La Gordon Bennett partira dimanche

| sam, 17. sep. 2016

La Gordon Bennett, la plus ancienne compétition aéronautique, se déroule cette année à Gladbeck, en Allemagne. Son départ, prévu jeudi, a été reporté pour cause de météo défavorable. Reportage depuis La Mecque du ballon à gaz.

PAR XAVIER SCHALLER

Le soleil brillait sur Gladbeck, les poneys broutaient au pied des terrils et les éoliennes tournaient tranquillement. Les conditions semblaient idéales dans le district de Düsseldorf pour l’aéronautique. Pourtant, jeudi en fin d’après-midi, l’annonce est tombée: le départ de la course de ballons Gordon Bennett, prévu le lendemain, est reporté. En raison des prévisions météorologiques, les 24 équipages s’envoleront dimanche, dès 22 h, au lieu de vendredi.
Après le briefing technique, tous ont salué cette décision. «Une goutte froide est prévue, indique Nicolas Tièche, de l’équipage Fribourg Challenge, alias Suis­se-2. Ce genre de système est terrible­ment imprévisible, l’horreur des météorologues. En nous faisant partir derrière, les organisateurs ont fait le bon choix.» Même si celui-ci a compliqué la vie des équipes et des suiveurs.
Tous les participants sont, cette année, logés dans le même établissement, situé à quelques pas de l’aire d’envol. Mais les chambres des pilotes étaient réservées jusqu’à jeudi et celles de leurs équipes jusqu’à vendredi. Chacun a donc dû chercher une solution en urgence pour se reloger.


Exclusivité du récit
L’hôtel Van der Valk, avec ses boiseries et son marbre rose, colle parfaitement à une compétition née en 1906. Championnat du monde de ballons à gaz, la Gordon Bennett a été créée par le magnat de la presse éponyme. Un mécène et un hom­me d’affaires avisé, puisque les vainqueurs devaient réserver l’exclusivité de leur récit à son journal. C’est la plus ancienne compétition aéronautique et les règles de base n’ont pas changé: aller le plus loin possible, à deux et avec 1000 m3 de gaz.
Le site de Gladbeck offre de l’hydrogène en grande quantité et très bon marché. «Dix à quinze fois moins cher qu’en Suisse», précise Roland Wicki, spécialiste des gaz et membre de Fribourg Challenge. «Un pipeline passe là, qui transporte ce gaz provenant des usines de la Ruhr. C’est une production excédentaire induite par certains processus industriels, alors elle est bradée.»
Organisateur de l’édition, le pilote allemand Wilhelm Eimers a d’ailleurs déménagé dans cette région pour bénéficier de ces installations, qui attirent des pilotes de toute l’Europe.

 
La Mecque du ballon à gaz
«Gladbeck, c’est La Mecque du ballon à gaz, le lieu qui compte le plus de décollages par année», a précisé le directeur des sports de la Fédération aéronautique internationale, Markus Haggeney, jeudi soir lors de la cérémonie d’ouverture.
Celle-ci s’est déroulée dans un ancien réservoir de gaz, réaffecté en lieu culturel – cet immense cylindre de 118 mètres de haut était le plus grand gazomètre d’Europe. Plus que le défilé des pilotes ou les très nombreux discours, les 400 participants attendaient le tirage au sort déterminant l’ordre de départ des ballons: 19e sur 24, Nicolas Tièche et Laurent Sciboz se montrent satisfaits. «Nous préférons faire une course d’attente, explique ce dernier. Nous pouvons ainsi jauger les options prises par les autres concurrents.»
Les prévisions sont maintenant claires, la course partira vers le sud ou sud-ouest. «Nous ne pouvions pas partir samedi soir, car un mistral important est annoncé sur le sud de la France dimanche. Poser un ballon dans ces conditions est extrêmement dangereux.»

Pour suivre la course en direct: http://frchallenge.ch/live

 

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Le team le plus suivi médiatiquement


L’année passée en France, le team Fribourg Challenge, alias Suisse-2, avait reçu le sobriquet «d’équipage le plus médiatique». Cette année encore, en Allemagne, le travail de La Télé est particulièrement apparent: direct depuis le terrain d’envol, avec quatre caméras, suivi des deux aérostiers pas à pas durant la cérémonie d’ouverture. Le Gruérien Nicolas Tièche et le Glânois Laurent Sciboz sont en permanente représentation. «C’est pour le bien de la course et du ballon à gaz, note Laurent Sciboz. Sans sponsor et sans soutien, pas de Gordon Bennett. Et avant que nous ne formions une équipe, plus personne ne connaissait le ballon à gaz en Suisse roman­de.» La Suisse a déjà remporté la compétition six fois, mais avec des pilotes majoritairement alémaniques.
Le soutien à l’équipage Suisse-2 est aussi visible par l’impressionnante délégation fribourgeoise présente à Gladbeck: les parents des pilotes et neuf membres de la direction de projet de la Gordon Bennett 2017, qui aura lieu à Epagny. Heureusement pour eux, une «fiesta» a eu lieu hier. Malgré le report de la course, ils ont pu se familliariser avec les différentes techniques de gonflage des ballons à gaz. Deux conseillers d’Etat, la chancelière, des personnalités et des représentants des 4P (BCF, ECAB, TPF et Groupe E), sponsors du team, ont rebroussé chemin à Zurich, lorsqu’ils ont appris le report du départ. XS

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