Quand la gare prend la clé des champs

| sam, 30. Jan. 2016

Afin de diminuer la durée du trajet sur la ligne Bulle - Palézieux, la gare de Semsales sera modernisée et déplacée en direction de l’autoroute, entre 2021 et 2024. Le terrain séparant cette future gare du reste du village, actuellement en zone agricole, pourra être urbanisé.

PAR FRANCOIS PHARISA

Châtel-Saint-Denis, Bossonnens, Remaufens, La Verrerie, Semsales: toutes les gares de la Veveyse vont changer de visage dans la décennie à venir. Volonté de réduire le temps de trajet sur la ligne reliant Bulle à Palézieux via Châtel-Saint-Denis oblige. Mais aussi dans le but d’accueillir des trains de plus de 50 mètres de long et de respecter les normes d’accès pour les handicapés, nécessitant le rehaussement et l’élargissement des quais d’ici à 2024, date butoir fixée par la Loi sur l’égalité pour les handicapés.
Certaines gares seront adaptées. D’autres seront déplacées. C’est le cas de celle de Semsales. «Elle sera réaménagée à proximité de l’autoroute, en dehors du village», confirme Martial Messeiller, porte-parole des Transports publics fribourgeois. L’emplacement exact n’est pas encore connu, le dossier devant être finalisé «dans les deux ans. Nous devons corriger la ligne pour qu’elle soit le plus rectiligne possible, poursuit Martial Messeiller. Actuellement, elle fait une courbe en amont et en aval de la gare.» Cet investissement, pas encore chiffré, est inscrit dans le plan de financement ferroviaire 2021-2024 de la Confédération.
Cette perspective perturbe la révision du Plan d’aménagement local de la commune – certes de manière moins importante qu’à Bossonnens (lire encadré). «Après hésitations, nous avons décidé d’aller de l’avant avec notre PAL sans tenir compte de ce projet de nouvelle gare, relève Pascal Grivet, syndic. Cela aurait été trop compliqué.» D’autant que la commune doit déjà dézoner près de 13000 m2 en raison du moratoire imposé par la Loi sur l’aménagement du territoire. Or, la construction de la nouvelle gare offrira la possibilité d’urbaniser une vaste zone agricole, située entre l’autoroute et le village, qu’il aurait donc aussi fallu compenser.
La Verrerie verra également sa gare transformée entre 2021 et 2024, précise Martial Messeiller, «mais elle ne devrait pas être déplacée». L’adaptation de la halte de Remaufens et le repositionnement de la gare de Châtel-Saint-Denis sont, eux, prévus dans le plan de financement 2017-2020. Quant à la gare de Bossonnens, son déplacement est pour l’heure fixé au-delà de 2024.

 

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A Bossonnens, un train de retard


Déplacer la gare dans la zone jouxtant le tennis. Ce vieux souhait du Conseil communal de Bossonnens devrait rester à l’état de souhait encore longtemps. Le projet n’est en effet inséré ni dans le plan de financement ferroviaire 2017-2020 de la Confédération, ni dans le suivant, couvrant la période 2021-2024. «Avant cette date, nous n’aurons pas les fonds nécessaires, explique Martial Messeiller, porte-parole des Transports publics fribourgeois (TPF). Pour l’heure, ce projet se trouve encore au stade de pré-étude. La route cantonale, les passages à niveau et le terrain escarpé compliquent la donne.» Les quais de la gare actuelle seront toutefois provisoirement mis aux normes de la Loi sur l’égalité pour les handicapés «dans la tranche 2021-2024». «Il faudra pour ce faire compter entre 1 et 3 millions de francs, financés par la Confédération», précise Martial Messeiller.
La nouvelle gare, déplacée, ne verra donc pas le jour avant 2025 au plus tôt. Ce qui place Bossonnens en dernière position sur le calendrier veveysan des TPF. De quoi faire enrager le syndic Jean-Marie Pilloud: «Nous ne sommes pas d’accord d’attendre jusque-là et nous allons nous battre pour faire entendre notre voix.» Car, en attendant, la révision du Plan d’aménagement local et le développement du centre du village sont au point mort. Quant au projet de traversée du village (Valtraloc), il est suspendu depuis plus d’un an. «Impossible de construire quoi que ce soit sans connaître l’emplacement de la future gare et le tracé de la ligne. Il est hors de question de ne pas pouvoir planter un clou pendant quinze ans encore», peste Jean-Marie Pilloud, qui relève qu’une séance avec les TPF, l’Office fédéral des transports et le canton sera prochainement organisée. FP

 

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