pas plus, Dario Cologna doit disposer. Mais le triple champion olympique a, pour l’heure, bien trop faim pour évoquer une quelconque retraite.

 

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Près de 5000 arbres à Moléson


La venue de Dario Cologna en terres gruériennes s’est inscrite dans le cadre d’un projet de l’Helvetia. Depuis 2011 et le site de Saint-Moritz (GR), la compagnie suisse d’assurance a soutenu une dizaine de projets en faveur de forêt protectrice dans notre pays. Le projet fribourgeois englobe quelque 10000 arbres: la moitié entre Bellegarde et le Lac-Noir, et l’autre moitié à Moléson-sur-Gruyères. En présence de la conseillère d’Etat Marie Garnier, du syndic de Gruyères Jean-Pierre Doutaz et du préfet du district Patrice Borcard, Dario Cologna et Lizan Kuster, Miss Earth Suisse, ont procédé vendredi au plantage symbolique du premier arbre au-dessus de Moléson-Village, proche de l’alpage de La Chaux. «Toutefois, la majorité de ces 5000 arbres seront disposés sur le lieu-dit des Traverses, au-dessus de la route cantonale. Cela afin d’éviter de nouveaux éboulements ou avalanches», explique Jean-Pierre Doutaz. «La totalité des frais est à la charge d’Helvetia. Tant pour la commune, que pour l’assureur, cette action est importante, car elle sert aussi à protéger les habitations», ajoute Cyril Grin, responsable du sponsoring sportif à Helvetia. QD

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