Une dernière chance pour l’Hôtel Vital

sam, 07. mai. 2016

Lors de son lancement en 2012, le projet de l’Hôtel Vital & Spa, aux Paccots, entièrement dédié aux personnes à mobilité réduite, avait créé l’enthousiasme. Quatre ans plus tard, il est au point mort, faute de financement. Son unique investisseur espère le faire renaître sous une autre forme.

PAR FRANCOIS PHARISA

Damien Colliard, syndic de Châtel-Saint-Denis, fait sien le vœu de son prédécesseur, François Genoud, de doter la région châteloise d’un nouvel hôtel. Afin de combler une offre moribonde et ainsi stopper la chute des nuitées dans le district. «Je lance un appel aux investisseurs», a-t-il affirmé, à l’issue de l’assemblée de l’Office du tourisme de Châtel-Saint-Denis, des Paccots et la région, lundi à Remaufens.
Des investisseurs qui font cruellement défaut ces dernières années. Aux Paccots, le cas de l’Hôtel Vital & Spa, établissement 3 étoiles entièrement conçu pour l’accueil des personnes à mobilité réduite et projeté à la place de l’ancien Hôtel Corbetta, est en cela exemplaire. «Malgré toutes nos recherches, les 60% de fonds propres requis, soit 7,2 millions de francs, n’ont pas été trouvés», concède Michel Chevalley, préfet. Mandat a aussi été donné au cabinet d’audit financier Ernst & Young de dénicher des investisseurs potentiels. En vain. Personne n’a souhaité prendre part à l’aventure.
«Je suis la seule personne à avoir investi de l’argent pour le moment dans ce projet», relève Gilbert Coquoz. Le promoteur et unique actionnaire de la société Hôtel Corbetta SA, créée pour l’occasion, déplore un manque de soutien de la part de la commune et de la préfecture. «Face au mur devant lequel nous nous trouvions, cela fait effectivement deux ans que nous avons baissé les bras», reconnaît le préfet. Damien Colliard, syndic, souligne que la commune n’a jamais été officiellement partie intégrante au projet. «Le syndic a participé à la task force mise en place pour trouver des investissements, mais pas au nom de la commune.»
L’histoire avait pourtant commencé sous les meilleurs auspices. Comme le rappelle Michel Chevalley: «Un groupe de travail avait été créé dans le contexte du succès que rencontrait Loisirs pour tous (une fondation qui s’engage pour offrir des activités sportives et de loisirs aux personnes handicapées). Nous souhaitions proposer une carte touristique différente. Quelque chose de tout nouveau. L’idée paraissait bonne.» Mais le tout mobilité réduite a fait peur et a freiné les investisseurs.


Des investisseurs étrangers
Gilbert Coquoz n’a pas dit son dernier mot. «Le projet n’est pas mort. Il va évoluer.» Ainsi, l’établissement gagnerait une étoile supplémentaire et ne proposerait, sur les 40 chambres prévues, qu’un quart de celles-ci adaptées aux personnes à mobilité réduite.
«Je devrais avoir trouvé le financement d’ici à juillet. Des partenaires étrangers sont d’accord de s’impliquer.» Il ne souhaite pas dévoiler leur nom, tant que rien n’est signé. Il assure néanmoins que ces derniers sont «des gens sérieux» et désirent «monter une nouvelle chaîne d’hôtels en Suisse». Il écarte ainsi un scénario semblable à celui de L’Ermitage, aux Paccots. L’homme d’affaires géorgien, seul propriétaire depuis 2012, n’a jamais tenu ses promesses d’agrandissement.
Avec l’aide de ces investisseurs, 50% de fonds propres pourraient être réunis, soit 6,5 millions de francs. «Cela devrait suffire pour obtenir un accord avec une banque.» Gilbert Coquoz espère ainsi pouvoir démolir l’ancien Hôtel Corbetta avant l’hiver et attaquer le nouveau chantier au printemps 2017. Et si ces investisseurs ne signent pas? «Je me dirigerai vers un projet d’appart’hôtel.»
Pas au courant des négociations en cours, Michel Chevalley et Damien Colliard voient d’un bon œil toute solution permettant d’améliorer l’offre hôtelière aux Paccots. Et le premier d’ajouter: «Pour ainsi ne plus compter que sur le seul “pseu­do-hôtel” qu’est devenu L’Ermitage.»

 

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Le recul des nuitées continue


Devant ses membres réunis en assemblée, lundi soir à Remaufens, l’Office du tourisme de Châtel-Saint-Denis, Les Paccots et la région (OT) a dressé l’amer constat de la diminution des nuitées dans le district. Et ce, pour la septième fois consécutive. En 2015, leur nombre s’est élevé à 87283, soit une baisse de 4,6% par rapport à l’année précédente. Celle-ci grimpe même jusqu’à 30% comparativement à l’exercice 2004. Les deux principales raisons avancées pour expliquer ce recul sont toujours les mêmes. D’abord, beaucoup de chalets sont désormais habités à l’année et ne sont donc plus de simples résidences secondaires, entraînant une baisse des taxes de séjour. Ensuite, le manque d’offres d’hôtellerie dans la région.
L’OT qualifie néanmoins l’année 2015 de bon cru. Il met en avant l’attractivité de son «produit phare»: les sentiers gourmands. «Plus de 1300 personnes ont sillonné ces quatre itinéraires, ce qui correspond à une augmentation d’un tiers par rapport à 2014», précise Stéphanie Morandi, responsable animation et produits touristiques. Inauguré le 20 juin dernier, le parcours thématique Rand’eau a également rencontré un «franc succès», selon Sophie Reymond, directrice. Le site internet a été visité près de 273000 fois (750 fois par jour). «C’est 15000 fois de plus qu’en 2014», relève Marilyne Waeber, collaboratrice Web. La page Facebook a gagné, elle, 600 fans en un an (2200 aujourd’hui).
Le compte de fonctionnement affiche un léger bénéfice de 1300 francs, pour un total de charges de 343500 francs. Il a été accepté à l’unanimité des membres présents. De même que le budget 2016, qui table sur un résultat équilibré, pour des dépenses de 432400 francs. La différence de charges s’explique par la rénovation du bureau d’information aux Paccots, ouvert depuis une semaine maintenant, et l’engagement d’une nouvelle collaboratrice pour sa gestion.


32 mio par année pour la Veveyse
Les retombées économiques annuelles du tourisme dans le district s’élèveraient à 32 millions de francs. C’est ce qui ressort d’une étude en cours menée par l’Observatoire fribourgeois du tourisme, en collaboration avec la HES-SO Sierre, que Thomas Steiner, directeur de l’Union fribourgeoise du tourisme, a brièvement présentée à l’issue de l’assemblée. Ce montant représente 3% du total que drainerait le tourisme dans tout le canton, soit 1,3 milliard de francs. Pour comparaison, la Gruyère pèserait près de 374 millions de francs. FP

 

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