La présaison, cette course avant la course

| jeu, 14. avr. 2016

Le championnat du monde d’endurance reprend ses droits ce dimanche à Silverstone pour Benoît Morand et son équipe, le RGR Sport by Morand. La période de mise au point s’est révélée intense pour l’écurie mexicano-fribourgeoise, qui a dû apprivoiser sa nouvelle monoplace, la Ligier JS P2.

PAR QUENTIN DOUSSE

«Nous som­mes prêts. Maintenant, l’est-on à 100%? C’est toujours difficile à dire...» S’il sait mesure garder, Benoît Morand n’en reste pas moins ambitieux pour cette nouvelle saison en championnat du monde d’endurance. Il faut dire que depuis le dernier drapeau à damier, en novembre à Bahreïn, 150 jours ont passé. Et un travail considérable a été abattu par le RGR Sport by Morand pour être au point ce dimanche à Silverstone, théâtre du lancement de sa saison en LMP2.
Bref retour en arrière: février dernier, le Tourain Benoît Morand annonce la couleur pour sa deuxième saison en championnat du monde d’endurance LMP2. Vert, blanc, rouge, le Gruérien et son staff rejoignent le pilote et promoteur mexicain Ricardo Gonzalez pour fonder l’écurie RGR Sport by Morand. Avec également Filipe Albuquerque et Bruno Senna au volant de la JS P2 de Ligier, une monoplace titrée en 2015, l’équipe mexicano-fribourgeoise présente des ambitions tant élevées que légitimes.


Apprivoiser la monoplace
Mais le plus dur restait à faire pour Benoît Morand et son staff: apprivoiser la JS P2 développée par les Français d’Onroak Automotive. Pour ce faire, trois professionnels du groupe Ligier ont soutenu l’écurie tout au long de la préparation de saison.
Une période cruciale articulée en deux temps. Le premier s’est déroulé début mars au nord de l’Espagne, sur le circuit d’Aragon. Quatre jours de travail qualifiés «d’intenses» par le manager Benoît Morand: «Nous avon énormément roulé, près de 2500 kilomètres au total. De prime abord, il s’agissait de dégrossir les réglages mécaniques pour apprivoiser cette Ligier. Nous avons aussi collaboré avec les Américains d’ESM, également sur une JS P2, pour gagner du temps durant cette phase.»
C’est ainsi que l’expérience des trois pilotes a joué un rôle prépondérant dans la mise au point. «Avec de tels professionnels, deux tours de piste suffisent pour identifier le problème, poursuit le Gruérien de 57 ans. Les retours sont complets et détaillés. C’est un autre niveau. Nous avons aussi bien travaillé avec Filipe Albuquerque, qui dispose d’une solide expérience chez Audi.»


La mécanique a tenu bon
A peine le temps de retrouver son stamm au Marly Innovation Center, le RGR Sport by Morand est reparti dans le sud de la France, au Castellet, pour un prologue servant de deuxième phase de réglages. L’objectif? Approfondir les connaissances de la monoplace, «sans chercher forcément la performan­ce». «Compte tenu des spécifications et de la nouvelle structure de nos pneus (Dunlop), nous avons planché sur la compréhension au pilotage. Puis, nous avons effectué les premiers long run de la saison, de 45 minutes à une heure. Nous étions satisfaits, d’autant que nous n’avons pas eu d’ennui mécanique durant ces deux jours.»
S’en est suivi le dernier rush avant le départ pour Silver­stone. Le staff s’est alors affairé au démontage complet de la monoplace fermée, avant l’installation du nouveau moteur pour le jour J, ce dimanche. Le camion, lesté de près de sept tonnes de matériel, a lui mis le cap sur l’Angleterre ce lundi. «Tout est finalement prêt dans les temps», souffle le manager. La première course, contre le temps, a été remportée par le RGR Sport by Morand. Aux
pilotes désormais de faire fructifier le travail de leur staff, dimanche sur l’asphalte britannique.

 

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«Une plus grande pression»


Votre rôle de manager a-t-il changé au sein de cette nouvelle structure à l’accent mexicain?
Benoît Morand: Même si la recherche de financement continue, j’ai effectivement vécu un tout autre début de saison. Le stress n’est pas le même que l’an dernier. Mon travail est davantage axé sur le management sportif. Je dois contrôler et coordonner le tout. La pression? Elle est plus grande, évidemment, et cela me plaît. Nous sommes conscients d’avoir tout entre les mains pour bien faire. Sous le feu des projecteurs, nous savons aussi que la moindre erreur sera remarquée de tous.  

Quel est l’objectif du RGR Sport by Morand, dimanche à Silverstone?
Nous y allons pour la gagne dans notre catégorie, la LMP2. Mais cela reste du sport, il faut donc savoir rester fier et humble. En réalité, la seule inconnue concerne la météo. Trois jours de pluie sont annoncés et il y a toujours passablement d’aquaplaning sur ce circuit. Il faudra être vigilant, d’autant que nous n’avons pas encore testé nos pneus pluie cette année.

Où se situe votre écurie vis-à-vis de la concurrence dans ce championnat LMP2?
Nous sommes l’un des favoris, mais pas le favori. Les Français d’Alpine, les Russes sur leur Oreca 05 ou encore  les Américains d’ESM figurent parmi les candidats sérieux. Nous l’avons vu au Castellet, d’autres équipes seront aussi à la bagarre. Il subsiste néanmoins bien des inconnues sur la valeur de nos adversaires. Nous en saurons assurément plus après Silverstone. QD

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