Philippe Pasquier, ce talent ambitieux et malchanceux

| sam, 31. oct. 2015

Aligné avec les M18 de Neuchâtel Xamax, Philippe Pasquier a caressé le rêve d’une carrière professionnelle. Miné par les blessures, l’homme de 23 ans a rebondi à La Tour/Le Pâquier, où il vit sa cinquième saison. Avant le dernier match de l’automne, demain à Colombier, il fait le point sur le premier tour difficile.

PAR JONAS RUFFIEUX


S’il y a un footballeur talentueux, ambitieux mais malchanceux, c’est bien lui. Philippe Pasquier, 23 ans et désormais pilier du FC La Tour/ Le Pâquier, a frappé par deux fois à la porte de la cour des grands. Sans toutefois parvenir à y entrer. Sa première tentative remonte à une sélection en équipe nationale M16, lors d’un rassemblement à Macolin. «Je devais participer à un camp d’entraînement où les meilleurs seraient sélectionnés. Seulement, je me suis blessé à la cheville lors du match précédent.» Durée de l’indisponibilité: une semaine...
En M18, Philippe Pasquier obtient sa deuxième chance, alors qu’il défend les couleurs de l’union  fribourgo-neuchâteloise Xamax/Team AFF. «Tout se passait de la meilleure des manières, jusqu’au 25 octobre 2008. J’allais prendre part à mon premier entraînement avec l’équipe fanion de Neuchâtel Xamax, lorsque je me suis gravement blessé au genou. J’ai dû observer une pause d’une année, j’ai tout recommencé à zéro. Je n’ai jamais baissé les bras, mais mon moral était au plus bas.»
Evoluant jusque-là avec les natifs de 1991 grâce à son talent précoce, le citoyen de Riaz a rejoint sa volée 1992 après sa pause forcée. «Ce n’était plus la même chose. De nouveaux très bons joueurs sont arrivés et j’ai vite été mis hors course.»  


Le challenge La Tour
Après avoir porté successivement les maillots d’Echarlens, Fribourg puis Xamax (avec qui il a remporté la Coupe de Suisse M18), Philippe Pasquier s’est offert un nouveau challenge en signant dans la formation gruérienne. «Plusieurs clubs de la région se sont intéressés à moi. Le défi tourain m’a plu.» Clubiste, l’assistant du capitaine Vincent Talio ne voit pas l’intérêt d’aller voir si l’herbe est plus verte ailleurs. «Surtout pas dans ces conditions. Je ne laisserais jamais tomber le club quand il va mal», assure celui qui se verrait plus tard quand même bien en 1re ligue, voire en 1re ligue Promotion.
Sur le terrain, le milieu défensif est un combattant, très travailleur et exigeant. «Je donne toujours le maximum de moi-même. Je suis quelqu’un qui bosse beaucoup et j’essaie d’apporter mon énergie à mes coéquipiers. En dehors du terrain, je suis posé. Je vais volontiers boire un verre à la fin du match, pour rigoler avec les autres.»
De l’énergie positive, les Tourains en ont bien besoin. Au crépuscule d’un premier tour compliqué et décevant, ils devront lutter en 2e ligue inter contre la relégation, au printemps prochain. Avec une équipe, sur le papier, de milieu ou même de haut de classement, les Gruériens se cherchent et peinent à confirmer leur potentiel. «Nous n’allons pas nous cacher. Nous visions la quatrième ou cinquième place et nous nous retrouvons en fin de classement. Dès à présent, le maintien devient notre seul objectif.» Le numéro dix déplore un manque de responsabilité. «Les joueurs se doivent de se sentir concernés par tout ce qu’il se passe autour du club. Nous ne sommes pas là pour “jouoter”. Le seul mot d’ordre est le travail. Physiquement, techniquement et tactiquement, il faut bosser, bosser et encore bosser pour être supérieurs aux autres équipes.»
Cette saison, La Tour/Le Pâquier encaisse beaucoup, et a du mal à scorer. «On se prend trop de buts sur balles arrêtées. Mais nous sommes des hom­mes, on peut se parler, dire les choses quand ça ne va pas. Nous avons eu une discussion d’équipe afin de remettre les choses en place.»


«La stabilité prime»
A l’exception de la saison dernière, ponctuée d’une belle quatrième place finale, le FC La Tour/Le Pâquier obtient depuis quelques années des résultats  bien en deçà des attentes. «J’estime qu’il y a trop de changements à l’intersaison. Par rapport à l’été dernier, on a perdu sept ou huit joueurs, et on en a recupéré le même nombre... A mon avis, la stabilité prime. Couplée au travail, c’est un gage de réussite.»
Le club tourain peut se targuer de compter des jeunes dans son effectif, de surcroît de la région. «C’est très important. Seulement, ils doivent encore s’habituer à la 2e ligue inter et prendre de la bouteille. On a besoin de ces jeunes, qui ne sont en tout cas pas coupables des mauvais résultats de cet autom­ne. Non, ce qui nous man­que, c’est quatre ou cinq joueurs possédant le niveau et l’expérience de cette ligue.»


Passer l’hiver au chaud
Demain à Colombier, pour leur dernière échéance automnale, les Tourains auront tout intérêt à ramener la totalité de l’enjeu, afin de passer l’hiver bien au chaud, au-dessus de la barre. Au printemps, le Riazois espère voir une équipe plus conquérante. «J’attends un chan­gement dans l’état d’esprit. Chaque joueur va réfléchir à ce qui n’a pas été et se remettra en question.» Une descente en 2e ligue serait vécue «comme une catastrophe» par le jeune homme. La Tour/Le Pâquier a les moyens de réagir et de rebondir. Seulement, le réveil devra sonner avant qu’il ne soit trop tard.
Avant de conclure l’interview, Philippe Pasquier évoque ce qui, à ses yeux, est le plus important pour sa carrière. «Mes parents ont toujours été là pour moi et ils m’ont permis de garder les pieds sur terre. J’ai mon CFC de fromager, un brevet et je suis en formation pour décrocher ma maîtrise fédérale. J’ai donc un papier, c’est l’essentiel. Je n’ai pas de regrets.»

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