Le contournement de Romont se précise

| mar, 21. juin. 2016

Le Conseil d’Etat donne la priorité à huit projets de route de contournement. Pour celui de Romont, un crédit de 5 mio de francs sera sollicité auprès du Grand Conseil pour les études et les acquisitions de terrain.

PAR YANN GUERCHANIK

Mobilité. Directeur de l’aménagement, de l’environnement et des constructions (DAEC), Maurice Ropraz a présenté lundi matin à la presse les dernières décisions prises par le Gouvernement fribourgeois pour développer ses infrastructures de mobilité. Une vision politique qui suppose des investissements massifs: «Suivant les variantes qui seront choisies, il est question d’investir un demi-milliard durant la prochaine décennie», relève Maurice Ropraz.


Crédit de 5 mio sollicité
Le conseiller d’Etat le résume: «Le boom démographique que connaît notre canton est appelé à se poursuivre. On parle d’une croissance de près de 45% d’ici à 2045, ce qui ferait passer notre population de 309000 habitants à 436000. Le cap des 400000 habitants pourrait être franchi dès 2032.» Autant dire qu’il faudra anticiper en termes d’infrastructures, qu’il s’agisse de transports publics, de mobilité douce ou de réseau routier.
C’est surtout ce troisième axe que le Conseil d’Etat a mis en avant ce lundi. Trois projets concentrent ses efforts (lire ci-dessous), tandis que cinq autres sont déclarés prioritaires et vont faire l’objet d’études. Parmi ces derniers figure le contournement de Romont. Le Conseil d’Etat sollicite auprès du Grand Conseil un crédit de 5 mio pour mener son étude (3,5 mio) et acquérir les terrains nécessaires (1,5 mio, y compris les remaniements parcellaires).


Une route de 2678 m
Alors qu’en 2013 on prévoyait le contournement de la ville par l’ouest, c’est finalement une variante passant à l’est qui est aujourd’hui privilégiée, suivant en cela les vœux de la commune. Long de 2678 m, ce tracé rejoint, au nord, la route de Fribourg au niveau du giratoire des Chavannes. Et au sud, la route de Lausanne au niveau du «carrefour Nespresso».
Selon la DAEC, entre 7500 et 10000 véhicules par jour emprunteraient cette route de contournement, de quoi délester certains axes de 50 à 60% du trafic de transit. Mais il faudra surmonter bon nombre de contraintes: le cours d’eau de la Glâne, le ruisseau Sainte-Anne, la ligne de chemin de fer TPF, les routes existantes ou encore la présence de zones résidentielles.


Avec une piste cyclable
A noter que le projet prévoit la réalisation d’aménagements cyclables (bandes et piste) depuis le carrefour des Chavannes jusqu’à la route de la Parqueterie. Par ailleurs, deux variantes ont été analysées concernant le tronçon sud du tracé (entre la route de la Parqueterie et la route de Lausanne).
Il faudra notamment se déterminer sur la profondeur du passage sous la ligne TPF. Ou encore choisir entre l’aménagement d’une butte antibruit (entre la route cantonale et les quartiers du Pré, de la Grange et en Bouley) et une tranchée couverte qui traverserait le chemin de Saint-Anne.


Pas avant 2021
Pour construire cette route de contournement, la DAEC articule des chiffres allant de 35,3 mio à 45,2 suivant les variantes choisies. Quant aux emprises de terrains nécessaires, elles sont évaluées à 5 ha, dont 1,6 en surfaces d’assolement. Si tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes, un crédit de construction serait demandé au Grand Conseil à la fin 2020 et les travaux débuteraient l’année suivante.

 

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Parmi les 26 projets analysés ces dernières années, le Gouvernement fribourgeois a choisi ses priorités. Il relance d’abord la liaison Marly-Matran. Fort d’un crédit d’étude de 6,63 mio de francs voté en 2006, le projet ne devait se réaliser qu’à l’horizon 2030, la charge maximale de trafic étant fixée à 20000 véhicules par jour. Or, cette limite sera rapidement franchie avec la création du Marly Innovation Center et le développement de l’Agroscope de Grange-neu­ve.
Un comité de pilotage sera donc nommé dans le courant de l’été pour mettre en œuvre cette liaison sans délai.
Le projet de contournement de Guin sera, quant à lui, réactivé dès que la Confédération aura approuvé les plans d’achèvement de la liaison autoroutière Birch-Luggiwil (probablement en 2018).
Sur le pont du Tiguelet en 2018
Autre décision: le Conseil d’Etat demande un crédit de 17 mio de francs pour la réalisation de la route de contournement de Givisiez, qui implique la construction du pont du Tiguelet. Le Grand Conseil devrait se prononcer cet automne et la mise en service du pont est prévue pour la fin 2018.
Plus lointains, cinq projets de route de contournement ont par ailleurs été sélectionnés. En plus de Romont, figurent Belfaux, Courtepin, Neyruz et Prez-vers-Noréaz. Le Conseil d’Etat sollicite auprès du Grand Conseil un crédit de 26,7 mio pour l’ensemble des études et acquisitions de terrains. Il s’agira ensuite de demander au Législatif des crédits de réalisation (fin 2020 au plus tôt). Les premiers travaux pourraient démarrer en 2021, selon un calendrier optimiste. YG

 

 

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