Une oasis de verdure poussera bientôt au centre de Bulle

| mar, 30. aoû. 2016

Le bureau lauréat du MEP des Jardins de la Cité entend relier les espaces verts du Musée gruérien, du château, du Cabalet et des Capucins. Les jardins de Sainte-Croix feront partie de l’ensemble. Critiquée pour son développement, la ville de Bulle se doterait ainsi d’un vaste espace vert. Les aménagements de la place du Cabalet seront rasés.

Par JEROME GACHET

PROJET. Si, si, il y a des espaces verts à Bulle. Il s’agit juste de les trouver… et d’y avoir accès. Deux faits récents ont changé la donne. En 2012, le Conseil général de Bulle décidait de racheter l’Institut Sainte-Croix à la Congrégation qui y était installée jusque-là. Et il y a deux ans environ, le Conseil de paroisse faisait part de son intention d’ouvrir au public les jardins des Capucins, dont il est le propriétaire depuis une quinzaine d’années.
C’est là qu’est née l’idée, au sein du Conseil communal d’alors, de repenser globalement cette zone. En offrant aux Bullois, qui étouffent sous le béton, une oasis de verdure, sorte de mini Central Park au cœur de la ville.
«Les gens voient beaucoup de constructions ces temps, notamment pour des infrastructures dont nous avons besoin. Je vois ce projet comme une mesure d’accompagnement à ce développement, avec la création d’espaces libres», résume Johanna Gapany, conseillère communale responsable des sports et des espaces publics.
Les limites de l’exercice
Car en additionnant la terrasse du Musée gruérien, les douves du château, le jardin du préfet, la place du Cabalet, les jardins de Sainte-Croix et quelques jardins privés, c’est une zone verte de près 20000 m2 que l’on trouve entre la rue de la Condémine et la place du Marché.
C’est dans cette perspective que le Conseil communal a initié, en mars 2015, un mandat d’études parallèles (MEP). Hier, devant la presse, le nouvel Exécutif de Bulle a rendu public le nom du vainqueur parmi les cinq bureaux en lice. Il s’agit des Zurichois d’ASP Landschaftsarchitekten SA qui proposent de relier les espaces entre eux, de les requalifier et de les rendre plus faciles d’accès. Cela tout en conservant les structures existantes (voir ci-dessous). L’exercice a ses limites, puisqu’un jardin privé – et qui le restera – sépare les jardins des Capucins et ceux de Sainte-Croix.
Prochaine étape: une demande de crédit auprès du Conseil général. «Mais avant cela, nous devrons répondre au postulat concernant la création d’un parking souterrain d’envergure à Bulle», expose le syndic Jacques Morand. Comme conseiller général, il faisait lui-même partie des cosignataires. Si la décision n’est pas arrêtée, un parking sous la place du Marché paraît cependant peu compatible avec le projet présenté hier.
La réalisation des Jardins de la Cité se fera quoi qu’il en soit par étapes. Président du Conseil paroissial, Jean-Bernard Repond paraît bien décidé à aller de l’avant. Il envisage de demander un crédit à son assemblée début 2017. Les travaux pourraient ainsi débuter aux Capucins l’été prochain et se terminer au printemps 2018.
Pour le site de Sainte-Croix, ce calendrier est également envisageable, enchaîne Jacques Morand. En revanche, la transformation de la place du Cabalet ne se fera pas tout de suite.
Mise aux normes difficile
A ce sujet, le bureau gagnant propose de supprimer le labyrinthe et la fontaine. «Parce que c’est le seul endroit où nous pouvons bénéficier d’une vaste pelouse», expose Elodie Rué, d’ASP Landschaftsarchitekten. Mais aussi, poursuit-elle, parce qu’il serait très difficile de remettre cet espace de jeux aux normes actuelles. Pour rappel, le labyrinthe de béton aux arêtes affûtées avait été diversement apprécié lors de sa création, à la fin des années 1990.
De nombreux points restent ouverts. Le projet est amené à évoluer avec le temps. Aucun budget n’a par exemple été articulé. En attendant, le public pourra flâner dans tous ces endroits lors de la Journée du patrimoine, les 10 et 11 septembre.


Le projet lauréat MEP des Jardins de la Cité sera exposé dans le hall du Musée gruérien du 1er au 18 septembre aux heures d’ouverture de la bibliothèque et du musée. Entrée libre

 

Légende photo

1. Les jardins de l’Institut Sainte-Croix. Désormais propriété de la commune, ils seront bientôt ouverts au public. Cet espace sera découpé de manière à servir à des événements variés. Selon Elodie Rué, d’ASP Land-schaftsarchitekten, il sera possible d’y dresser une tente ou un chapiteau. Une certaine surface sera probablement réservée pour un restaurant de plein air tenu par le Centre de formation professionnelle et social du château de Seedorf. Pour rappel, cette institution doit prochainement s’installer dans le bâtiment. Les places de stationnement seront conservées.
2. Jardin privé. Il n’est pas concerné par le projet. Aucun accès direct ne reliera les jardins de Sainte-Croix et ceux des Capucins.
3. Les jardins des Capucins. Entre les mains de la paroisse de Bulle depuis le début des années 2000, ils seront également accessibles au public. Selon le MEP, ils serviront avant tout de jardins «travaillés» pour les plantes médicinales, aromatiques, etc. Ils pourraient être utilisés dans différents projets, notamment scolaires. Il est prévu qu’un verger libre remplace le jardin des petites graines. Un lieu qui, comme le souhaitaient les capucins au moment de leur départ, devra être propice à la méditation et à la prière. Il sera d’ailleurs fermé durant la nuit.
4. La place du Cabalet. Parmi les idées forces du MEP, la création d’une grande pelouse. Dans le périmètre déterminé, la place du Cabalet est la seule qui s’y prête vraiment (64 mètres sur 28 mètres environ). Cela signifie que les aménagements actuels (labyrinthes et fontaine) n’y survivront pas. En revanche, l’oratoire, qui témoigne de la présence passée du cimetière, sera maintenu.  
5. La terrasse du Musée gruérien. L’idée sera de relier de manière optimale l’institution à la place du Marché. Le chemin existant est pentu et en mauvais état selon les endroits. Quand le projet sera réalisé, il permettra
aux personnes à mobilité réduite de s’y déplacer grâce à une pente plus douce. Enfin, un bassin d’eau séparera
la pelouse du Cabalet de la terrasse minérale du musée.
6. Les douves du château et le jardin du préfet. Ils seront eux aussi revalorisés, mais dans un deuxième temps. Le bureau lauréat du MEP propose même d’aménager un chemin permettant de faire le tour du château. Mais ce n’est encore que de la musique d’avenir.

Ajouter un commentaire

CAPTCHA
Cette question est pour tester si vous êtes un visiteur humain et pour éviter les soumissions automatisées spam.

Annonces Emploi

Annonces Événements

Annonces Immobilier

Annonces diverses