En raison d’un marché à l’exportation difficile, en particulier en France, l’Interprofession décide de réduire drastiquement les quantités.
PAR JEROME GACHET
Les temps sont durs pour les fromages suisses. L’Interprofession du gruyère AOP (IPG) vient en effet de demander à ses producteurs de resserrer les quantités de 10% sur l’ensemble de l’année. Et ce n’est pas la première fois qu’une telle mesure est exigée: en juillet 2015, l’IPG avait déjà réclamé une baisse de 3,5% en raison du franc fort et de la canicule. En 2016, la situation était censée s’améliorer avec une diminution prévue de 3%.
Le tableau s’est noirci lors des mois de décembre et de janvier, particulièrement mauvais. «C’est surtout le marché français qui nous pose problème. Il y a quatre ans, nous y avons exporté quelque 2200 tonnes. Ce chiffre est tombé à 1500 tonnes et, cette année, nous allons nous retrouver autour de 1300 tonnes», soupire le directeur de l’IPG Philippe Bardet.
Comment expliquer cette chute? La force du franc face à l’euro joue forcément un rôle, mais n’explique pas tout. «Je pense qu’il y a aussi un réflexe “achetez français” qui nous dessert. Sans oublier l’arrivée sur le marché de produits industriels très bon marché.»
Philippe Bardet explique que cette diminution de 10% sur les quantités à produire intervient suffisamment tôt dans l’année de manière à pouvoir garder le contrôle de la situation. Il n’exclut pas que la mesure soit levée en cas d’amélioration, même si cela est peu probable.
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