Budget 2016 à l’équilibre et nouvelle école urgente

| sam, 05. déc. 2015

Bulle présente un budget de fonctionnement «historiquement bon», tandis que le besoin d’écoles se fait toujours sentir.
A la rue de Dardens, 8,4 mio de francs doivent permettre d’en ouvrir une nouvelle dès 2017. Autre enjeu: booster le label Cité des goûts et terroirs.

PAR YANN GUERCHANIK

Le 14 décembre, le Législatif bullois devra se prononcer sur le budget 2016. Présenté vendredi à la presse par le syndic Yves Menoud et le responsable des finances Raoul Girard, il donne à voir l’avenir sereinement. Du moins ces trois prochaines années. Quant aux investissements… il faudra encore dépenser pour les écoles. Et vite. Tour d’horizon des principaux objets au menu.

Budget «historique»
Avec un déficit de 223000 fr. pour un total des charges de 127,6 mio, le budget 2016 flirte avec l’équilibre. Autrement dit, le déficit affiche un imperceptible 0,2% des produits, loin de la barre fatidique des 5%. L’heure n’était donc pas à la fausse modestie pour le syndic et l’argentier bullois qui se sont accordés pour qualifier cet exercice comptable de «très bon». Même qu’ils n’en ont pas vu souvent de semblables.
La situation était pourtant loin d’être rose il y a deux ans seulement. A ce moment-là, le budget n’en menait pas large avec un déficit de plus de 4 mio. Si la commune revient de loin, elle le doit surtout aux mesures d’économies qu’elle est parvenue à entreprendre en 2014 et qui continuent de déployer leurs effets.
«Et ces mesures n’ont pas péjoré l’essor de la ville», relève Raoul Girard. Entre autres, la commune a ainsi réussi à faire rentrer dans son budget l’engagement d’un nouveau travailleur social hors murs à mi-temps (une femme sera appelée à épauler Joël Schnei-der), d’un chargé de communication et d’un nouveau chef de service (La Gruyère de mardi).
L’embellie s’explique également par des comptes meilleurs que prévus ces dernières années. «A chaque fois, nous nous sommes permis de faire des amortissements supplémentaires et de tenir plus rigoureusement encore nos engagements au niveau des écoles», explique l’argentier.
Enfin, l’entrée en vigueur de la nouvelle Loi scolaire signifie un bol d’air de 800000 francs. Les communes avaient mené le combat au Grand Conseil et eu gain de cause. «Il ne s’agissait pas de jouer un mauvais tour au canton: il fallait que ce dernier reconnaisse l’engagement financier des communes pour les infrastructures scolaires. Et ces chiffres le prouvent», argumente Raoul Girard, également député.

Plan financier
Bulle sait en effet de quoi elle parle lorsqu’il s’agit de devoir dépenser pour les écoles: pas le temps d’en achever une qu’il faut déjà prévoir la suivante! L’argent épargné grâce à la nouvelle Loi scolaire sera d’ailleurs plus que bienvenu en 2019. Du point de vue du plan financier, la situation s’avère en effet «sous contrôle» jusque-là. Après, les choses vont se corser. Il faudra ouvrir le porte-monnaie pour le CO de Riaz et encore investir pour de nouvelles écoles.
Sans compter que la troisième réforme de l’imposition des entreprises (RIE III) – dont on attend de connaître les conséquences financières – plane sur la commune comme une épée de Damoclès.

