Le bénévolat? «La plupart des chœurs jouent le jeu»

| jeu, 12. mai. 2016

La fête fribourgeoise des chorales, Tutticanti, s’apprête à investir le centre-ville bullois. Les préparatifs vont bon train. Jean-Pierre Doutaz, président du comité d’organisation, fait le point sur la billetterie et la recherche des bénévoles.

PAR FRANCOIS PHARISA

Plus de 4000 chanteurs inscrits, deux fois plus de voitures attendues et 1,17 million de francs de budget. Les chiffres de Tutticanti, la fête fribourgeoise des chorales, témoignent de l’importance de l’événement qui attend le chef-lieu gruérien, du mercredi 25 au dimanche 29 mai. A deux semaines du coup d’envoi, Jean-Pierre Doutaz, président du comité d’organisation, également syndic de Gruyères et député, ne se dit «pas vraiment stressé», assurant que «tout est sous contrôle». Il reçoit La Gruyère dans son atelier d’ébéniste, à Epagny, pour faire le point sur les préparatifs.

A deux semaines du lancement de la manifestation, que reste-t-il à faire?
Nous sommes quasiment prêts. Le rush de la mise en place des infrastructures approche. La construction de la tente des concerts et de la cantine, sur la place du Marché, commencera jeudi prochain. La première pourra accueillir 900 personnes, la seconde environ 1200. Tout est sous contrôle, sous réserve de petits détails. Le dernier point à suivre de près concerne l’engagement des bénévoles.

Une tâche plus difficile que prévue…
Nous savions qu’elle serait compliquée et que le timing serait serré. Nous avons demandé aux chœurs gruériens de trouver les volontaires nécessaires. Mais tant que leurs membres ne connaissaient pas leur programme de chant pendant la manifestation, ils ne souhaitaient pas s’engager. Depuis mi-mars, les ordres de passage sont connus et les inscriptions augmentent. Il y a actuellement 480 bénévoles. Or, il faudrait 550 personnes. Nous allons recontacter les chœurs partenaires. Mille cent tranches horaires de trois heures sont réparties. Nous comptons sur eux. Car, si la manifestation se déroule bien et que le résultat est positif, nous rendrons la caution à la Fédération fribourgeoise des chorales et redistribuerons le bénéfice entre les 26 chœurs partenaires.

Il y a 43 chœurs en Gruyère. A peine plus de la moitié se sont donc portés volontaires…
Nous sommes déjà contents qu’il y en ait 26. Certains chœurs ont décliné notre proposition, parce qu’ils organisaient déjà une manifestation cette année et ne voulaient pas trop en demander à leurs membres. La plupart des sociétés jouent le jeu. Mais d’autres peinent encore à trouver quelques bénévoles.

Ce n’est que la deuxième fois que la fête des chorales s’organise sous cette forme, en réunissant toutes les associations de chant du canton. Est-ce que vous vous êtes inspirés de l’organisation romontoise de 2011?
Nous avons rencontré le comité d’organisation de Romont au début de nos préparatifs. Cet entretien a été très utile. Il nous a conseillé de centraliser la manifestation sur un même lieu. Parce qu’à Romont, où la fête était éclatée, il avait manqué ce supplément d’âme. Les gens allaient au concert à Siviriez, puis rentraient chez eux, plutôt que de revenir sur la place de fête à Romont. Assez rapidement, la place du Marché, à Bulle, s’est imposée. Tous les lieux qui accueilleront des concerts y seront concentrés. Nous voulons créer un village des chanteurs, un peu comme le village olympique. Ce choix de la centralisation coûte néanmoins un peu plus cher. Nous n’avons pas calculé la différence, mais je pense qu’elle doit avoisiner les 100000 francs. Mis à part cela, nous nous sommes relativement peu reposés sur l’expérience de Romont. L’envergure de la fête est telle – plus de 4000 chanteurs, contre 1800 en 2011 – que nous sommes contraints de penser autrement.

Comment s’organiseront les parkings?
Nous attendons 2000 à 2500 voitures par jour. Elles seront dirigées vers la zone industrielle de Planchy, où sera aménagé le parc officiel. Des bus navette feront la liaison avec le centre-ville toutes les dix minutes. Le parking coûtera trois francs, y compris la navette.

Le budget est-il toujours le même qu’annoncé précédemment, à savoir 1,17 million de francs?
Oui, il n’a pas changé. Les dons et le sponsoring ont permis de récolter entre 375000 et 400000 francs.

Les billets s’écoulent-ils conformément aux attentes?
Le spectacle Grevîre est ven-du à 40%. Et les concerts payants, entre 10% et 25%. Dans notre budget, nous avons compté un taux de remplissage de 80%, mais évidemment nous espérons atteindre les 100%. Avec la publicité de ces jours prochains et le début de la manifestation qui approche, les ventes devraient augmenter rapidement.

Les chœurs, ceux d’églises en particulier, peinent à recruter. Ce Tutticanti doit leur servir de vitrine…
Effectivement, la fête doit être aussi populaire et rassembleuse que possible et, surtout, ne pas être réservée aux seuls chanteurs. Si elle peut susciter des envies chez les jeunes notamment, tant mieux. La cérémonie d’ouverture, une nouveauté, se veut d’ailleurs originale et dynamique. Et elle sera gratuite, afin d’attirer un large public, pas seulement composé d’initiés. Elle durera quarante-cinq minutes et prendra place entre l’Hôtel de Ville et Notre-Dame-de-Compassion. Son thème, «Entre terre et ciel», mêle la tradition et la créa-tion, les deux composantes de Tutticanti. Au programme notamment: des prestations d’accordéonistes et de choristes, des enfants chantant a cappella depuis les fenêtres du château, des slackliners se produisant sur une corde tirée entre l’Hôtel de Ville et le château ainsi que des lutteurs faisant des démonstrations. Il y aura des discours aussi, mais promis, ils seront brefs. En cas de pluie, la cérémonie se déroulera sous la tente des concerts, dans un format raccourci.

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