Boîtes à musique et automates dessinent un univers fascinant

| sam, 14. nov. 2015
Maria Caramia

La ville de Sainte-Croix (VD) est devenue, au fil du temps, la capitale mondiale des boîtes à musique. Le musée du Centre international de la mécanique d’art (CIMA), ouvert depuis trente ans, dévoile ce monde enchanteur. Les musées de la ville de Sainte-Croix et le Musée Baud à L’Auberson sont les invités d’honneur du 17e Salon du modélisme à Bulle.

Par Adrien Page

Depuis hier, la 17e édition du Salon suisse du modélisme, des loisirs créatifs et de l’artisanat (FAMA) a pris ses quartiers à Espace Gruyère, à Bulle. Invités d’honneur parmi la soixantaine d’exposants présents, les musées de la ville de Sainte-Croix (VD), le CIMA, le Musée des arts et des sciences (MAS) et le Musée Baud à L’Auberson présenteront quelque vingt-cinq boîtes à musique et automates.
 

Perchée sur les hauteurs
du Jura vaudois, à quelques encablures de la frontière française, la ville de Sainte-Croix s’est octroyé le titre de capitale mondiale des boîtes à musique. Un titre pas usurpé au vu des décennies d’activité dans ce secteur.
De l’extérieur, le CIMA ne paie pas de mine. Installé dans un ancien bâtiment industriel, l’ancienne usine Paillard pour être précis, le musée offre un aperçu des boîtes à musique et des automates réalisés depuis plus d’un siècle.
Guidée par les explications de la responsable, Maria Caramia, la visite dévoile un univers enchanteur où la précision permet de créer des mélodies. L’adulte redevient enfant. Pourtant, la mécanique nécessaire à élaborer ces pièces n’est de loin pas un jeu d’enfant!
 

Une invention suisse
«Le fonctionnement d’une boîte à musique est semblable à tous les modèles, indique Maria Caramia, responsable du CIMA depuis 2011. Un cylindre, muni de petites pointes en acier, les goupilles, représente la partition musicale. Il est activé par un ressort mécanique. En tournant, les goupilles font vibrer les dents d’un peigne métallique. Cha-que dent représente une note. Et c’est comme cela que l’on obtient une mélodie.» Ce système a été inventé il y a plus de deux cents ans par l’horloger genevois Antoine Favre. Aujourd’hui, il fait la fierté de la localité vaudoise.
La qualité et la puissance du son sont assurée par les coffrets en bois précieux dans lesquels sont placés ces mécanismes, d’où le nom de boîtes à musique. «C’est grâce au bois que les mélodies peuvent bien se développer», ajoute Maria Caramia.
 

De la mécanique fine
Comme dans l’horlogerie, ces mécanismes nécessitent
le plus grand soin. En plus des révisions régulières, les boîtes à musique sont sen-sibles à la poussière. Souvent, une vitre protège les diverses pièces. «Dans les salles du musée, des humidificateurs fonctionnent 24 heures sur 24, 365 jours par an, afin de maintenir le même taux d’humidité. Pour manier les modèles les plus anciens, il faut mettre des gants.»
Le musée fait également la part belle aux automates. Parmi eux se trouvent les créations de François Junod, un enfant de Sainte-Croix. Chefs-d’œuvre de complexité technique et mécanique, ces réalisations sont bluffantes. Comme Colombine qui écrit à son ami Pierrot. Ou encore le Prince Eugène, capable de réaliser deux dessins différents. «François Junod a mis plus d’un an pour confectionner le Prince.» Une autre création de l’artiste, Clin d’œil, en plus de Colombine, est présentée au FAMA.
 

D’hier à aujourd’hui
Le passé industriel glorieux de la région n’est pas oublié: les gramophones Paillard, les tourne-disques Thorens, les machines à écrire Hermès ou encore les caméras Bolex. Ces vestiges d’une autre époque nous rappellent qu’il fut un temps où le smartphone n’existait pas. A l’étage, une salle des machines d’antan, en parfait état de fonctionnement, a été reconstituée.
Actuellement, le marché haut de gamme de la boîte à musique est l’apanage, quasi exclusif, de la manufacture Reuge, installée à Sainte-Croix depuis 1865. Elle produit des pièces d’exception. Certaines dépassent les 20000 francs. «Le domaine de la boîte à musique, ce n’est pas que de l’ancien. Des nouveautés se font également.»

Bulle, Espace Gruyère,
ce samedi de 10 h à 20 h,
dimanche de 10 h à 18 h.

 

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