Ecole de Dardens
En parlant d’école, les conseillers généraux n’auront pas à attendre 2019 pour cogiter. A l’ordre du jour, figure une demande de crédit de 8,4 mio de francs pour la réalisation de l’école de Dardens. «C’est un montant important et la situation presse», concède Yves Menoud. En plus des deux bâtiments scolaires fraîchement construits, Bulle a besoin de huit salles de classe supplémentaires dès la rentrée 2017.
Dans le cadre d’un mandat d’études parallèles, une solution s’est dessinée sur une parcelle en main communale entre la rue de la Léchère et la rue de Dardens (proche du Collège du Sud et de l’Ecole professionnelle). «Il s’agit d’une solution transitoire complémentaire à l’école de la Léchère», explique le syndic. L’idée est de pourvoir au manque en attendant la construction des deux écoles planifiées au Terraillet et à la Pâla, dont la mise en service se fera au plus tôt entre 2020 et 2022. «L’Ecole professionnelle aura alors besoin de locaux: nous pourrons donc lui louer les salles libérées.»
Outre les huit salles de classe, le programme du bâtiment prévoit encore trois salles de classe enfantine, un réfectoire pour l’accueil extrascolaire et familial, une bibliothèque et trois salles d’activités. En accord avec les services de l’Etat, le projet peut être développé par l’architecte lauréat (Page Architectes) jusqu’à la mise à l’enquête. Après quoi, il y aura mise au concours pour les prestations de mandataires et les travaux de réalisation.

La Condémine
Construire de nouvelles écoles est une chose, entretenir les anciennes en est une autre. Sur le site scolaire de la Condémine, le bâtiment des halles de sport Le Tilleul présente un état de vétusté avancée. Construit en 1972, il s’agit de l’assainir complètement. Au moment de plancher sur la rénovation des vestiaires et des sanitaires, il s’est avéré que d’autres travaux seraient nécessaires au niveau des conduites et que des produits amiantifères étaient présents.
«Toutes les mesures ont été prises pour s’assurer que les élèves ne couraient aucun danger», rassure le syndic. Au moment des travaux de désamiantage, il faudra par contre évacuer le lieu et donc trouver de la place ailleurs. Le crédit complémentaire demandé au Législatif s’élève à 4,4 mio de fr.

Zone sportive
Un crédit de 3,57 mio de fr. est sollicité pour l’étude et la réalisation de l’aménagement de la zone sportive de Bouleyres. Il s’agit de la première phase du projet qui comprendra la création de deux terrains synthétiques sur les terrains existants Nos 3 et 4. Un agrandissement du parking derrière le Centre de tennis (150 à 200 places supplémentaires) est également planifié dans cette phase, a relevé la conseillère Sylvie Magne lors de la conférence de presse. A noter qu’un marquage est prévu pour le football américain… Un club s’est en effet créé cet été.

La Prila
Quelque 400000 fr. sont demandés pour l’étude et l’aménagement du secteur Prila (103000 m2 entre l’autoroute et la H189) destiné aux entreprises industrielles, artisana-les et aux entreprises de services. Il s’agit avant tout de mettre en valeur ces terrains en se faisant une idée précise du développement économique souhaité, en lien notamment avec la politique foncière. Objectif: «Accueillir les premières entreprises d’ici trois ou quatre ans», relève Yves Menoud. Et Raoul Girard d’insister: «Il ne faut pas se rater, l’enjeu économique est énorme. De telles zones stratégiques ne sont pas nombreuses dans le canton.»

 

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Image à renforcer au plus vite
Bulle est la Cité des goûts et terroirs depuis une dizaine d’années. Mais plus grand-chose ne s’est fait pour dynamiser ce label depuis longtemps. En termes d’image, il s’agit pourtant d’une des rares richesses du chef-lieu, pour ne pas dire la seule. Pire, d’autres régions lorgnent sur l’étiquette laissée à l’abandon. Un groupe de travail – qui comprend notamment les directeurs de La Gruyère Tourisme, d’Espace Gruyère et du Musée gruérien – s’est donc constitué pour remédier à cela. Le 14 décembre, un crédit de 280000 fr. sera demandé au Conseil général pour permettre le développement, ces trois prochaines années, d’une stratégie coordonnée et d’une «signature» à même d’inscrire les activités gastronomiques existantes dans un même esprit. A plus long terme, des concepts novateurs, des manifestations, voire des services seront mis en place pour pérenniser le projet. YG

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