Pour Françoise Perroud, seuls les résultats comptent

| jeu, 04. aoû. 2016

Les jeux Olympiques de Rio de Janeiro commencent officiellement demain soir. Sur place, la Châteloise Françoise Perroud œuvre en coulisse, assurant la gestion et la diffusion de tous les résultats aux médias. En plein rush des derniers préparatifs, elle revient sur son rôle de responsable.

PAR FRANCOIS PHARISA

Des noms d’athlètes, des temps chronométrés, des classements. Pendant les deux prochaines semaines, médias et spectateurs du monde entier vont se gorger de statistiques et de résultats, tous transmis en temps réel depuis le Centre des opérations technologiques des jeux Olympiques et Paralympiques. C’est dans ces locaux de 800 m2, au centre-ville de Rio de Janeiro, que travaille la Châteloise Françoise Perroud, 41 ans, en tant que responsable du département résultats au sein du comité d’organisation de Rio 2016. Sous ses directives, une équipe de 110 collaborateurs, secondée par un millier de bénévoles. Interview.

Comment vous êtes-vous retrouvée à travailler pour le comité d’organisation de Rio 2016?
Ce sont en fait mes quatrièmes Jeux. Ma première expérience remonte à 1998, à Nagano. J’avais 23 ans. Je m’y suis rendue en tant que volontaire et puis j’ai été engagée pour toute la durée de la compétition dans le service des technologies de l’information. Mon rôle était celui de testeur-analyste des systèmes de diffusion des résultats. J’ai adoré.
Une fois mes études en technologies de l’information et de la communication à Lausanne terminées, je suis partie pour les Jeux d’hiver de Salt Lake City (2002), où je suis également parvenue à me faire engager, d’abord comme bénévole puis comme employée. J’ai ensuite collaboré avec la société Atos, dont les systèmes informatiques permettent de diffuser les résultats des compétitions sportives. J’ai ainsi participé à la Coupe du monde de football au Japon et en Corée (2002), ainsi qu’aux Jeux d’été à Athènes (2004). Entre 2005 et 2007, j’ai travaillé une première fois à Rio, dans le cadre des Jeux panaméricains. Puis, j’ai pris part aux Eurofoot en Suisse et en Pologne. Grâce à ces expériences et à mon précédent passage au Brésil, j’ai pu revenir pour ces Jeux.

En quoi consiste votre mandat?
Nous recueillons et envoyons les résultats de toutes les épreuves en temps réel aux médias du monde entier: chaînes télévisées, sites internet, applications mobiles, journaux. Nous travaillons étroitement avec nos partenaires: Omega, qui assure le chronométrage et les scores sur site, et Atos, qui fournit le système de diffusion d’informations.

Comment vous êtes-vous préparés?
Près de 200000 heures de tests de tous les systèmes de gestion et de diffusion des résultats ont été menés dans un laboratoire spécialisé. Nous avons simulé les différentes compétitions et leurs résultats étaient compilés puis relayés, exactement comme nous le ferons ces prochains jours. En outre, depuis juillet 2015, nous avons participé à tous les événements sportifs qui se sont déroulés sur les sites olympiques. Nous avons donc pu tester les systèmes pendant des compétitions bien réelles avec de vrais athlètes.
Depuis quelques jours, nous peaufinons les derniers réglages. Les équipements de chronométrage et de résultats sur site sont en train d’être mis en place. Nous vérifions leur connectivité avec les ordinateurs, les imprimantes et tous les appareils informatiques.

Une discipline pose-t-elle davantage de problèmes que les autres?
Toutes les disciplines ont leurs challenges. Celles qui se déroulent en extérieur sont tributaires des conditions météorologiques. Les compétitions sur route, comme le cyclisme, sont difficiles à préparer, parce qu’elles nécessitent le blocage de rues entières pour installer les points intermédiaires notamment. D’autres disciplines sont compliquées de part le nombre d’événements qu’elles génèrent, telles l’athlétisme et la gymnastique. D’autres encore durent pendant deux semaines, réclamant un grand nombre de volontaires.

Quel serait le scénario catastrophe du point de vue de votre département?
Une perte de connectivité ou une coupure d’énergie prolongées seraient évidemment problématiques. Manquer de volontaires nous inquiète aussi. Un millier de bénévoles se sont annoncés, mais seront-ils tous là à l’endroit et au moment demandés? Certains ne viendront peut-être pas, d’autres arriveront en retard. Il y a une part d’imprévisibilité.

Depuis les Jeux de Nagano, l’évolution des systèmes de résultats doit être énorme…
Oui, les systèmes sont plus efficaces et beaucoup plus rapides. Mais globalement, le travail reste le même: recueillir les scores et les transmettre aux médias. Les téléphones portables ont également fait évoluer les approches. Les utilisateurs qui se renseignent uniquement via leur mobile sont de plus en plus nombreux. Il faut en tenir compte.

Comment est l’ambiance en ville?
J’ai de la peine à répondre, car, ces dernières semaines, j’ai travaillé sept jours sur sept. Je suis un peu dans une bulle. Je n’ai pas eu le temps de sortir avec des personnes non impliquées dans l’organisation des Jeux. Je ne me rends donc plus bien compte de ce qui se passe en ville.

Dans les médias européens, il est beaucoup question des retards des travaux, au village olympique notamment, et du virus Zika. Qu’en est-il sur place?
Des amis m’ont dit qu’il y avait ces retards, mais je n’en sais pas plus. Quant à Zika, franchement, nous n’en parlons pas. C’est l’hiver actuellement, il n’y a donc pas beaucoup de moustiques. C’est étonnant d’entendre que certains athlètes préfèrent ne pas venir aux jeux en raison de Zika…

Quels sont vos projets une fois les jeux Paralympiques terminés mi-septembre?
(Elle rigole). Je n’en ai aucune idée!

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